Daily report for 16 March 2007
La cinquime session du Comit charg de l'examen de la mise en uvre de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la dsertification (CRIC 5) s'est poursuivie vendredi 16 mars 2007. Le matin, les participants ont complt le dbat de la journe prcdente autour du thme de la gestion durable des terres (GDT), puis ont abord le thme des systmes d'alerte prcoce pour l'attnuation des effets de la scheresse. L'aprs-midi, ils ont trait de l'accs au, et de la promotion du, transfert des technologies, des connaissances et du savoir-faire. Une runion prive distincte du Groupe de travail intergouvernemental intersession (GTII) sur le plan stratgique dcennal s'est galement droule dans l'aprs-midi et dans la soire.
EXAMEN DE LA MISE EN UVRE DE LA CONVENTION
Comme suite aux discussions de la veille autour du thme numro 5, consacr aux mesures prendre pour la mise en valeur des terres dgrades et aux systmes d'alerte prcoce pour l'attnuation des effets de la scheresse, le secrtariat a introduit les ralisations accomplies et les difficults poses dans ce domaine.
DEBAT AUTOUR DE LA GESTION DURABLE DES TERRES: Les ETATS-UNIS et CUBA se sont dclars d'avis que la mise en valeur de terres pas entirement dgrades est moins onreuse et plus susceptible d'aboutir une rcupration que la concentration des efforts sur des terres entirement dgrades. Le CANADA a mis en exergue plusieurs initiatives nationales de gestion durable des terres, y compris dans le cadre de la gestion de parcours communautaires et de la planification environnementale d'exploitations agricoles.
En rponse une question pose par la Guine-Bissau, le confrencier Ramon Cardoza, Mexique, a expliqu que les programmes de mise en valeur peuvent tre difficiles accomplir sur certaines terres communales parce que la communaut entire utilisant ces terres doit adhrer au programme.
Le dlgu de la GUINEE EQUATORIALE a indiqu qu'une bonne partie de la populatiofrn est engage dans une vie de subsistance et que la culture sur brlis dans les forts est une chose habituelle, exhortant les donateurs apporter leur soutien son pays. L'ERYTHREE a plaid pour l'octroi d'une priorit aux agriculteurs, dans les efforts visant garantir la scurit alimentaire des pays en dveloppement, car les agriculteurs constituent souvent la majorit de la population. Le dlgu a ajout que bien que les pays en dveloppement disposent de beaucoup de savoirs autochtones, ils ont besoin d'un soutien pour le transfert des connaissances scientifiques.
Le dlgu de l'URUGUAY a soulign le souhait de son pays d'accder aux technologies propres pour les petits et moyens producteurs, et a demand aux institutions financires et aux pays industrialiss d'apporter leurs aides cet gard.
A une question pose par la Guine-Bissau, le confrencier Jack Wilkinson, Fdration internationale des producteurs agricoles, a rpondu que les arguments philosophiques fournis propos de la mondialisation sont une distraction et que l'attention devrait tre concentre sur le besoin de s'assurer que les producteurs tirent du commerce international le maximum d'avantages possibles.
Au sujet des mesures prendre l'chelon national, la CHINE a parl: de la lgislation rgissant l'nergie durable; l'introduction de foyers meilleur rendement thermique dans les zones rurales; et la fourniture aux pasteurs de machineries de mise en valeur des pturages. Le PEROU a donn un aperu de l'inventaire des ressources naturelles et des programmes des permis d'exploitation des eaux, des zones protges et du reboisement.
L'ARGENTINE a soulign la ncessit pour le Comit sur les sciences et technologies (CST) de se maintenir l'avant-poste du processus dcisionnel de la CLD, et a encourag le CST examiner, en priorit, la dgradation des terres et les aspects de rhabilitation de la production des biocombustibles. Le dlgu de BELIZE a recommand que le CST procde l'valuation des effets potentiels des changements climatiques imminents sur la gestion et la dgradation des terres.
GROUPE DE DISCUSSION SUR LES SYSTEMES D'ALERTE PRECOCE: Naser Moghaddasi, Iran, a dcrit une tude qui a trouv que 6,5 millions d'hectares de terres iraniennes sont sujettes l'rosion olienne. Il a rapport qu'un systme d'alerte prcoce anti-scheresse a t mis en place et que six indicateurs de dsertification ont t dtermins, savoir, les prcipitations, le flux des eaux, le climat, le sol, l'nergie et la vgtation. Il a soulign la ncessit du partage des donnes mtorologiques et gologiques et d'une approche intgre entre les diffrentes institutions.
