Daily report for 24 May 2016
UNEA-2
La deuxième session de l'Assemblée des Nations Unies pour l'environnement du Programme des Nations Unies pour l'environnement (ANUE 2) a poursuivi mardi ses délibérations au sein du Comité plénier. Deux groupes de rédaction se sont réunis au cours de la journée et un troisième groupe s'est réuni dans la soirée. Les discussions menées au sein des trois groupes de rédaction se sont poursuivies tard dans la soirée.
De multiples manifestations parallèles, tables rondes et expositions ont eu lieu sur le site de la conférence, notamment l'Exposition « Innovations durables » (EID).
PLÉNIÈRE DU COMITÉ PLÉNIER
La Présidente du Comité plénier Idunn Eidheim a présenté un document intitulé « Structure provisoire révisée des groupes de rédaction », daté du 24 mai 2016 et approuvé par le Bureau. La structure révisée propose trois groupes de rédaction ainsi que les résolutions à examiner par ces derniers. La Présidente a expliqué que cette approche contribuerait à éviter les chevauchements thématiques entre les différents groupes, à garantir une charge de travail équitable et à répartir les résolutions délicates sur le plan politique.
Les délégués ont accepté la proposition, plusieurs États membres réaffirmant le besoin de transparence dans la nomination des présidents des groupes de rédaction et demandant un traitement juste lors de l'affectation de temps pour les diverses résolutions. L'ARABIE SAOUDITE et le BOTSWANA ont fait remarquer que tous les chevauchements thématiques n'ont pas été résolus. Étant donné que des sujets similaires sont traités dans plusieurs résolutions, les ÉTATS-UNIS et la CHINE ont exhorté les délégués à se montrer ouverts à l'élimination et à la fusion de larges portions de texte.
Le BRÉSIL a encouragé les délégués à ne pas rouvrir les paragraphes acceptés à la CCNLRP 2. La SUISSE a fait observer que si la structure révisée offre un bon point de départ, certaines délégations n'ont pas participé au processus du CRP et que par conséquent, il devrait être possible de rouvrir le texte à l'ANUE.
RÉSOLUTIONS: Les projets de résolutions ont d'abord été présentés dans le Comité plénier avant d'être transmis aux groupes de rédaction concernés.
Rôle, fonctions et suivi du Forum des ministres et autorités chargés de l'environnement en Asie-Pacifique: Le PAKISTAN a présenté la résolution (UNEP/EA.2/L.3), soutenue par l'Asie-Pacifique, et les délégués l'ont transmise au groupe de rédaction pour examen approfondi.
Adaptation reposant sur les écosystèmes (ArE): En présentant ce point subsidiaire (UNEP/EA.2/7), le Secrétariat a mentionné la résolution connexe sur la gestion durable et optimale du capital naturel pour le développement durable et l'élimination de la pauvreté (L.14). Le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE a appelé les États membres à prendre en compte les écosystèmes lors de la planification du développement et a demandé un financement supplémentaire pour mettre en œuvre le projet de résolution. Les ÉTATS-UNIS ont exprimé des préoccupations au sujet du projet, en faisant observer qu'il fait l'amalgame entre différentes questions liées à la comptabilisation du capital naturel, l'Are et la gestion durable des ressources. La FÉDÉRATION DE RUSSIE a demandé que les travaux du PNUE sur l'ArE soient guidés par les principes de la CDB, en signalant en outre les travaux similaires menés dans le cadre de la CCNUCC.
Nouvelles questions et autres questions pertinentes: Au sujet du projet de résolution sur les tempêtes de sable et de poussière (UNEP/EA.2/L.23), le BRÉSIL a demandé des éclaircissements sur la justification de l'élaboration d'une résolution indépendante, en signalant la décision du CRP d'inclure la question dans le PT, compte tenu, en outre, de la résolution similaire présentée à l'Assemblée générale des Nations Unies. Soutenant la résolution, l'IRAN, rejoint par la SYRIE, l'IRAK et le PAKISTAN, a souligné que les programmes existants ne traitent pas de manière appropriée le caractère multidimensionnel et transfrontière de cet enjeu environnemental croissant.
