Alors que les annonces de nouveaux records de température à la fois sur terre et sur mer retentissaient de part et d’autre, les Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) ont repris leurs travaux et les négociations là où elles s'étaient arrêtées en novembre 2022 à la fin de la 27e réunion de la Conférence des Parties (CdP) en Égypte.

Les 58e sessions de l'Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI) et de l'Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA) de la CCNUCC étaient la dernière grande étape des pourparlers climatiques avant la conclusion du premier Bilan mondial dans le cadre de l'Accord de Paris, prévue pour la CdP 28, à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Cette session a été l'occasion de réfléchir collectivement à la situation actuelle de la lutte mondiale contre les changements climatiques. À cet effet, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a présenté les conclusions du rapport de synthèse de son sixième cycle d'évaluation, qui a été publié en mars 2023.

Des négociations concernant le programme de travail sur les modes de transition juste, convenues à la CdP 27, ont été lancées pendant cette réunion des organes subsidiaires (SB), et les négociations sur de nombreuses autres questions se sont poursuivies. Le SBSTA et le SBI étaient, entre autres, censé faire une recommandation concernant le lieu d’accueil le plus approprié pour le secrétariat du Réseau de Santiago sur les pertes et préjudices. Contrairement à la CdP, les négociations à la réunion du SB ont été assez ténues sur les questions financières et se sont plutôt centrées sur le soutien au reporting des pays en développement et le lancement du deuxième examen du Comité permanent du financement.

Au départ, à la demande de l'Union européenne, le programme de travail de Charm el-Cheikh relatif au niveau d'ambition et à la mise en œuvre de l’atténuation a été ajouté aux ordres du jour provisoires de la réunion. Cela aurait pu permettre de saisir un élan certain autour de l'idée d’un objectif de déploiement des énergies renouvelables, qui a récemment pris forme lors du Dialogue de Petersberg sur le climat, un forum annuel de discussions de haut niveau sur les politiques climatiques qui a pour objet de nourrir le processus de la CCNUCC.

La réunion des SB a, en particulier, donné place à une multitude d'ateliers et des dialogues –sur des questions importantes telles que les pertes et préjudices, l'atténuation et l'adaptation, mais aussi concernant les peuples autochtones, la problématique de genre et les océans, et des questions plus techniques, telles que les outils de reporting.

Les organes subsidiaires se réunissent deux fois par an, une fois en juin et une fois en novembre/décembre parallèlement aux CdP. Le SBSTA fait le lien entre les informations scientifiques issues d’experts et d’autres sources, telles que le GIEC, et les besoins des organes directeurs en termes d’orientation politique. Le SBI se concentre sur l'évaluation et l'examen de la mise en œuvre de la Convention, du Protocole de Kyoto et de l'Accord de Paris. Les deux organes travaillent ensemble sur des questions transversales qui touchent à leurs deux domaines d'expertise, ce qui est le cas pour de nombreuses questions.

La SBI 58 et la SBSTA 58 se sont réunies du 5 au 15 juin 2023, au Centre de conventions internationales de Bonn, en Allemagne.

Ce numéro du Bulletin des négociations de la Terre (ENB) a été rédigé par Jennifer Bansard, Ph.D., Christina Fernandez, Timothy Neff, Ph.D., Hillary Rosentreter et Lynn Wagner, Ph.D. Kiara Worth, Ph.D., a assuré la couverture photographique. L’éditrice en chef est Pamela Chasek, Ph.D.