Daily report for 21 May 2016
UNEA-2
La seizième session du Forum mondial des Grands groupes et des parties prenantes (FMGGPP-16) s’est tenue du 21 au 22 mai 2016, au siège du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) à Nairobi, au Kenya. Le Forum a eu lieu avant la deuxième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du PNUE (ANUE-2), qui se déroulera du 23 au 27 mai 2016, sous le thème général « Concrétiser la dimension environnementale du Programme de 2030 pour le développement durable ». Environ 200 participants représentant les neuf Grands groupes et parties prenantes (GGPP) et les six régions du PNUE ont participé aux discussions, qui ont été organisées par le Comité de facilitation des Grands groupes, avec le soutien du Secrétariat du PNUE.
Présentant à l’appel à 'Influencer! Innover! Apprendre! Coordonner! Coopérer! Interagir! Convoquer! Échanger !', la FMGGPP-16 visait à mobiliser les GGPP afin qu’ils s’engagent dans un cadre multipartite pour apprendre les uns des autres, développer des partenariats et élaborer leur contribution à l’ANUE-2. Des plénières interactives et des tables rondes parallèles portant sur: l’état d’avancement des négociations et les résultats attendus de l’ANUE; les principaux thèmes de ANUE et le rôle des GGPP dans les partenariats multipartites, l’élaboration des politiques et l’application de l’état de droit lors de la mise en œuvre des ODD; et la façon de transformer le FMGGPP en un forum multipartite mondial réel et unique, en conformité avec le mandat renforcé de l’ANUE.
Lors du premier jour du Forum, les participants à la FMGGPP-16 ont tenu leur dernière session de dialogue ouvert avec le Directeur exécutif du PNUE, Achim Steiner. L’échange étendu a mis en évidence l’héritage du PNUE en matière de gouvernance internationale de l’environnement et le processus des ODD, Steiner appelant les États membres de l’ANUE à célébrer les succès obtenus au cours de la dernière décennie. Il a également souligné le rôle du secteur privé dans la mobilisation des ressources dans le monde de l’après-2015, et a commenté la position unique de l’ANUE pour défendre l’environnement au Forum politique de haut niveau (FPHN).
Lors du deuxième jour de la FMGGPP-16, les participants se sont engagés dans une discussion sur l’avenir du FMGGPP, ont tenu des discussions en groupe de travail sur leur contribution aux cinq groupes thématiques de l’ANUE-2 et ont préparé un projet de déclaration commune qui sera présenté à la plénière d’ouverture de l’ANUE-2, soulignant certaines questions prioritaires pour les GGPP concernant le renforcement de la contribution de l’ANUE à la mise en œuvre du Programme de 2030.
Cette note d’information résume les débats du Forum.
RAPPORT DE LA RÉUNION
SÉANCE D’OUVERTURE
Samedi matin, Susana Rivero Baughman, Co-Présidente du Comité de facilitation des Grands groupes a accueilli les participants, en notant que non seulement le Forum aidera les représentants des GGPP à se renseigner sur l’état des négociations et à organiser leur contribution à l’ANUE-2, mais il permettra également d’améliorer leur contribution aux dialogues et partenariats multipartites pour la mise en œuvre et le suivi des résolutions de l’ANUE.
Ibrahim Thiaw, Directeur exécutif adjoint du PNUE, a noté que plus de 2 400 délégués étaient inscrits à l’ANUE-2, indiquant que cela reflète la transformation du PNUE en une institution mondiale. Soulignant que le commerce illégal des espèces sauvages sera l’un des résultats les plus importants de l’ANUE-2, il a noté que les crimes environnementaux comptent pour la perte annuelle de ressources s’élevant plus de 200 milliards USD dans les pays pauvres, ce qui équivaut à environ le double du flux de l’aide publique au développement (APD). Thiaw a présenté d’autres thèmes importants de l’ANUE-2 comme: la gestion rationnelle des produits chimiques, y compris les « montagnes de plastique et microplastiques » flottant dans les océans; la protection de l’environnement dans les zones de conflit armé; et l’interface entre la santé humaine et l’environnement.
Soulignant l’importance des partenariats avec les parties prenantes tout au long du processus de l’ANUE, Julia Pataki, Présidente, Comité des représentants permanents auprès du PNUE (CPR), Roumanie, a attiré l’attention sur l’augmentation de la participation de haut niveau à l’ANUE-2, a mis en évidence le nombre sans précédent de résolutions discutées par le CPR, et a souligné la nécessité que l’ANUE-2 transmette un message fort au monde sur le rôle de l’ANUE dans la mise en œuvre du Programme de 2030. Elle a appelé les GGPP à être « patients et empreints de l’espoir » que la politique relative à l’engagement des parties prenantes (PEPP) sera conclue et approuvée à l’ANUE-2, en soulignant que toute participation est bienvenue et nécessaire.
ANUE 2: IMPORTANCE, STRUCTURE ET RÉSULTATS ATTENDUS
INTRODUCTION: Cette session a été présidée par Leida Rijnhout. Jorge Laguna-Celis, Secrétaire des organes directeurs, PNUE, a présenté un aperçu de la Feuille de route de l’ANUE-2, en se centrant sur les nouvelles plates-formes inclues pour engager un plus grand nombre de parties prenantes. Il a souligné: le Forum scientifique et politique récemment conclu; le FMGGPP; le Dialogue multipartite global; et la Journée internationale de la biodiversité organisée par le PNUE, le 22 mai 2016. Il a également attiré l’attention sur un nombre accru de manifestations parallèles à l’ANUE-2, y compris les événements Salon vert; la toute récente Expo Innovations durables, ouverte à 140 jeunes militants kenyans pour apprendre des participants à l’ANUE-2 et pour s’y engager; et deux symposiums sur la mobilisation des ressources pour les investissements durables, et l’environnement et les déplacements. Il a appelé les GGPP à participer à toutes les sessions, y compris le Dialogue des affaires pour la durabilité de l’environnement, et le Segment de haut niveau sur la concrétisation de la dimension environnementale du Programme de 2030.