Indiquant que cette question est étroitement liée aux travaux du PNUE sur la qualité de l'air, les ÉTATS-UNIS, soutenus par l'UE, ont plaidé pour que la résolution soit maintenue dans le cadre du PT.
Tout en appuyant un vaste programme sur la qualité de l'air, le NIGÉRIA a souligné que celui-ci devrait garantir un soutien approprié aux pays en développement et inclure les sources de pollution intérieures et extérieures.
La Présidente Eidheim a indiqué que l'examen du premier groupe de décisions par le Comité plénier était achevé et a invité le Groupe de rédaction 1 a entamé l'examen des huit décisions, en annonçant que le groupe serait coprésidé par Tita Korvenoja (Finlande) et Hesiquio Benitez Diaz (Mexique).
Produits chimique et déchets: L'UE a présenté le projet de résolution (UNEP/EA.2/L.8) dans le cadre des ODD, du rôle du suivi et de la notification, et du rôle du PNUE dans la gouvernance et la gestion. Le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE a encouragé le PNUE à poursuivre ses efforts de soutien aux mesures nationales, en soulignant la nécessité d'une mise œuvre effective les Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm (BRS). La SUISSE, soutenue par le JAPON et la THAÏLANDE, a mis l'accent sur le besoin de rapports harmonisés entre les Conventions BRS. Le NIGÉRIA a déclaré que les déchets d'équipements électriques et électroniques représentent un nouveau problème important. La FÉDÉRATION DE RUSSIE a signalé les liens existants avec les CPD.
Le BURKINA FASO, le KENYA, la CÔTE D'IVOIRE, le BÉNIN, et le SÉNÉGAL ont tous indiqué que la gestion durable des déchets solides dangereux, notamment le recyclage des déchets d'équipements électriques et électroniques et des piles contenant du plomb, la gestion durable des eaux usées et la gestion durable de la pollution atmosphérique représentent une question prioritaire pour l'Afrique. Le SÉNÉGAL a demandé que la résolution fasse référence à la Convention de Bamako. La CÔTE D'IVOIRE a demandé l'adoption d'approches régionales pour aborder ce problème. L'URUGUAY a signalé la collaboration régionale entre les membres du GRULAC.
Déchets plastiques et microplastiques dans le milieu marin: La NORVÈGE a résumé les principaux éléments du projet de résolution (UNEP/EA.2/L.12), en soulignant que la question des plastiques dans les océans devrait être considérée comme une préoccupation universelle. L'AUSTRALIE, le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE, la JORDANIE, la SUISSE et d'autres pays on soutenu le projet. Faisant observer que ce problème dépasse les limites de la juridiction nationale, l'AUSTRALIE a souligné que sa solution doit être globale, régionale, interorganisations et multipartite.
Le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE et le GRAND GROUPE DES ONG ont demandé des mesures de lutte contre la pollution d'origine tellurique, en indiquant les liens existants avec les déchets plastiques dans le milieu marin, le NIGÉRIA et la RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE proposant d'appliquer le principe de la responsabilité élargie du producteur.
Les ÉTATS-UNIS ont exprimé leur préoccupation quant à la portée des évaluations de l'efficacité des instruments pertinents proposées pour les déchets plastiques et microplastiques dans le milieu marin, en proposant à la place une évaluation des meilleures pratiques aux niveaux national et régional. Le GRAND GROUPE DES ONG a attiré l'attention sur la dégradation de l'environnement potentielle causée par les pratiques des centres de traitement des plastiques.
