Daily report for 3 February 2023
5th International Marine Protected Areas Congress (IMPAC5)
Le 5e Congrès international des Aires marines protégées (IMPAC5), un forum mondial qui rassemble des professionnels de la conservation des océans, des représentants des peuples autochtones et de la jeunesse, des responsables de haut niveau et d’autres parties prenantes, pour aborder les questions liées aux Aires marines protégées (AMP), s’est réuni sur le territoire traditionnel et non cédé des nations Squamish Sḵwx̱wú7mesh Úxwumixw, Musqueam xʷməθkʷəy̓əm et Tsleil-Waututh səlilwətaɬ.
La réunion s’est ouverte avec un prélude musical de l’orchestre Naden de la Marine royale canadienne, suivi de : chants et danses traditionnels de la nation Squamish rappelant les battements de pagaie au rythme de l’arrivée des ancêtres en canots ; et une chanson guerrière ralliant les troupes en ordre de bataille ; des danses de la nation Tsleil-Waututh : Takaya slolem, leur chant du loup, et une danse clanique ; et des chants et danses de bienvenue et de bataille de la nation Musqueam.
La vidéo d’ouverture officielle de l’IMPAC5, créée par National Geographic Pristine Seas, évoquait les services fournis par l’océan ainsi que la nécessité d’un effort à l’échelle mondiale impliquant le leadership et la sagesse des peuples autochtones et des communautés locales.
Lorsque la cérémonie d’ouverture touchait à sa fin, un concert donné par le Quatuor Yves Lambert a été suivi d’une interprétation de chants traditionnels du Nunavut et du Nunavik par Lynda Brown et Alianai Niviatsiak.
Ouverture de la réunion
Des représentants des Premières Nations hôtes ont chaleureusement accueilli les participants, en particulier les dirigeants autochtones venus de loin. Au nom de la nation Musqueam, le chef élu yəχʷyaχʷələq Wayne Sparrow a rappelé aux participants qu’il s’agit d’une nation de pêcheurs et a souligné l’importance de la protection marine pour la survie même de son peuple. Remerciant en particulier les chanteurs et danseurs, il a mis en exergue la collaboration continue et cruciale entre les peuples des Premières Nations.
Syexwáliya Ann Whonnock, conseillère élue de la nation Squamish, a dit aux participants à quel point elle se sentait réconfortée et encouragée par le grand nombre de personnes assistant à une conférence consacrée à de si importantes discussions.
Sxwíxwtn Wilson Williams, conseiller élu de la nation Squamish, a rappelé comment les gens de sa nation ont surmonté les barrières pour survivre, en se soutenant les uns les autres pour le bien des générations futures. Soulignant l’importance de ces rassemblements, il a déclaré que « notre époque actuelle va définir ce que l’unité veut dire, la façon dont nous pourrons vivre ensemble ». Il a également souligné l’importance des espaces autochtones partagés, réunissant les familles pour partager les récits, les histoires et les langues.
Charlene Aleck, conseillère élue pour la Nation Tsleil-Waututh, a rappelé la responsabilité de son peuple en tant que gardiens des eaux et des terres qu’ils partagent avec les autres Premières Nations hôtes.
Joyce Murray, Ministre de la pêche, des océans et de la garde côtière canadienne, a souligné le rôle vital des océans dans la vie des gens, en tant que source de nourriture, de protection, de transport, d’énergie renouvelable et de réconfort, et comme réservoir naturel de carbone dans la lutte contre le dérèglement climatique. Elle a souligné les efforts de création d’AMP déployés par le Canada et son travail visant à préserver 30 % du « plus grand littoral du monde » d’ici 2030. La chanteuse Andrea Menard de la Nation métisse a évoqué son engagement à promouvoir la protection de l’eau à travers sa musique, en reconnaissant sa responsabilité en tant que femme et porteuse de vie de chanter des « cadeaux chantés » que d’autres peuvent utiliser pour aider à protéger l’eau.