MISE À JOUR PAR LES REPRÉSENTANTS DES ÉTATS MEMBRES SUR L’ÉTAT DES RÉSOLUTIONS DE L’ANUE-2 ET LES OCCASIONS DE CONTRIBUTION POUR LES GGPP: Groupe 1: Le Vice-Président du CPR Pedro Escosteguy Cardoso, Brésil, a noté qu’en raison de l’insuffisance de la représentation du CPR par les États membres concernés, il n’y aurait pas de suivi, après la OECPR-2, de deux des cinq projets de résolution au titre de ce groupe, sur le suivi du Forum des ministres et autorités de l’environnement de la région Asie-Pacifique et la voie à suivre de SAMOA. Il a également signalé une large acceptation du texte de compromis sur le projet de résolution portant sur l’investissement dans les capacités humaines. Concernant les rôles du PNUE et de l’ANUE dans la concrétisation de la dimension environnementale du Programme de 2030 pour le développement durable (Programme de 2030), Cardoso a déclaré que certaines des questions en suspens portent sur la nécessité de définir des mandats institutionnels, par exemple au sujet des rôles respectifs du FPHN et de l’ANUE, ou des zones chevauchant des résolutions autonomes de l’ANUE, telles que les synergies avec d’autres accords environnementaux multilatéraux (AEM).
En ce qui concerne la promotion de la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, Cardoso a rappelé que de nombreuses délégations ont hésité à ouvrir des discussions sur cette question au OECPR, citant la courte période depuis la Conférence de Paris et la nécessité d’éviter d’entraver le mandat des négociateurs sur le climat. Il a indiqué qu’à la suite de l’achèvement d’une première lecture du texte et de la présentation d’un projet révisé par l’UE, les négociations du CPR n’étaient pas parvenues à un consensus sur la voie à suivre en raison des réserves fondamentales exprimées par certaines délégations. Il a prédit que les négociations de l’ANUE-2 sur cette question seraient « difficiles ».
Groupe 2: Le Vice-Président CPR John Moreti, Botswana, a souligné que les discussions au sein du groupe ont commencé avec cinq résolutions, les délégués acceptant de fusionner trois projets de résolution touchant à la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques et des déchets. Il a noté le large éventail de points de vue présentés au cours de la première lecture du projet de proposition sur les modes de consommation et de production durables (CPD) par le OECPR, qui a abouti à la création d’un groupe des Amis du Président pour rédiger un texte à examiner par le groupe. Il a souligné que l’essentiel de ce projet révisé avait été convenu ad ref pendant la période intersessions, en mentionnant également des progrès sur la résolution présentée par les États-Unis sur la nourriture gaspillée.
Groupe 3: La Rapporteur du CPR Corinna Enders, Allemagne, a indiqué que le CPR avait procédé à plusieurs lectures des quatre projets de résolution. Elle a indiqué que les résolutions sur la gestion durable des récifs coralliens et des déchets et débris marins étaient en voie d’achèvement, les questions en suspens, incluant la mesure dans laquelle les détails des cibles d’ODD connexes devraient être inclus dans le texte. Concernant les deux dernières résolutions, portant sur les océans et les mers et les synergies entre le PNUE et d’autres AEM, Enders a indiqué que les discussions n’étaient pas parvenues à résoudre les problèmes relatifs aux mandats institutionnels et a dit s’attendre à des discussions plus poussées à l’ANUE-2 pour arriver à un compromis réalisable.
Groupe 4: Moreti a discuté des progrès sur les trois projets de résolution dans ce groupe. En ce qui concerne la gestion optimale du capital naturel pour le développement durable et l’éradication de la pauvreté, il a noté qu’en dépit de plusieurs lectures, les négociateurs n’ont pas été en mesure de se mettre d’accord sur la définition du capital naturel, quelques partis favorisant « la gestion des ressources naturelles ». Clarifiant que l’un des principaux objectifs de la résolution est de tirer parti de l’expertise du PNUE dans la comptabilisation du capital naturel pour renforcer les capacités en matière de planification et de gouvernance du développement durable, en particulier en Afrique, Moreti a exprimé l’espoir que les négociateurs puissent faire preuve de souplesse et « ne pas perdre de vue cette occasion ».
En ce qui concerne le commerce illégal d’espèces sauvages et de leurs produits, Moreti a indiqué qu’il existe un large élan politique autour de cette question, qui devrait être reflété dans un fort engagement des ministres à l’ANUE-2. En ce qui concerne la résolution sur la protection de l’environnement dans les zones touchées par les conflits, il a déclaré que, bien que de nombreuses délégations ont exprimé des réserves quant au fait d’outrepasser le mandat du PNUE, il est probable que les discussions à l’ANUE-2 convergent autour de la nécessité d’une plus grande reconnaissance parmi les décideurs politiques du fait que les déplacements massifs, les migrations et les conflits sont enracinés dans la dégradation et l’épuisement des ressources naturelles. Concernant le projet de résolution par les États arabes appelant à une évaluation environnementale sur le terrain des effets des guerres de novembre 2012 et de juillet et août 2014 dans la bande de Gaza, il a fait état de réserves généralisées en raison des implications politiques et de la nature spécifique du projet et a indiqué qu’il peut être retiré en dépit des consultations en cours pour élaborer une version révisée.
Groupe 5: Le Vice-Président du CPR Raza Bashir Tarar, du Pakistan, a indiqué que la résolution sur le sable et les tempêtes de poussière avait été retirée à la suite de l’inclusion du texte pertinent dans le Programme de travail du PNUE (PdT), et en reconnaissance du fait qu’une résolution sur cette question avait été adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU. Il a indiqué que des progrès ont été réalisés sur un projet de résolution sur l’intégration de la biodiversité pour le bien-être, avec quelques questions non résolues, telles que l’opportunité de faire référence au Plan stratégique 2011-2020 pour la biodiversité.