Le JAPON a mis en exergue son emploi de mesures budgétaires nationales en appui à l'action des gouvernements locaux dans la gestion des déchets marins. ISRAËL a signalé les travaux menés dans le cadre de la Convention de Barcelone pour la protection du milieu marin et du littoral de la Méditerranée. La THAÏLANDE a déclaré que les activités liées aux 3R (réduction, réutilisation, recyclage) sont essentielles au traitement de cette question.
CPD: L'UE a présenté un projet révisé, soutenu par le NIGÉRIA, la SUISSE, l'OUGANDA, le JAPON et l'INDONÉSIE, et a demandé le renforcement du Cadre décennal de programmation concernant les CPD (10YFP) ainsi que des partenariats multipartites pour la mise en œuvre. La RÉPUBLIQUE DE CORÉE a mis en exergue ses politiques nationales sur les CPD, notamment l'interdiction de déverser des déchets alimentaires dans les décharges.
Le NIGÉRIA a demandé que la Division de la technologie, de l'industrie et de l'économie du PNUE soit renforcée et que les agences des Nations Unies responsables aident les États membres à mettre en œuvre les activités sur les CPD à l'échelon national.
La SUISSE a déclaré que le Panel international pour la gestion durable des ressources et la Plateforme de connaissances sur la croissance verte ont été importants pour les CPD, et le délégué a soutenu les travaux menés par le PNUE pour faire progresser le 10YFP. Les ÉTATS-UNIS ont plaidé pour une « résolution ciblée sur les CPD » dans le champ d'application des programmes existants du PNUE, et se sont dits inquiets que le texte ne présente pas d'« orientations concrètes » dans le cadre du programme du PNUE.
Les GRANDS GROUPES ET PARTIES PRENANTES ont indiqué que le projet pourrait être renforcé en octroyant aux consommateurs le droit de disposer d'informations sur les produits achetés, y compris les ingrédients, les méthodes de production et le contexte social de l'environnement de production. Le GRAND GROUPE DES ONG a proposé que la résolution encourage l'« internalisation » des externalités environnementales. Le GRAND GROUPE DES AGRICULTEURS a déploré les pratiques de production alimentaire non durables et a appelé les gouvernements à garantir les droits fonciers, à promouvoir l'agriculture agro-écologique et à éliminer progressivement la mise sur le marché et l'utilisation de pesticides extrêmement dangereux.
Réduction, récupération et revalorisation des aliments gaspillés: Les ÉTATS-UNIS ont mis l'accent sur les liens entre le projet de résolution (UNEP/EA2/L.10) et la cible 12.3 des ODD et ont exprimé l'espoir que la résolution encourage les Ministres de l'ANUE à mener une action efficace. L'ÉGYPTE a signalé la nécessité d'éviter les chevauchements avec les activités menées par d'autres agences des Nations Unies et le NIGÉRIA a suggéré que cette résolution pourrait être considérée comme un sous-ensemble de la résolution sur les CPD.
Gestion durable des récifs coralliens: L'INDONÉSIE a souligné l'importance du projet de résolution (UNEP/EA.2/L.13), entre autres pour les ODD et la conservation efficace des zones marines et côtières.
Commerce illicite d'espèces sauvages et de produits de la faune et de la flore sauvages: Au sujet de ce projet de résolution (UNEP/EA.2/L.15), le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE a demandé au PNUE de continuer à mobiliser des ressources et le NIGÉRIA a demandé une plus grande sensibilisation aux incidences de ce commerce. La RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) a demandé de remédier à la question par le biais de « taxes exorbitantes » dans les pays de transit et de destination. Le GABON a en outre proposé de renforcer le contrôle effectif du commerce. La NORVÈGE, soutenue par la SUISSE, le NIGÉRIA et l'UE, a proposé d'exploiter les synergies émanant d'autres organes s'attaquant à la criminalité transnationale contre l'environnement, la SUISSE et le NIGÉRIA mettant en exergue les travaux menés dans le cadre de la CITES. La RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE a demandé la mise en place de protocoles de traçabilité pour lutter contre le commerce illicite d'espèces sauvages. Le MEXIQUE et l'INDONÉSIE ont fait remarquer la spécificité régionale du projet et ont demandé que sa portée soit élargie afin d'inclure les problèmes similaires rencontrés dans d'autres régions.
