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Summary report, 27–31 May 2019

Global Soil Week 2019 (GSW 2019)

L’édition 2019 de la Semaine mondiale des sols (SMS) 2019 s’est réunie sous le thème « Créer un environnement propice à une agriculture durable et résiliente au climat en Afrique ». La Conférence a adopté une approche « ascendante » qui a d’abord permis aux participants de discuter des enseignements tirés de plus de 20 projets en Afrique et en Asie qui promeuvent la Gestion durable des terres (GDT) au niveau local. Se déroulant les deux premiers jours de la Conférence, ce segment technique avait pour objectif de fournir aux décideurs, aux prestataires de services agricoles, aux partenaires de développement et aux autres parties prenantes un éclairage plus large sur la manière de créer un environnement propice à la réalisation des ODD en renforçant le « chaînon manquant » entre les Objectifs mondiaux et nationaux et les réalités locales.

Les séances de travail techniques ont porté sur les expériences de projet dans les grands thèmes suivants: les pratiques visant à renforcer la participation des femmes à la GDT et à la prise de décisions; les modèles commerciaux visant à renforcer l’inclusion financière et commerciale des petits exploitants agricoles et des pasteurs; et les mécanismes permettant de rapprocher les structures de gouvernance foncière des niveaux macro et micro.

En se basant sur les études de cas, les « Ateliers sur la Dimension » des deuxième et troisième jours ont également permis de mieux distiller les enseignements tirés de l’expérience dans des stratégies clés, visant à créer un environnement favorable à une agriculture durable et résistant au dérèglement climatique. Au cours de ces ateliers, les participants ont mis l’accent sur les connaissances acquises quant à la manière de « mener différemment les projets » afin de combler le fossé qui existe entre les Objectifs mondiaux et les actions sur le terrain.

La seconde partie de la conférence a englobé un débat de haut niveau réunissant des responsables du Bénin, du Burkina Faso, de l’Éthiopie, du Kenya, de Madagascar, de l’Inde et de l’Allemagne, ainsi que des experts techniques d’organisations internationales et régionales. Les discussions y ont principalement porté sur la détermination des points d’entrée permettant d’intégrer les résultats du segment technique de la SMS 2019 dans les processus politiques nationaux et mondiaux. Dans une série d’ateliers d’évaluation par les pairs et d’un « laboratoire de la SMS », les participants ont examiné l’ensemble final de stratégies et de recommandations dans son rapport aux réalités de la formulation et de la mise en œuvre quotidienne des politiques.

Au cours des échanges interactifs, les intervenants ont souligné que ce dont il est besoin n’était rien de moins que de transformer et de moderniser l’agriculture et les politiques associées pour environ 1,5 milliard de petits exploitants agricoles, « la plus grande main-d’œuvre de notre planète ». Les discussions ont également permis de recueillir les points de vue de « diverses voix du sol » - des représentants d’organisations de femmes et d’agriculteurs et de jeunes - qui ont souligné l’importance de se focaliser, entre autres, sur l’autonomisation des femmes en tant que gestionnaires de la terre et des ressources naturelles, en fournissant des services de vulgarisation adaptés et en rendant l’activité agricole « plus décontractée » afin d’y attirer les jeunes.

Parallèlement aux ateliers d’évaluation par les pairs, les gouvernements coorganisateurs de la SMS (Bénin, Burkina Faso, Éthiopie et Madagascar), ainsi que les partenaires financiers et techniques, ont examiné un document final réitérant l’urgence du traitement de la crise climatique et l’importance de la formulation de la cause qui défend l’idée qu’investir dans des solutions basées sur la nature - comme faciliter l’accès des agriculteurs au marché du carbone volontaire - a du sens du point de vue de l’écosystème, des moyens de subsistance et des finances. TMG Research a informé le groupe que le document serait finalisé en vue de contribuer au volet « Solutions fondées sur la nature » du Sommet de l’ONU pour l’action sur le climat de 2019, dans le cadre des contributions soumises par les grands groupes.

L’édition 2019 de la SMS a réuni plus de 200 experts, décideurs, représentants de la société civile et d’organisations internationales et de partenaires de développement. L’événement a été organisé par Töpfer, Müller, Gaßner – Groupe de réflexion sur le développement durable (TMG Research), avec le soutien du ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et de la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ).

Bref historique de la Semaine mondiale des sols

La Semaine mondiale des sols est une plateforme et un processus visant à réunir un large éventail d’acteurs afin de lancer et de renforcer des politiques et mesures en matière de Gestion durable des sols et de Gouvernance foncière responsable. En plus d’organiser des conférences mondiales biennales pour son réseau international de partenaires, la SMS cherche à exploiter les processus multilatéraux pertinents et les réunions techniques à différents niveaux afin de mieux faire connaître les problèmes de sol dans les politiques et programmes de développement et de traduire les Objectifs mondiaux en matière de Gestion durable des terres en actions réalisables au niveau local.

La première Semaine mondiale des sols s’est tenue à Berlin, en Allemagne, du 18 au 22 novembre 2012, inaugurant la plateforme mondiale en tant que forum d’échange interactif et de dialogue entre les acteurs de la science, des gouvernements, des entreprises et de la société civile concernant leur expérience et leur expertise en matière de terres et de sols.