Concernant un projet de résolution sur le renforcement du travail du PNUE en matière de facilitation des synergies entre les AME relatifs à la biodiversité, Tarar a noté des progrès au cours des consultations informelles dans la période intersessions, mais a mis en évidence des préoccupations parmi certaines parties qui pourrait compromettre l’indépendance des AME distincts. Il a également attiré l’attention sur les préoccupations concernant les répercussions de la mise en œuvre de ces AME pour les États qui ne sont pas membres des conventions individuelles.
Au sujet de la résolution obligatoire sur la Stratégie à moyen terme (SMT) 2018-2021 et le PdT et budget biennal de 2018 à 2019, il a noté des questions en suspens sur l’échelle des contributions volontaires, et l’augmentation de la base des contributeurs. Tarar a également annoncé que le projet de résolution sur l’examen à mi-parcours du Programme de Montevideo IV sur le droit de l’environnement a été convenu ad ref pendant la période intersessions.
Concernant l’examen du cycle de l’ANUE, Tarar a noté que les discussions sur les incidences financières et matérielles de passer d’un cycle basé sur les années paires à impaires se poursuivront au cours de l’ANUE-2.
AUTRES DÉCISIONS DE L’ANUE ET RÉSULTATS IMPORTANTS POUR LES GRANDS GROUPES ET PARTIES PRENANTES: Rosemary Mukasa, Secrétaire adjointe des organes directeurs, PNUE, a informé les participants du résultat attendu du Segment de haut niveau de l’ANUE-2, indiquant que le OECPR avait demandé au Président du CPR d’élaborer un projet de texte final basé sur les contributions des États membres sur les questions prioritaires. Elle a en outre expliqué que certaines parties favorisent un résultat politique négocié, tandis que d’autres soutenaient un résumé du Président, mais qu’il existe un consensus à savoir que l’ANUE-2 devrait envoyer un message fort.
TABLES RONDES INTERACTIVES
Samedi 21 mai 2016, les participants à la FMGGPP-16 se sont réunis en trois séries de tables rondes parallèles couvrant les principaux thèmes de l’ANUE et le rôle des GGPP dans les partenariats multipartites, l’élaboration des politiques et l’application de l’état de droit dans la mise en œuvre des ODD.
MOYENS DE MISE EN ŒUVRE ET MOBILISATION DES RESSOURCES POUR LES INVESTISSEMENTS DURABLES: Cette session a été facilitée par Neth Dano, Groupe d’action sur l’érosion, la technologie et la concentration (ETC Group), les Philippines.
Ali Ahmed Hersi, Société pour le développement international, Kenya, a examiné les préoccupations fondamentales concernant la mobilisation des moyens de mise en œuvre pour les ODD, appelant à des discussions sur, entre autres: la participation équitable des pays du sud dans les politiques commerciales régionales et internationales; les flux financiers illicites; la démocratisation de l’économie mondiale; et la réforme des systèmes financiers et monétaires mondiaux.
Pedro Escosteguy Cardoso, Représentant permanent adjoint, Brésil, a souligné l’importance du Programme d’action d’Addis-Ababa (PAA) et du mécanisme de facilitation de la technologie, en soulignant que le PAA ne doit pas être considéré comme étant parallèle au Programme de 2030, et notant la nécessité de renforcer la coopération Sud-Sud.
Norine Kennedy, Conseil pour le commerce international des États-Unis, a noté que la communauté des affaires considère les ODD du point de vue de l’innovation, de la bonne gouvernance, de la croissance économique et l’autonomisation et de l’infrastructure. Elle a indiqué que dans le but de combler les lacunes et les défis dans le domaine de la politique, tous les intervenants doivent transcrire les opportunités et les incitations économiques en arguments convaincants pour les décideurs et les chefs d’entreprise.
Ivo Mulder, ONU-REDD, a souligné la nécessité de diversifier et d’accroître le financement du développement pour l’utilisation des terres par le biais, entre autres, de politiques créatives pour assurer la compatibilité entre la réduction des émissions dues à l’utilisation des terres et l’amélioration de la croissance grâce à des subventions agricoles. Il a appelé à un examen plus approfondi des investissements privés internationaux dans des obligations vertes, qui, a-t-il noté, pourraient stimuler le passage à des pratiques d’utilisation des terres durables.
Kwesi Obeng, Tax Justice Network Africa, a souligné que la dépendance à l’APD est insoutenable. Notant les liens clairs entre les flux financiers illicites et l’industrie extractive, il a réitéré la nécessité de réorienter la perte déclarée de 50 USD milliards par an de l’Afrique à des initiatives de développement durable. Il a également souligné la nécessité d’un organe fiscal international, en notant qu’à travers le Comité fiscal des Nations Unies, l’infrastructure à cette fin existe déjà.
Au cours du débat qui a suivi, les participants ont souligné la nécessité: de prendre en compte les investissements institutionnels dans le cadre du financement du programme de développement durable; de reconnaître que des changements radicaux seront nécessaires pour réaliser le Programme de 2030; d’intégrer les connaissances traditionnelles dans la recherche de solutions aux défis environnementaux; et d’inclure des membres de l’industrie extractive dans les discussions environnementales.
PNUE ET PRINCIPE 10: POLITIQUE D’ACCÈS À L’INFORMATION, ENGAGEMENT DES PARTIES PRENANTES ET GUIDE D’APPLICATION DES DIRECTIVES DE BALI: Cette session a été facilitée par Stephen Stec, Central European University.
Alexander Juras, PNUE, a parlé de l’état de la politique d’accès à l’information du PNUE, notant qu’alors qu’elle a été préparée en parallèle de la PEPP, elle n’a pas eu à passer par un processus intergouvernemental. Il a expliqué que des efforts considérables ont été consentis pour réviser la politique suivant les commentaires des représentants des GGPP lorsque la première version a été déposée à l’ANUE-1, décrivant la nouvelle politique comme l’une des plus progressistes dans le système des Nations Unies.
Carole Excell, Institut des ressources mondiales (WRI), a déclaré que la politique révisée d’accès à l’information représentait une amélioration vu l’inclusion de dispositions telles que le droit de faire appel à un comité indépendant si une demande d’information est rejetée. Elle a encouragé les GGPP à tester la nouvelle politique en faisant des demandes d’information afin de mieux comprendre son utilité et ses limites.