Olivia Livingstone, représentante du Comité des jeunes professionnels de l’IMPAC5, s’est félicitée du nombre croissant de jeunes participants et a exhorté les défenseurs des océans, les anciens, les scientifiques et les décideurs politiques à soutenir l’objectif de protéger 30 % des océans d’ici 2030, en garantissant l’inclusion de toutes parties prenantes dans les processus de prise de décision.
Amandeep Singh, Secrétaire parlementaire de la Colombie-Britannique à l’environnement, a souligné le lien profond des habitants de sa province avec l’océan, qui est imbriqué dans leur culture et leur économie. Il a noté que les AMP sont un outil important pour soutenir la conservation et a déclaré la nécessité de réduire les menaces qui pèsent sur les océans, en soulignant le travail avec les Premières Nations pour protéger l’océan et prévenir les débris marins et la pollution plastique.
Vladimir Ryabinin, Secrétaire exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO, a indiqué par liaison vidéo que l’IMPAC5 est l’une des activités officielles de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable, et a souligné le rôle de ce Congrès pour favoriser la mise en œuvre de la stratégie récemment adoptée dans le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. Il a souligné la nécessité de continuer à protéger l’océan avec la participation active des peuples autochtones et des communautés locales, et à l’aide d’outils tels que la planification spatiale marine, en signalant que le futur traité sur la biodiversité au-delà de la juridiction nationale (BADJN) va établir les règles de base pour la conservation de l’océan.
Sandra Schwartz, de la Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), a martelé le besoin d’une action plus rapide et d’une meilleure protection de l’océan, en soulignant que « nous ne sommes qu’à 8 ans » de l’objectif de 30 % de surface océanique placée sous protection. Madhu Rao, de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP) de l’UICN, a souligné que l’océan est confronté à des défis sans précédent en raison de la surpêche, de la pollution plastique et des changements climatiques, et que les AMP peuvent être l’élément crucial qui permettra de relever ces défis tout en s’appuyant sur les connaissances traditionnelles pour apporter des solutions. Elle a estimé que ce Congrès est une opportunité importante pour soutenir la récupération des océans.
Mary Simon, première Gouverneure générale autochtone du Canada, a clos la session en décrivant la relation des Inuits avec l’océan. Elle s’est souvenue de la façon dont l’eau lui a donné sa subsistance lorsqu’elle grandissait au Nunavik, et a souligné l’importance de protéger l’océan pour assurer la survie des peuples autochtones côtiers et des communautés locales. Elle a noté que Tuvalu est en train de construire un référentiel numérique de son patrimoine, car les changements climatiques menacent son existence même, et les mêmes risques menacent de nombreux peuples autochtones et communautés locales littorales. Elle a conclu en affirmant que « l’océan est une puissance transformatrice » et a invité chacun à travailler pour « la guérison des eaux ».
Dans les couloirs
La première journée de la rencontre IMPAC5 a été marquée par des spectacles et cérémonies culturelles et musicales, qui ont apporté de la joie et suscité la réflexion parmi les participants. On peut espérer que ces présentations donneront le ton des prochains jours de la réunion, dans une atmosphère accueillante, positive et favorable au partage des connaissances et à la célébration des efforts de conservation des océans à l’échelle mondiale.
La journée a eu pour fil conducteur l’hommage rendu à l’importante présence des peuples autochtones et des Premières Nations à cette conférence. D’une séance du caucus autochtone dédiée à l’échange de connaissances entre les participants autochtones, aux danses, chants et discours des représentants des Premières Nations lors de la cérémonie d’ouverture, la valeur de l’intendance assurée par les peuples autochtones, le caractère essentiel de l’apprentissage intergénérationnel et de la transmission des traditions, et l’importance de la survie même de ces peuples, ont été affirmés haut et fort dans le Centre des congrès de Vancouver.