Intégration de la biodiversité pour le bien-être: En présentant la résolution (UNEP/EA.2/L.18), le MEXIQUE a fait observer l'impact des secteurs de production sur la biodiversité. La SUISSE s'est demandé si la résolution ne devrait pas être fusionnée avec la résolution sur les synergies entre les AME relatifs à la biodiversité (UNEP/EA.2/L.19). Le NIGÉRIA a fait observer le lien existant avec le commerce illicite d'espèces sauvages (UNEP/EA.2/L.15) en raison de l'ignorance générale de la valeur de la biodiversité et de la biopiraterie qui en résulte.
Révisions apportées au PT et au budget pour l'exercice biennal 2016-17: En présentant les révisions apportées au document (UNEP/EA.2/14), le Secrétariat a indiqué que les changements ont fait suite à l'approbation par l'AGNU, en décembre 2015, d'un crédit ordinaire des Nations Unies plus bas que le montant du budget estimé.
Stratégie à moyen terme (SMT) pour la période 2018-2021 et PT et budget pour l'exercice biennal 2018-2019: Le Secrétariat a indiqué que le PT et budget pour l'exercice biennal 2018-2019 (UNEP/EA.2/L.22) poursuit la transition du PNUE vers une approche de la budgétisation fondée sur les ressources.
Le GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE a salué la résolution et, avec l'appui de la SUISSE, a exhorté les États membres à accroître leur soutien, compte tenu des nouveaux engagements du PNUE dans le cadre des ODD. L'UE, soutenue par la SUISSE, a indiqué que le PNUE nécessite des ressources financières sûres, stables et adaptées, en particulier dans le Fonds pour l'environnement, pour réaliser ses objectifs, et a soutenu la croissance nominale proposée.
Gestion des fonds d'affectation spéciale et des contributions à des fins déterminées: Le Secrétariat a présenté la résolution (UNEP/EA.2/L.27). Le GROUPE AFRICAIN a fait observer que le Secrétariat n'avait pas fourni le document aux États membres auparavant et a demandé expressément que cette irrégularité de procédure soit évitée à l'avenir.
Examen du cycle de l'ANUE: Le Secrétariat a présenté la résolution (UNEP/EA.2/L.26). Le GROUPE AFRICAIN, soutenu par l'UE, a exprimé un appui fort à l'avancée de la prochaine ANUE au deuxième semestre 2017, en faisant remarquer que le manque d'alignement du calendrier des réunions de l'ANUE sur les processus de budgétisation plus larges des Nations Unies a entraîné des péremptions de fonds ayant des incidences sur les PT précédents. Les ÉTATS-UNIS, soutenus par la SUISSE, ont exprimé des préoccupations au sujet du coût impliqué et de la question de savoir s'il y aurait suffisamment de matière pour une ANUE complète si celle-ci se tenait en 2017. La SUISSE a proposé la tenue d'une ANUE 3 brève et ciblée en 2018, avec une ANUE 4 complète en 2019.
Relation entre le PNUE et les AME dont il assure le secrétariat: Au sujet de la proposition de l'UE (UNEP/EA.2/L.20), l'Égypte, s'exprimant au nom du GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE, a fait observer que chacune des conventions est dotée de ses propres structures et organes de décision indépendants.
L'UE, reconnaissant certaines préoccupations, a assuré aux délégués que l'UE attache une grande importance à l'autonomie juridique des AME. La déléguée a précisé que la résolution vise à faciliter la coopération entre le PNUE et les CdP. Elle a préconisé l'élaboration de Mémorandums d'accord (MA) entre le PNUE et chaque CdP, qui, selon elle, comporteront des dispositions claires relatives à l'administration et aux finances et pourront être compris par l'ensemble des parties contractantes.