David Banisar, Article 19, a souligné la contribution de son organisation, avec la WRI, au processus de consultation qui a révisé la politique d’accès à d’information du PNUE. Constatant que, bien qu’il y ait beaucoup de politiques d’information, il n’y a pas de cadre global pour l’ensemble du système des Nations Unies, il a suggéré que l’occasion se présentait au PNUE de créer un précédent que d’autres institutions pourraient suivre. Il a souligné l’inclusion de tests des préjudices, pour, par exemple, questionner les restrictions sur la base de la sécurité ou de la confidentialité, et un temps de réponse garanti, ainsi qu’un engagement à diffuser au moins les sections d’un document qui ne contiennent pas d’information protégée, plutôt que retenir l’ensemble du document.
Benson Ochieng, Institut pour le droit et la gouvernance environnementale, a informé les participants sur l’état des processus mondiaux de la société civile pour diffuser le Principe 10. Il a noté qu’il est essentiel que les parties prenantes veillent à ce que l’esprit de l’Article 88 du Document final de Rio + 20 soit maintenu, en mettant en garde que si la société civile n’envoie pas « les bons signaux », cette occasion sera perdue.
Marcos Orellana, Center for International Environmental Law, s’est centré sur le processus entourant la PEPP, en remarquant qu’alors que les GGPP sont en mesure de présenter des positions lors des sessions de l’ANUE, les premières décisions sont préparées dans des espaces où les parties prenantes ne sont pas présentes, tels que le CPR, et que les GGPP disposent de capacités limitées de participer au OECPR. En ce qui concerne les nouvelles approches en cours de discussion, telles que le modèle « grande tente » utilisé dans le mécanisme de la société civile du Comité sur la sécurité alimentaire mondiale (CSA), il indiqué un manque de consensus au sein des parties prenantes elles-mêmes, certaines organisations établies étant préoccupées de perdre leur position privilégiée. Il a salué les efforts du Président de l’ANUE et de la Présidente du CPR dans le maintien de l’élan sur le projet de PEPP, et a mis en garde que, contrairement à la pratique établie, où les États membres exercent rarement leur droit de veto, l’adoption de la proposition d’une délégation d’introduire une « règle de non-objection » pour l’accréditation des parties prenantes conduirait à l’inscription d’ONG critiques à la liste noire dans certains pays et « minerait fatalement » la transparence des processus de gouvernance au sein du PNUE et au-delà.
Au cours des discussions qui ont suivi, les participants ont souligné l’importance de regarder au-delà des questions d’accès pour protéger le rôle du PNUE dans la génération d’information utile, en particulier en ce qui concerne les questions émergentes. Plusieurs intervenants ont souligné l’importance de rejeter la « règle de veto silencieux de non-objection », en notant qu’il change complètement la pratique établie, celle où les pays ont rarement utilisé leur droit de veto, et pourrait créer un précédent dangereux.
COMMENT LES PARTENARIATS MULTIPARTITES PEUVENT-ILS RENFORCER ET COMPLÉMENTER LA MISE EN ŒUVRE DU GOUVERNEMENT DE LA DIMENSION ENVIRONNEMENTALE DU PROGRAMME DE 2030? Ce panel a été facilité par Mark Halle, Institut international du développement durable (IIDD).
Wardarina, Forum Asie-Pacifique sur les femmes, le droit et le développement, a souligné que l’espace de développement mondial est dominé par un « partenariat de la richesse » qui épuise les ressources de la terre et favorise l’exclusion et l’inégalité. Elle a souligné la nécessité d’élaborer des dispositions sur l’ODD17 pour inverser ce modèle de partenariat.
Herman Sips, Ministère des infrastructures et de l’environnement, Pays-Bas, a souligné la nécessité de transformer l’ANUE en l’« Assemblée de l’action environnementale du PNUE », en notant que les 16 partenariats mentionnés dans les SMT du PNUE demeurent une « promesse non tenue ». Constatant que les partenariats peuvent se développer dans les endroits les plus inattendus, il a appelé à un plus grand niveau d’ambition et de volonté d’expérimenter, en soulignant le lancement prochain à l’ANUE-2 de l’approche des Aires de conservation contrôlées, qui comprend un rôle pour le secteur privé.
Stella Simiyu Wafukho, Croplife International, a discuté de l’utilisation des partenariats pour surmonter les obstacles culturels et promouvoir les liens entre la durabilité et l’entreprise, à partir d’exemples de l’organisation de programmes de gestion intégrée des ravageurs.
Susan Brown, Fonds mondial pour la nature (WWF), a déclaré que de nombreux partenariats multipartites ont échoué, et a appelé à une approche plus stratégique qui met l’accent sur le renforcement de la transparence et un agenda commun. Constatant des difficultés dans la construction d’alliances avec le secteur privé dans le contexte des ODD, elle a suggéré qu’une option pourrait être d’« associer » des acteurs du secteur privé avec des dirigeants de la société civile avec des niveaux comparables de compétence.
Luther Anukur, Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a souligné que de nombreuses discussions se centrent toujours sur les partenariats public-privé, qui sont, a-t-il ajouté, principalement relatifs au financement et l’importance de « décaler le risque d’un acteur à l’autre ». Constatant que les partenariats multipartites fonctionnent mieux là où il y a beaucoup de défis non résolus et où d’autres approches n’ont pas fonctionné, il a indiqué que l’ANUE pourrait prendre les devants dans la négociation de partenariats pour faire face à des problèmes complexes tels que le commerce illégal d’espèces sauvages.
Salina Sanou, Action pour le développement durable, a discuté de la contribution des réseaux multi-niveaux de la société civile à l’avancement des ODD, en observant que les ONG ont parcouru un long chemin, de « simples bruits » à démontrer ce qui fonctionne. Déplorant l’espace démocratique se rétrécissant dans de nombreux pays, elle a souligné que l’ANUE devrait construire une plate-forme dans laquelle toutes les parties prenantes peuvent être conviées.