Maryam Niamir-Fuller, PNUD, a prsent un expos sur la dgradation des pturages, facteur de taille contribuant la dsertification et dont les causes sont: la croissance dmographique; la destruction des systmes de proprit commune; l'augmentation de la densit du btail; et la culture des terres marginales. Elle a soulign le besoin de se concentrer sur la rforme des politiques et a dcrit quelques unes des options offertes en matire de gestion durable des pturages, consistant notamment : passer de l'approche d'exploitation commune des terres, dans laquelle personne n'est responsable de la gestion des terres une approche de regroupement des leveurs en coopratives et en communes; accrotre la mobilit pastorale; laborer des polices d'assurances; encourager la diversit de l'utilisation des terres, y compris pour le tourisme; et le dveloppement des biocombustibles, du biogaz et de la fixation du carbone dans les milieux arien et souterrain. Elle a recommand aussi: la mise en place d'un financement durable et sr pour la gestion des terres; la combinaison et l'enchanement des ressources financires pour la concrtisation des objectifs de la CLD relatifs aux pturages; et le passage du thme de l'levage celui de pturages durables.
Dbat: Au sujet des mesures nationales, le BRESIL a parl d'un atlas social et environnemental qui aide la gestion des terres dgrades et la gestion des bassins versants et des systmes d'alerte prcoce. La JORDANIE a dcrit un systme d'alerte prcoce permettant la surveillance de la scheresse et la formulation rapide de plans de travail avec la participation de l'ensemble des secteurs sociaux et gouvernementaux. Le dlgu de BELIZE a parl du systme d'alerte prcoce des situations d'urgence, ax au dpart sur les temptes tropicales et qui traite aussi maintenant des crues et des scheresses.
La TANZANIE a dcrit une stratgie pour la gestion des captages d'eau et des sols, intgrant: la rinstallation ailleurs des leveurs des terres dgrades; un traitement du problme de l'irrigation excessive; une campagne de boisement pour la mise en valeur des terres dgrades; et des activits de conscientisation.
En rponse une question pose par la Tanzanie concernant la manire de faire face la dgradation des terres, cause par les rfugis, Niamir-Fuller a indiqu que le PNUD tait en train de travailler avec l'Agence des Nations Unies pour les rfugis pour le traitement de ce sujet. Au sujet du transit transfrontires, Elle a indiqu que le PNUD a mis en uvre deux projets russis en Afrique occidentale et orientale. Elle a expliqu qu'un dmnagement forc des rfugis pour prvenir la dgradation des terres n'est pas ncessaire et que les options de mobilit et de moyens de vivre alternatifs devraient tre favorises.
La CHINE a demand Wilkinson d'expliquer la manire d'amliorer les revenus des petits agriculteurs sans exposer les agriculteurs aux risques du march. Wilkinson a rpondu que la Banque mondiale et certains pays, comme le Chili, ont mis en place des systmes permettant l'valuation et la prvention de ces risques. Niamir-Fuller a dclar que tant que les problmes de risques ne sont pas rgls, les agriculteurs ne seront pas capables d'investir dans la mise en valeur, et a appel leur rglement par des changements de politiques.
L'INITIATIVE MONDIALE POUR LE PASTORALISME DURABLE a soutenu que les systmes de pturage mobiles sont plus productifs que les autres systmes, et a plaid pour l'utilisation du savoir et des systmes traditionnels en matire de pturage.
TRANSFERT DES TECHNOLOGIES ET DU SAVOIR-FAIRE
Le secrtariat a introduit le point de l'ordre du jour portant sur l'examen des voies et moyens de favoriser le transfert des technologies et du savoir-faire pour la lutte contre la dsertification et/ou l'attnuation des effets de la scheresse, ainsi que des manires de promouvoir les changes d'expriences et d'informations entre les parties et les organisations intresses (ICCD/CRIC(5)/8).
GROUPE DE DISCUSSION SUR LE TRANSFERT DES TECHNOLOGIES: Naik Sinukaban, Indonsie, a prsent le systme agro-silvi-pastoral introduit dans les terres dgrades en Indonsie, un systme caractris par un petit rservoir et des ranges de lgumineuses et de plantes fourragres assorties de cultures alimentaires et d'un levage de btail, qui fournit aux agriculteurs une source de revenu optimisant la relation synergique naturelle entre le sol, les plantes, le btail et l'atmosphre. Il a indiqu que ce systme permettait une augmentation importante du revenu des agriculteurs.
Israel Torres, Panama, a prsent un systme de releves informatiques, labor avec l'aide international, pour le suivi de l'volution de l'environnement des zones tropicales humides d'Amriques centrale, et a mis en exergue la possibilit d'tablir un systme similaire en Afrique. Il a expliqu que les cartes interactives sont utiles pour dterminer l'expansion de la frontire agricole et l'existence d'une rosion des sols ou de feux forestiers, et pour dterminer les donnes de rfrence ncessaires la prise de dcisions concernant les objectifs des politiques long terme de la lutte contre la dsertification.
Anna Luise, Italie, a dcrit les manires dont l'Italie est en train de promouvoir le savoir traditionnel, notamment, travers l'tablissement d'un centre international Florence. Elle a soulign le besoin: d'accrotre les synergies entre les OCB, les centres de recherches et les organes dcisionnels nationaux; d'amliorer les tudes de rentabilit des mesures prendre dans le cadre de la lutte contre la dsertification et de dterminer les cots de l'inaction; et d'harmoniser la terminologie.