Les ÉTATS-UNIS ont encouragé le PNUE à poursuivre l'étude des façons d'améliorer ses processus internes. Le délégué a plaidé contre une résolution, en déclarant que les AME répondent à leurs propres organes directeurs et passent des contrats avec le PNUE au cas par cas.
La SUISSE a déclaré que la prestation des services de secrétariat du PNUE aux AME donne force et visibilité aux AME, les ancre dans le système des Nations Unies, et préserve les standards des Nations Unies. Le délégué a salué les travaux du PNUE sur les règles financières qui, selon lui, n'empièteront pas sur l'autonomie des AME.
Le BRÉSIL a exprimé des doutes quant à l'utilité de la résolution, en déclarant que le paragraphe 89 du résultat de Rio+20 couvre déjà cette intention et que la résolution entraînerait des coûts supplémentaires pour le Secrétariat.
Le PNUE a indiqué qu'un examen sera effectué de juillet à août 2016, avec la contribution des secrétariats des AME, afin d'élaborer un ensemble de lignes directrices financières, fondées sur les normes comptables internationales pour le secteur public, notamment sur le traitement des contributions statutaires.
Le KENYA a salué l'assistance apportée par le PNUE aux AME en matière de secrétariat et a demandé le renforcement de la coopération entre les AME, notamment par le biais de programmes conjoints.
Synergies entre les AME relatifs à la biodiversité: Outre le projet de résolution (UNEP/EA.2/L.19), le Secrétariat a mis en exergue un document de synthèse (UNEP/EA.2/12/Add.1) qui fournit des détails sur les mesures qui pourraient être prises aux niveaux global, régional et national en ce qui concerne la coopération du PNUE avec les organes directeurs des AME.
La SUISSE a déclaré que les politiques nationales et internationales relatives à la biodiversité seraient plus efficaces et plus efficientes si les États membres se chargeaient d'organiser les processus de la même manière que pour les processus relatifs aux produits chimiques et aux déchets. Le délégué a suggéré qu'un système modulaire d'établissement de rapports pourrait compiler les données recueillies par les conventions relatives à la biodiversité et maximiser l'impact des rapports. Il a proposé d'examiner la résolution dans le Groupe de rédaction 2 plutôt que le Groupe de rédaction 3.
Examen à mi-parcours du Programme de Montevideo IV sur le droit de l'environnement: En réponse à la résolution proposée par l'Uruguay (UNEP/EA.2/L.21), l'Égypte, s'exprimant au nom du GROUPE DES ÉTATS D'AFRIQUE, a déclaré que le PNUE devrait être mandaté pour fournir un appui technique et financier permettant de mettre en œuvre un plan stratégique africain pour appliquer le Programme de Montevideo, en soulignant le besoin de renforcement des capacités et de formation dans la région. Le délégué a signalé que le 1er Colloque africain sur la primauté du droit en matière d'environnement de Nairobi est convenu de créer un réseau africain pour la promotion de la primauté du droit en matière d'environnement en Afrique.
Le GABON et le CONGO ont soutenu la résolution.
Protection de l'environnement dans les zones touchées par des conflits armés: Au sujet de la résolution proposée par l'Ukraine (UNEP/EA.2/L.16), la RDC, la SYRIE, le YÉMEN, la JORDANIE et le LIBAN ont exprimé leur soutien.
La RDC a mis l'accent sur certains sujets de préoccupation, notamment la migration des espèces sauvages imputable aux conflits armés, qui entraîne une perte de revenus issus du tourisme, même après les conflits. Le délégué a invité la communauté internationale à évaluer les actifs physiques et la biodiversité de son pays, en faisant observer qu'un tel patrimoine mondial est menacé.