Au cours des discussions, un participant a noté que les ODD représentent, pour les Nations Unies, la meilleure chance depuis des décennies de travailler sur un changement transformationnel. D’autres ont souligné la nécessité, entre autres: de transcender les dichotomies traditionnelles nord-sud; de relier différents ODD et cibles; de s’appuyer sur les approches d’entrepreneuriat social; et d’identifier le rôle du PNUE et de l’ANUE dans la stimulation des partenariats multipartites.
VOIES MULTIPLES À LA FACILITATION DU DÉVELOPPEMENT DURABLE: Cette session a été facilitée par Scott Vaughan, Président, IIDD. Helge Zeitler, Direction générale de l’environnement, Commission européenne, a souligné le rôle des institutions publiques en tant que voie de développement durable ainsi que d’outils pour mobiliser des moyens de mise en œuvre tel qu’indiqué dans la PAA. Elle a discuté de la politique Mieux légiférer de l’UE, en soulignant qu’elle s’est engagée à inclure les parties prenantes, ainsi qu’à la promotion d’une justice efficace.
Polina Shulbaeva, Centre de soutien des peuples autochtones du Nord, a déploré le fait qu’il n’y avait que six références aux peuples autochtones dans le Programme de 2030, soulignant que cela affecte leur participation à la mise en œuvre des ODD. Elle a souligné le rôle que les consultations nationales multipartites jouent dans le renforcement de la participation des peuples autochtones et a souligné la nécessité de traduire le site des ODD dans les six langues des Nations Unies pour encourager la sensibilisation et l’engagement généralisé.
Soulignant que les ODD sont centrés sur la personne, Michael Stanley-Jones, Initiative PNUD-PNUE Pauvreté-Environnement, a souligné que de « parler dans l’abstraction » et de travailler selon un modèle cloisonné constituent deux problèmes qui entravent l’inclusion des populations marginalisées dans la mise en œuvre du Programme de 2030. Il a discuté de l’expérience d’un projet communautaire le long de la rivière Tana au Kenya, comme constituant un bon exemple de la façon d’aborder le lien entre pauvreté et environnement dans l’élaboration des politiques.
Notant que les grandes organisations ne comprennent pas les enjeux réels auxquels sont confrontés les communautés locales, Ashok Khosla, Alternatives de développent, a souligné que l’appel à ne « laisser personne pour copte » sera satisfait par la création de moyens de subsistance durables à grande échelle. Il a souligné certains problèmes sous-jacents au cœur des ODD, y compris: la compartimentation de la connaissance; le système économique non durable qui favorise la croissance globale, mais ignore les questions de répartition; la construction de l’État-nation qui limite les solutions aux problèmes mondiaux; et les processus de développement linéaires qui empêchent les approches synergiques pour relever les défis socio-environnementaux.
Najib Saab, Secrétaire général, Forum arabe pour l’environnement et le développement, a présenté les perspectives régionales pour atteindre les ODD, en soulignant que, entre autres: le monde arabe ne doit pas être considéré comme une entité monolithique et devrait adapter sa mise en œuvre des ODD aux besoins propres à chaque pays; il existe des défis communs qui doivent être abordés, y compris la participation effective des acteurs non étatiques, la création d’emplois verts appropriés, et les capacités scientifiques localement forgées; et les gouvernements arabes devraient tirer parti des possibilités de croissance verte présentées par la nécessité de reconstruire les pays en situation de conflit ou de post-conflit.
Au cours du débat qui a suivi, les participants ont discuté de: la nécessité de promouvoir des modes de vie alternatifs; la façon de créer un terrain de jeu économique équitable; et la nécessité d’encourager les divers organismes gouvernementaux à mettre en œuvre les ODD.
COMMENT L’EXPERTISE TECHNIQUE ET LA RECHERCHE DES GGPP, LA SCIENCE CITOYENNE ET LES CONNAISSANCES AUTOCHTONES PEUVENT-ELLES CONTRIBUER AUX AVANCÉES DANS LA SURVEILLANCE DE LA MISE EN ŒUVRE DES ODD, Y COMPRIS DANS LE CADRE DE GEO-6 ?: Cette session a été facilitée par Jacqueline McGlade, Scientifique en chef, PNUE.
Isis Alvarez, Global Forest Coalition, a souligné que les systèmes mondiaux de connaissances sont actuellement dominés par la science occidentale et a appelé à une plus grande reconnaissance des pratiques de conservation autochtones, citant diverses études qui montrent que l’adaptation des systèmes de collecte et de vérification des données aux cultures locales peut rendre les données résultantes aussi fiables que celle des chercheurs.
Diana Mangalagiu, Science Po, a fait observer que la réalisation des objectifs de transformation du Programme de 2030, requerra de passer de la « science normale à post-normale », en soulignant la nécessité d’intégrer les ODD dans les cadres nationaux de développement et d’impliquer les acteurs à l’échelle locale.
Mohamed Abdelraouf, Gulf Research Center, a déclaré que les GGPP sont bien organisés et pourraient constituer un mécanisme utile pour assurer la contribution des connaissances autochtones. Donnant l’exemple des systèmes de circulation de l’air pour refroidir les maisons et les marchés traditionnels comme une technologie traditionnelle simple, mais efficace, il a souligné l’importance d’entrer en dialogue avec des entreprises privées afin de développer des technologies durables et adaptées au contexte.
Florence Daguitan, Tebtebba, a souligné que les ODD ne sont pas tombés de ciel puisqu’ils ont été façonnés par des décennies de lutte pour les droits de l’homme et de processus mondiaux inclusifs. Elle a souligné la contribution des groupes autochtones dans ces processus à travers des initiatives comme la contribution à l’élaboration d’indicateurs pour la Convention sur la diversité biologique (CDB) et ONU-REDD.
Expliquant que son entreprise traite cinq milliards de transactions de données par mois afin d’aider les gens à prendre de meilleures décisions, James Donovan, ADEC Innovation, a décrit l’ANUE comme un forum idéal pour l’« incubation » de plusieurs coalitions, mais a noté qu’elle devra inclure des milliers d’autres pour renforcer sa base de prise de décision. Il a indiqué que les citoyens scientifiques constituent « l’avenir, l’endroit où nous pouvons commencer à recueillir plus de points de données ».