Pavol Bielek, Slovaquie, a prsent le systme d'informations lectronique consacr l'volution des sols et des terres, mis en place dans son pays, qui affiches des releves satellitaires des sols, des pentes et de la vgtation, permettant aux usagers de dterminer les utilisations potentielles, la productivit et les problmes d'rosion. Affirmant que ce systme est la fois simple, peu coteux et efficace, il a encourag la mise en place de systmes similaires dans d'autres pays.
Ismail Abdel Galil Hussein, Egypte, a dcrit le travail de la Banque des gnes des dserts gyptiens, une institution servant accrotre l'utilisation des ressources phytogntiques des zones arides et dsertiques. Il a soulign la contribution potentielle des plantes rsistant la chaleur, la scheresse et au sel, dans les efforts de mise en valeur des terres dgrades, d'amlioration de la scurit alimentaire et d'allgement de la pauvret. Il a galement mis en relief les cours de formation en matire de collecte, de connaissance et d'utilisation des ressources phytogntiques des dserts.
Luca Montanarella, Commission europenne (CE), a indiqu que les programmes de recherche devraient tre conduits par les besoins des pays touchs en matire de recherches, et a recommand que le CST aide dterminer ces besoins. Il a soulign galement la valeur du savoir traditionnel qui, a-t-il dit, doit tre appliqu en couple avec la technologie moderne pour la ralisation de la GDT.
Dbat: le Pakistan, au nom du G77/CHINE, a appel une pleine concrtisation de l'engagement pris au Sommet de Rio relativement au transfert des technologie et a soulign le principe de responsabilits communes mais diffrencies. Il a plaid pour: une mise en uvre effective des partenariats tablis et du Plan stratgique de Bali pour le soutien technologique et le renforcement des capacits; la cration d'un environnement international favorable; la rduction du dcalage numrique entre les plays industrialiss et les pays en dveloppement; la mise en place de rseaux rgionaux et sous-rgionaux et le renforcement d'une telle coopration; l'tablissement de systmes d'change d'informations et d'institutions de recherche de classe mondiale pour la mise au point de technologies avances et leur partage avec les pays en dveloppement; le dveloppement et l'change des techniques traditionnelles; le renouvellement des engagements des pays industrialiss, des agences internationales et des institutions financires; et le renforcement de la coopration sud-sus.
Le ZIMBABWE a remis en question l'approche de la CE l'gard des droits de proprit intellectuelles et a souhait en savoir davantage sur la manire dont les communauts pauvres pourraient accder aux technologies. La CE a reconnu que les droits de proprit intellectuelle peuvent limiter le transfert des technologies dans certains cas.
Le dlgu de l'ALGERIE a soulign que les activits de son pays dans le domaine de l'utilisation des donnes satellitaires a t coteux et a soulign que l'accs aux technologies est difficile sans ressources financires.
DOMINIQUE a demand une assistance dans le domaine de la documentation des pratiques agricoles des communauts autochtones des Carabes. Le BRESIL a mis en garde que les rfrences la divulgation des savoirs traditionnels devraient exclure le savoir traditionnel relatif aux ressources gntiques, en raison des ngociations sur l'accs et le partage des avantages, menes actuellement dans le cadre de la Convention sur la diversit biologique.
L'ARGENTINE a mis l'accent sur les opportunits offertes pour la coopration sud-sud, notamment travers les centres d'excellence, et a soulign la ncessit de restructurer le CST de manire accentuer la composante scientifique de la Convention.
Le MAROC a soulign le besoin d'une application sur le terrain des technologies par les agriculteurs, et de reprsentant de CENESTA, une ONG iranienne oprant dans le domaine du dveloppement durable, a soulign le besoin de s'assurer que les technologies prsentes peuvent tre utilises pour les actions menes sur le terrain par la communaut des agriculteurs, en conjonction avec le savoir traditionnel local. La THALANDE a dcrit un systme agricole local conu pour la rcupration des terres dgrades. L'Afrique du Sud, au nom du GROUPE AFRICAIN, a soulign la ncessit d'un environnement international favorable pour faire face aux dfis poss en matire de capacit de recherche et d'accs aux technologies.
DANS LES COULOIRS
La runion secrte trs attendue du GTII sur le projet de plan stratgique dcennal, l'ambassade brsilienne, s'est poursuivie jusqu' une heure tardive de la nuit de vendredi. Sortant de la runion, les prsents ont indiqu que l'esprit gnral tait trs positif. Un participant a fait observer qu'ils ont travaill sur le timing et les mcanisme de concertation et qu'en dpit des dates butoirs qui menacent, il est probable que le groupe achvera ses travaux dans les temps. Un autre a indiqu que le prochain projet intgrera les observations reues la CRIC 5 et que la concentration est, au stade actuel, sur les objectifs, au sens large, et que les sujets plus sensibles, tels que ceux touchant aux indicateurs, aux ressources et au rle des mcanismes de financement, seront probablement soulevs plus tard dans le processus.