La SYRIE a mis l'accent sur le sabotage des oléoducs, la destruction des installations de traitement de l'eau, et le manque d'accès à l'évacuation des déchets solides comme des problèmes liés aux conflits qui ont des incidences sur l'environnement et la santé publique, en mentionnant par exemple que les déchets non collectés attirent des insectes et des rongeurs qui transmettent des maladies dangereuses.
L'UKRAINE a déclaré que la résolution vise à être universelle et non pas spécifique à certains pays, et a appelé la communauté internationale à coopérer plus étroitement pour réduire les conflits.
Évaluation environnementale sur le terrain des effets des guerres de novembre 2012, et de juillet et août 2014, dans la bande de Gaza: Le Maroc a présenté le projet de résolution (UNEP/EA.2/L.17) au nom des ÉTATS ARABES et a prié le PNUE de déployer des experts de l'environnement dans la bande de Gaza, d'actualiser son analyse sur documents du sujet, et de présenter un rapport sur la mise en œuvre de ses recommandations.
Le VENEZUELA, l'ÉGYPTE, le NICARAGUA, l'AFRIQUE DU SUD, DJIBOUTI, le LIBAN, OMAN et l'ALGÉRIE ont soutenu la résolution. L'ÉGYPTE a déclaré qu'il relève du mandat du PNUE d'effectuer des missions d'évaluation environnementale dans les zones où cela est jugé nécessaire par le pays en question.
GROUPES DE RÉDACTION
GROUPE DE RÉDACTION 1: Ce groupe a été chargé d'examiner huit résolutions portant sur: la dimension environnementale du Programme 2030; les Orientations de Samoa; l'investissement dans les capacités humaines pour le développement durable; la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse et la promotion du développement durable du pastoralisme et des pâturages; le Forum des ministres et autorités chargés de l'environnement en Asie-Pacifique; la gestion durable et optimale du capital naturel; et les tempêtes de sable et de poussière. Tita Korvenoja (Finlande) et Hesiquio Benitez Diaz (Mexique) ont coprésidé le groupe qui s'est réuni tout au long de la journée.
Investissement dans les capacités humaines en faveur du développement durable par le biais de l'éducation et de la formation environnementales: En présentant cette résolution soutenue par la Mongolie et la Géorgie, Korvenoja a indiqué que la CCNLRP 2 était presque parvenue à un accord à son sujet. Les délégués sont rapidement parvenus à un accord sur le libellé du préambule et sur la majorité des paragraphes, et ont adopté un nouveau texte mentionnant « l'accès aux » opportunités relatives à l'éducation, à la formation et au renforcement des capacités environnementales grâce au soutien continu du PNUE. Ils sont également convenus de stipuler que ce soutien inclut le renforcement des capacités visant à intégrer la dimension environnementale dans les programmes d'enseignement des pays. Le paragraphe final de la résolution sur la notification des progrès accomplis a été marqué comme approuvé « dans l'attente d'une décision sur le cycle de l'ANUE ».
Rôles du PNUE et de l'ANUE pour mener à bien le volet environnemental du Programme 2030: Faisant rapport sur les consultations informelles de la matinée sur cette résolution proposée par l'UE, l'UE a indiqué que les délégués ont examiné la structure et le contenu du préambule de la résolution et ont commencé à identifier les principales questions à refléter dans le dispositif. Les discussions informelles ont repris dans la soirée, sur la base d'un document de réflexion informel élaboré par l'UE.
Rôle, fonctions et suivi du Forum des ministres et autorités chargés de l'environnement en Asie-Pacifique: En examinant cette résolution soutenue par l'Asie-Pacifique, les délégués ont introduit un nouveau libellé qui élargit sa portée en incluant d'autres forums régionaux sur l'environnement, certaines délégations émettant des réserves. D'autres ont fait observer que le texte présenté à la CCNLRP 2 reflétait déjà une portée régionale plus large. Les délégués sont convenus de reporter la décision finale sur cette question. Le groupe s'est accordé sur un libellé du préambule mentionnant le soutien du PNUE à la CMAE et aux travaux du Forum des ministres de l'environnement d'Amérique latine et des Caraïbes. Les délégués sont également convenus de supprimer le libellé priant le PNUE de proposer un programme pour les forums régionaux et d'inviter les parties prenantes régionales à apporter leur soutien à la mise en œuvre de la résolution. Korvenoja a demandé que les pays poursuivent les discussions informelles sur l'opportunité de prier le PNUE d'apporter un soutien à l'ensemble des forums régionaux.
Lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse, et promotion du développement durable du pastoralisme et des pâturages: En présentant cette résolution soutenue par le Swaziland, la Namibie et l'Éthiopie, Benitez a indiqué qu'elle combine deux textes portant respectivement sur les questions de désertification et de pastoralisme. Suite à des modifications supplémentaires apportées par les rédacteurs de la résolution, plusieurs délégués ont déclaré qu'ils auraient besoin d'un délai supplémentaire pour examiner le texte. Benitez a prié le Secrétariat de fournir une version propre du texte afin de permettre au groupe de l'examiner mercredi.
Tempêtes de sable et de poussière: Plusieurs délégués ont déclaré qu'ils n'avaient pas prévu la réintroduction de cette résolution, en rappelant qu'elle avait été retirée lors de la CCNLRP 2. Les délégations en faveur de l'examen du texte ont souligné la portée limitée des programmes pertinents dans le PT compte tenu du caractère transfrontières et interdisciplinaire du défi auquel sont confrontés les pays concernés. En l'absence de changement dans les principales positions, le groupe est convenu d'effectuer une première lecture du texte afin de consigner les points de vue, certains délégués demandant la suppression de l'ensemble des paragraphes ou formulant une réserve concernant l'ensemble du texte. Le groupe est ensuite convenu de transmettre le texte au Comité plénier pour décision.
GROUPE DE RÉDACTION 2: Ce groupe a été chargé d'examiner neuf projets de résolutions portant sur: la gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets; les déchets plastiques et microplastiques dans le milieu marin; les CPD; la réduction, la récupération et la revalorisation des aliments gaspillés; les océans et les mers; la gestion durable des récifs coralliens; l'appui à l'Accord de Paris; le commerce illicite d'espèces sauvages et de produits de la faune et de la flore sauvages; et l'intégration de la biodiversité pour le bien-être. John Moreti (Botswana) a coprésidé ce groupe, un autre coprésident devant être désigné. Le groupe s'est réuni dans l'après-midi.
Gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets: Les délégués ont effectué une première lecture du projet de résolution soutenu par le Japon, la Mongolie, l'UE et le Burkina Faso. Ils sont convenus de « souligner » plutôt que de« noter » le rôle de la Convention de Bâle dans la gestion écologiquement rationnelle des déchets dangereux et autres déchets. Ils ne sont pas parvenus à s'entendre sur un paragraphe mentionnant la coopération et la coordination des conventions au sein du groupe sur les produits chimiques et les déchets, un délégué proposant une référence spécifique aux Conventions de Bâle, Rotterdam et Stockholm, tandis que les autres plaidaient pour le maintien d'une référence plus générale, en faisant observer que la Convention de Minamata appartient également à ce groupe.
Au sujet d'un nouveau paragraphe sur le rôle des centres régionaux des Conventions de Bâle et de Stockholm dans l'assistance apportée aux régions pour la mise en œuvre de ces conventions, de nombreux pays, contrés par un pays développé, ont plaidé pour que ces centres mènent également d'autres activités dans le cadre du groupe sur les produits chimiques et les déchets dans les pays dans lesquels ils travaillent.
Lors des discussions sur les travaux de l'Alliance mondiale pour l'élimination des peintures au plomb visant à sensibiliser aux dangers des peintures au plomb, les délégués n'ont pas pu s'accorder sur la question de savoir si ces travaux devraient être « notés » ou « salués », et n'ont pas pu s'entendre non plus sur l'inclusion d'un libellé mentionnant l'élaboration par l'Alliance d'une législation pour d'autres instruments visant l'élimination des peintures au plomb.