Peter Denton, Église unie du Canada, a indiqué que pour arriver à des preuves solides et mettre en œuvre le Programme de 2030 il est nécessaire d’examiner les valeurs au-delà des connaissances scientifiques et a appelé l’ANUE à inclure les organisations confessionnelles dans ce dialogue, soulignant qu’ils sont présents dans chaque communauté et peuvent contribuer à explorer diverses voies. Il a souligné le récent séminaire international pour promouvoir le dialogue interculturel pour le développement durable, coorganisé par le gouvernement iranien, le PNUE et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) comme un exemple de la façon de promouvoir un tel dialogue.
Charles Mwangi, Programme mondial d’éducation et d’observation pour la défense de l’environnement (GLOBE), a décrit la façon dont le programme fonctionne avec les élèves de l’école primaire et secondaire pour recueillir des millions de mesures dans les différents domaines de la recherche, permettant de mettre ces données à la disposition de la science et de la prise de décision. Il a noté que les membres de GLOBE aident à surveiller les tendances environnementales telles que les zones de reproduction des moustiques, le débit des rivières, les variations atmosphériques, et les changements dans la couverture du sol.
Les participants ont soulevé des questions portant sur la nécessité, entre autres: de développer les capacités nationales en matière de science, de technologie et d’innovation; d’assurer la transparence lors de la collecte de grandes quantités de données; d’officiellement reconnaître et institutionnaliser la science citoyenne; et de respecter les critères de vérification et consentement préalable en connaissance de cause (CPCC) lors de travaux avec des groupes tels que les enfants d’âge scolaire. Dans leurs réponses, les panélistes ont suggéré que l’ANUE et le FMGGPP pourraient fournir un mécanisme pour l’intégration des systèmes de connaissances autochtones dans les processus scientifiques et politiques, et se sont félicités des tentatives de GEO-6 pour trouver de nouvelles façons d’intégrer divers types de connaissances.
PERSONNES SAINES, ENVIRONNEMENT SAIN: Cette session a été facilitée par Anna Coopman, Forum des parties prenantes. Fanny Demassieux, PNUE, a présenté le rapport du PNUE Personnes saines, environnement sain, en notant que les liens entre l’environnement et la santé s’appliquent à l’ensemble des 17 ODD. Discutant des avantages des politiques vertes inclusives dans l’atteinte des ODD liés à la santé, elle a souligné la nécessité de la décarbonisation, de la désintoxication, du découplage et de l’évolution des modes de vie, et le renforcement de la résilience des écosystèmes.
Oyuntsetseg Oidov, Horizons de développement, a fait état des efforts au niveau national pour promouvoir la croissance verte et l’économie verte en Mongolie. Elle a parlé de tensions entre les communautés pastorales mongoles traditionnelles et les pratiques modernes d’exploitation minière, en soulignant les impacts sanitaires disproportionnés de l’exploitation minière sur les femmes et les enfants. Elle a exprimé l’espoir que le rapport du PNUE contribuerait à la mise en œuvre de politiques visant à améliorer la santé humaine et de l’environnement.
Sascha Gabizon, Femmes d’Europe pour un avenir commun (WECF), a présenté le travail de WECF sur la sensibilisation concernant l’amiante, et a discuté des défis auxquels ils sont confrontés dans la tentative d’adopter une loi pour protéger la santé humaine, tels que le blocage de l’inscription de l’amiante chrysotile à la Convention de Rotterdam sur le CPCC pour les importations de déchets dangereux, et les tactiques commerciales contraires à l’éthique déployées par les acteurs de l’industrie dans la promotion de l’amiante comme un matériau recyclable. Soulignant l’importance d’une économie circulaire qui exclut les produits chimiques dangereux, elle a appelé à la mise en œuvre du principe de pollueur-payeur, et a proposé une taxe sur les produits chimiques dangereux pour protéger la santé humaine.
Dan Reifsnyder, Département d’État des États-Unis, a souligné la contribution du livre « Silent Spring » de Rachel Carson à la sensibilisation du public à l’impact des produits chimiques sur l’environnement dans les années 1960. Il a insisté sur les conséquences de l’exposition au plomb et au mercure, ainsi que de la pollution de l’air sur la santé humaine, ainsi que les liens entre les écosystèmes et la santé animale et la santé humaine. Soulignant le travail de l’Approche stratégique de la gestion internationale des produits chimiques pour traiter les déchets pharmaceutiques, il a appelé à davantage de coopération pour s’assurer que cette question soit traitée de façon efficace.
Saltanat Zhakenova, Centre environnemental régional pour l’Asie centrale, a noté que les gouvernements de la région ont une compréhension commune des liens entre la santé humaine et de l’environnement, et a souligné les recherches qui ont révélé les effets de la faible qualité de l’eau et de l’air sur la santé humaine. Elle a appelé à la coopération internationale pour s’assurer que la région satisfait au Programme de 2030.
Helen Hakena, Leitana Nehan Agence de développement des femmes, région autonome de Bougainville, Papouasie-Nouvelle-Guinée, a noté les liens entre la terre, l’environnement et la santé dans son pays, décrivant les perturbations dues aux activités minières introduites dans les années 1960. Elle a décrit la perte des moyens de subsistance, les impacts sur la santé en particulier pour les femmes, et la perte de vie due à des facteurs qui ont réduit la qualité de l’environnement. Elle a appelé à: la préservation des puits de carbone, des modes ce CPD, la transparence et la responsabilité, l’engagement communautaire dans les processus de surveillance et la lutte contre les inégalités dans la distribution des ressources.
Au cours de la discussion, les panélistes ont appelé les États membres à inclure des questions spécifiques aux nations en matière de santé et d’environnement; ont suggéré que tous les gouvernements signent les AME relatifs aux produits chimiques et déchets; et ont appelé à renforcer les capacités des parties prenantes au niveau national pour élaborer des politiques cohérentes en matière de santé et d’environnement. Les participants ont ensuite examiné les organismes génétiquement modifiés et leur rôle dans la santé humaine et de l’environnement; la nécessité d’une connaissance des divers accords internationaux sur les produits chimiques lors des discussions du Segment de haut niveau de l’ANUE-2; et la promotion du principe du droit de savoir en matière de santé et de l’environnement ciblé vers les pays en développement.
DIALOGUE OUVERT AVEC LE DIRECTEUR EXÉCUTIF PNUE: La session finale de dialogue ouvert du FMGGPP avec Achim Steiner, Directeur exécutif sortant du PNUE, a été facilitée par Calvin James, Co-Président, Comité de facilitation des Grands groupes. Discutant du rôle du secteur privé dans la mise en œuvre des ODD, Steiner a défini le secteur privé comme celui de tout acteur en dehors des secteurs publics et sans but lucratif et a noté qu’il joue et continuera à jouer un rôle essentiel dans la mobilisation des finances pour réaliser les ODD, ainsi que l’Accord de Paris. Il a appelé les discussions de l’ANUE-2 à alimenter la salle du conseil, expliquant que même le PNUE, un organe public international, a parfois jugé opportun d’accepter le financement du secteur privé pour relever des défis environnementaux, y compris, entre autres, pour la mise en place de l’Initiative financière du PNUE, et dans la lutte contre le déversement de pétrole dans le delta du Niger.
Concernant le rôle de l’ANUE au FPHN, Steiner a fait observer que le programme environnemental est entrelacé dans les ODD, et qu’alors que le Programme de 2030 est ambitieux, les GGPP doivent tenir les gouvernements responsables afin de le réaliser. Il a mis en garde contre le fait d’accorder la priorité à l’environnement au détriment des autres éléments du Programme de 2030, en insistant sur son caractère intégrateur. Il a appelé les représentants des GGPP à s’assurer que les États membres de l’ANUE apprécient pleinement le rôle de l’Assemblée en tant que voix faisant autorité en matière d’environnement, et qui doit être entendue au FPHN, et a fait allusion à des questions sur lesquelles l’ANUE « doit se prononcer plus clairement ».
Dans leurs réponses, les participants ont souligné la nécessité, entre autres: d’intégrer les discussions d’autres AME dans le programme de l’ANUE; d’examiner la politique du PNUE relative à l’accès à l’information par le biais d’un processus multipartite; d’aborder l’influence disproportionnée des intérêts économiques par rapport aux préoccupations relatives à l’environnement et la santé.
À l’issue de la séance de dialogue, les participants ont offert une ovation à Steiner en reconnaissance de son rôle de catalyseur dans les efforts pour faire avancer le programme mondial de l’environnement.
SESSION PLÉNIÈRE SUR LA VISION FUTURE DE L’ANUE ET DU FMGGPP
OPTIONS POUR L’AVENIR DU FMGGPP: Cette session extraordinaire dimanche après-midi a été co-facilitée par Calvin James, Co-Président, Comité de facilitation des Grands groups, et Ken Mwathe, Bird Life International.
Jan-Gustav Strandenaes, Forum des parties prenantes, a commencé par esquisser le « portefeuille » du Programme de développement de 2030, en indiquant qu’il représente plus que les ODD et leurs 169 cibles, et comprend également le PAA, l’Accord de Paris sur le climat, le FPHN, les révisions nationales, régionales et mondiales des ODD, le Rapport mondial du développement durable et l’ANUE, tous devant être mis en œuvre d’une manière coordonnée. Déclarant que les GGPP perdront leur importance à moins qu’ils ne puissent définir clairement leur rôle au sein de ce vaste paysage, il a présenté sa vision d’un processus continu d’organisation par les organisations de la société civile et d’autres parties prenantes, qui englobe non seulement les cycles de ANUE, mais aussi les années d’intervalle. Il a proposé de structurer ce processus alternatif autour du format actuel deux jours du FMGGPP avant l’OECPR et les réunions de l’ANUE, avec des réunions mondiales et régionales de l’environnement en cours d’organisation dans l’année de pause pour discuter de la mise en œuvre. Soulignant que la SMT 2018-2021 fournit le cadre pour le travail du PNUE et qu’il est donc essentiel que les parties prenantes y contribuent efficacement, Strandenaes a encouragé les GGPP à saisir les occasions de contribuer au processus de détermination des ordres du jour au sein du CPR ainsi qu’aux consultations menées par le PNUE avec des partenaires stratégiques sur les priorités du programme aux niveaux régional et mondial. Il a également souligné la possibilité de contribuer au renforcement de la dimension environnementale dans les thèmes généraux du FPHN proposés pour 2017-2019.
Il a souligné que si les GGPP sont prêts à travailler dur, à s’impliquer dans des partenariats pour mettre en œuvre les ODD et maintenir le cap, ils seront alors davantage pris au sérieux dans les processus mondiaux et régionaux de prise de décision.
Mwathe a ensuite invité les participants à partager leurs points de vue sur la façon de renforcer l’engagement avec l’ANUE et ses organes subsidiaires. Parmi ces stratégies, les participants ont souligné la nécessité de comprendre le système de l’ANUE afin de saisir les opportunités stratégiques pour influencer l’ordre du jour, et de tirer des leçons de la participation inclusive et effective des parties prenantes dans les processus relatifs aux ODD et à Rio + 20, ainsi que les forums régionaux de travail sur des questions telles que le Principe 10.
Soulignant le rôle de coordination efficace que le Centre international de liaison pour l’environnement (CILE) a joué en tant que « bras ONG » du PNUE dans les premières années, plusieurs participants ont appelé à explorer la possibilité de mettre en place un mécanisme indépendant de coordination de la société civile qui fonctionnerait en permanence pour faire avancer les intérêts des GGPP et qui est bien branché sur les questions du terrain. Notant qu’il existe déjà un « large soutien » pour l’établissement d’un mécanisme mondial de coordination, un participant a indiqué qu’il peut y avoir jusqu’à 6 000 ONG actives à travers les centaines d’AME. D’autres ont souligné l’importance de l’indépendance financière et de l’expertise technique et ont appelé à étudier les moyens d’organiser les GGPP selon les lignes thématiques.