Bon nombre des 36 paragraphes sont demeurés entre crochets tandis que les discussions se sont poursuivies dans la nuit.
GROUPE DE RÉDACTION 3: Ce groupe a été chargé d'examiner huit résolutions portant sur: la SMT pour la période 2018-2021 et le PT et budget pour l'exercice biennal 2018-2019; la gestion des fonds d'affectation spéciale et des contributions à des fins déterminées; l'examen du cycle de l'ANUE du PNUE; les relations entre le PNUE et les AME dont il assure le secrétariat; le renforcement des travaux du PNUE visant à faciliter la coopération, la collaboration et les synergies entre les AME relatifs à la biodiversité; l'examen à mi-parcours du Programme de Montevideo IV sur le droit de l'environnement; la protection de l'environnement dans les zones touchées par des conflits armés; et l'évaluation environnementale sur le terrain des effets des guerres de novembre 2012, et de juillet et août 2014, dans la bande de Gaza. Mohammed Khashashneh (Jordanie) et Corinna Enders (Allemagne) ont coprésidé ce groupe qui s'est réuni tard dans l'après-midi.
SMT pour la période 2018-2021 et PT et budget pour l'exercice biennal 2018-2019: Les délégués ont débattu de la question de savoir si le groupe pouvait placer entre crochets un texte adopté précédemment. Le débat a porté sur la question de savoir si les références aux contributions volontaires indicatives (CVI) devraient être conservées, les délégués de certains pays développés affirmant que le fait de mentionner ouvertement les CVI dans la résolution est essentiel pour obtenir des fonds des gouvernements éprouvant des difficultés financières tandis que d'autres pays développés ont plaidé pour une référence plus générale au fait que le PNUE doit devenir plus innovant dans sa recherche de fonds. Les pays en développement se sont également opposés au sujet du soutien à la suppression ou à la conservation de la référence aux CVI. Khashashneh a demandé aux principaux défenseurs de se consulter dans la soirée et de présenter un libellé convenu.
Gestion des fonds d'affectation spéciale et des contributions à des fins déterminées: Le Secrétariat a présenté cette résolution, datée du 23 mai, en indiquant qu'elle est d'ordre procédural, conformément aux réglementations des Nations Unies, et qui si elle n'a pas été présentée au CRP, elle a été partagée par voie électronique. Certaines délégations ont souligné que toute résolution devrait être présentée au Comité plénier et que le fait que la résolution soit d'ordre procédural n'empêche pas les délégués de l'examiner et de la modifier. Un groupe régional a annoncé qu'il présenterait un nouveau libellé mercredi matin et les délégués sont convenus de reporter les discussions approfondies jusqu'à ce moment là.
Les discussions sur les autres résolutions se sont poursuivies dans la nuit.
DANS LES COULOIRS
Avec la mise en place de trois groupes de rédaction, les délégués ont enfin pu retrousser leurs manches et entreprendre des négociations sérieuses, mais ils ont continué à se heurter à des différences fondamentales.
Tandis que les coprésidents des groupes de rédaction amadouaient les délégués pour qu'ils maintiennent la dynamique et évitent de rouvrir les textes convenus, des termes forts comme « abus de confiance » et « conflit d'intérêts »ont commencé à émerger. Dans l'un des groupes, des délégués ont déclaré que certaines résolutions n'auraient pas dû être présentées du tout, tandis que dans un autre groupe, la présentation d'un nouveau texte inattendu a suscité l'indignation. « *C'est inacceptable » a déclaré un délégué dont la préparation était fondée sur une version antérieure. « Nous pensions jouer au tennis, désormais nous nageons ».
Même les observateurs les plus optimistes ne savaient pas comment la journée se terminerait tandis que les négociateurs continuaient à travailler dans la nuit.