Répondant aux questions soulevées, Juras mis les GGPP au défi de tirer pleinement parti des possibilités offertes en dehors des réunions formelles, en déplorant que le PNUE reçoive rarement des réponses des représentants des parties prenantes, ce qui soulève la question de la légitimité. Notant que certains réseaux régionaux ont démontré une volonté de mobiliser des ressources pour garantir leur indépendance, il a encouragé les autres à suivre cet exemple, puisque ceci en ferait également des partenaires égaux dans les initiatives multipartites.
TABLE RONDE: COMMENT LE FMGGPP PEUT-IL ÉVOLUER EN UNE PLATE-FORME FORTE ET GLOBALE DES GRANDS GROUPES ET PARTIES PRENANTES?: Cette discussion a été facilitée par Alison Tate, Confédération syndicale internationale. Yunus Arikan, Gouvernements locaux pour la durabilité, ICLEI, a souligné le rôle des gouvernements locaux et sous-nationaux dans la mise en œuvre du programme de développement durable. Notant que les Nations Unies sont maintenant passées à une « nouvelle étape », il a appelé à ce qu’elle soit innovante, multilatérale, multipartite, et multi-niveau pour engager les GGPP.
Norine Kennedy, Conseil pour le commerce international des États-Unis, a appelé à une plate-forme pour les GGPP qui réponde aux accords de 2015 et les fasse progresser, et qui engage le secteur privé plus efficacement. Elle a souligné que cette plate-forme devrait être visible, fonctionner comme un processus continu, et accommoder diverses activités et fonctions.
Soulignant la nécessité d’inclure des voix en dehors de la structure traditionnelle des GGPP dans les discussions sur le Programme de 2030, Mirna Ines Fernández, Association mondiale des Éclaireuses, a appelé à une plate-forme pour les GGPP disposant d’une accréditation facilitée, un site Web interactif, travaillant directement avec les supporteurs au niveau local, régulièrement mise à jour pour promouvoir le partage d’information sur les derniers développements au sein de l’ANUE, et renforçant les capacités des GGPP pour participer activement aux discussions sur le Programme de 2030.
S’exprimant au nom de son organisation, Leida Rijnhout, Bureau européen de l’environnement, a déploré la pratique actuelle d’une seule voix pour tous les Grands groupes. Elle a appelé le processus des GGPP à suivre l’exemple de la structure auto-organisée de la Commission sur le développement durable, notant qu’il « ne s’agit pas que des ONG et des entreprises avec une voix ».
Appelant à une nouvelle façon de voir l’engagement des parties prenantes, Mark Halle, IIDD, a souligné que l’adoption du Programme de 2030 constituait un changement fondamental dans le système mondial. Il a souligné que la tâche de la mise en œuvre des ODD repose aussi sur des acteurs au-delà du gouvernement, a appelé à un alignement des politiques pour faciliter l’engagement des parties prenantes dans la mise en œuvre des ODD, et a suggéré que le FMGGPP organise des actions perturbatrices, discute de désinvestissement, et s’engage dans l’activisme pour assurer la réalisation du Programme de 2030.
Jorge Laguna Celis, Secrétaire des Organes directeurs, PNUE, a attiré l’attention sur les plates-formes de soutien et de facilitation sous l’égide du PNUE pour encourager les actions et discussions des GGPP, soulignant myunea.org en tant que plate-forme qui pourrait être utilisée pour favoriser le dialogue, et qui pourrait également fonctionner comme un outil pour les actions perturbatrices menées par les parties prenantes. Il a réaffirmé que le PNUE continuerait à répondre aux besoins des GGPP, suggérant la création d’une structure faîtière qui inclurait les acteurs non traditionnellement représentés au FMGGPP.
Dans la discussion, les participants ont, entre autres: examiné l’importance d’une plate-forme pour les GGPP qui soit « ascendante » et de fournir des contributions à la définition du Programme de l’ANUE; souligné la nécessité d’assurer la place des GGPP à la table de négociations; souligné la nécessité que les GGPP et le PNUE se mettre d’accord sur les questions essentielles à traiter afin d’assurer la réalisation du Programme de 2030; et souligné que les membres des GGPP doivent engager les communautés qu’ils représentent plus efficacement.
COORDINATION GGPP ET PREPARATION DES CONTRIBUTIONS POUR L’ANUE-2
Dimanche matin, lors d’une séance facilitée par Leida Rijnhout, Co-Présidente du Comité de facilitation des Grands groupes, les participants ont mis en place cinq groupes de travail informels pour discuter de leur contribution aux groupes thématiques et rédiger une déclaration commune pour présentation à la plénière de l’ANUE-2 et au Comité plénier. Après une brève session pour faire état des progrès réalisés, ils ont continué des consultations informelles dans l’après-midi pour finaliser ces contributions.
Dans la soirée, Rijnhout a présenté la version finale de la déclaration pour adoption, en notant que le document contient des messages clés pour l’ANUE-2 sur: le rôle du PNUE et de l’ANUE dans le Programme de 2030; la mise en œuvre de l’Accord de Paris; l’intégration de la dimension environnementale dans tous les thèmes globaux du FPHN pour 2016-2019; la PEPP et le Programme de Montevideo; le soutien aux défenseurs de l’environnement; le commerce illégal des espèces sauvages et de leurs produits; la gestion durable et optimale du capital naturel pour le développement durable et l’éradication de la pauvreté; l’intégration de la biodiversité pour le bien-être; la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la gestion durable des parcours; la reconnaissance et l’amplification des contributions de la société civile et des communautés locales et le rôle des connaissances autochtones dans la lutte contre la désertification; et la protection de l’environnement dans les zones touchées par les conflits armés.
Les participants ont ensuite émis des commentaires sur le projet de déclaration commune, qui sera présenté à la séance plénière d’ouverture de l’ANUE-2, qui souligne certaines questions prioritaires pour les GGPP sur le renforcement de la contribution de l’ANUE à la mise en œuvre du Programme de 2030.
La FMGGPP-16 a pris fin à 18h17.