La deuxième Semaine mondiale des sols s’est tenue à Berlin, en Allemagne, du 27 au 31 octobre 2013, sur le thème « Un terrain perdu ». Les discussions ont été organisées autour de quatre thèmes: Transformation des cycles mondiaux des matériaux et des éléments nutritifs; Valorisation de la GDT et de l’ingénierie des sols au niveau du paysage; Intégration des terres et des sols dans le Programme 2030; et Gouvernance foncière responsable.

La troisième Semaine mondiale des sols s’est tenue du 19 au 23 avril 2015 à Berlin, en Allemagne, sous le thème « Le Sol. La substance de la transformation », coïncidant avec l’Année internationale des sols 2015 et se déroulant à quelques mois de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Les discussions y ont porté sur le rôle de la Gestion durable et de la gouvernance responsable des sols dans la réalisation de multiples ODD et la contribution à l’action climatique.

La quatrième Semaine mondiale des sols s’est tenue du 22 au 24 mai 2017 à Berlin, en Allemagne, sur le thème « Catalyser la mise en œuvre des ODD par le biais d’un examen des terres et des sols ». La réunion a élaboré cinq messages de politique générale à l’appui de la session de la Forum politique de haut niveau sur le développement durable (FPHN). Les messages portaient sur la nécessité: d’accroître les investissements dans la Gouvernance foncière responsable; de relier la consommation et la production non durables à la dégradation des sols; de se concentrer sur le continuum rural-urbain de manière intégrée; de s’attaquer au rétrécissement de l’espace réservé à la société civile en tant que défenseurs des droits fonciers; et d’établir une passerelle entre l’ODD 2 (zéro faim) et la cible15.3 des ODD (atteindre la neutralité en matière de dégradation des sols) par la réhabilitation des sols dégradés et la gestion des paysages pour les populations.

Principaux tournants

Relier les sols au Programme 2030 et à d’autres cadres multilatéraux: Un objectif fondamental de la SMS, « Le Partenariat mondial sur les sols et les initiatives internationales et régionales connexes », consiste à sensibiliser le public au rôle crucial que jouent les sols en tant que catalyseurs et accélérateurs du développement durable. Dans la perspective de l’adoption du Programme 2030 et de l’Accord de Paris sur le changement climatique, la SMS a organisé, en juillet 2016 à New York, aux États-Unis, un événement de haut niveau qui a porté sur la manière dont des évaluations thématiques mondiales mettant l’accent sur les ressources naturelles, telles que la terre et le sol, peuvent soutenir une mise en œuvre intégrée et inclusive des ODD.

Focus sur l’Afrique: Les parties prenantes africaines à l’édition 2015 de la SMS ont exprimé un vif intérêt pour la création d’une plateforme régionale pour la gestion durable des sols et la gouvernance foncière responsable en Afrique. En réponse, la SMS a organisé à Nairobi, au Kenya, du 28 au 30 novembre 2016, le premier séminaire africain sur les sols pour débattre du thème « Restauration des sols pour atteindre les Agendas 2063 et 2030 en Afrique: Relier les ambitions mondiales et les besoins locaux ». Se déroulant dans un contexte de pression accrue sur les terres en raison de la croissance démographique, de la variabilité croissante du climat et de la dégradation des ressources, les discussions visaient à améliorer la coordination, les échanges et l’apprentissage mutuels à travers diverses initiatives et divers programmes africains et internationaux visant à restaurer et à réhabiliter les sols dégradés afin d’améliorer les moyens de subsistance des ruraux pauvres, ainsi que la santé humaine et les écosystèmes.

Transition vers une plateforme mondiale indépendante: La SMS a été lancé par Klaus Töpfer, Directeur exécutif fondateur de l’Institut des hautes études en durabilité (IASS) à Potsdam et ancien Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). En 2017, avec le soutien de ses partenaires, la SMS est passée de son siège à l’IASS à TMG Research, dans le but de créer une plateforme mondiale indépendante.

Compte rendu de la Semaine mondiale des sols 2019

Séance plénière d’ouverture

La session technique de deux jours de l’édition 2019 de la SMS a démarré lundi matin 27 mai avec des exposés des Co-modérateurs, Alexander Müller, de TMG Research, et Alice Kaudia, co-fondatrice et Directrice exécutive d’Eco-Entrepreneurs Ltd., signalant que l’adoption des Objectifs mondiaux ambitieux en matière de développement durable et d’actions pour le climat ne donnait pas de réponses quant à la manière d’atteindre ces objectifs sur le terrain. Müller a souligné la nécessité de renforcer le « chaînon manquant » en créant un environnement propice permettant de relier les Objectifs mondiaux à l’action locale. Il a expliqué que la Conférence adopterait une « approche ascendante » dans le but de tirer des enseignements utiles des expériences de projets susceptibles d’éclairer des stratégies de développement plus larges et des recommandations de politique générale pour parvenir à une agriculture durable et résiliente au climat.

Après la projection d’un court métrage présentant des solutions locales pour la GDT au Burkina Faso, Saydou Koudougou, secrétaire exécutif du Groupe de recherche et d’action sur le foncier (GRAF), a présenté les avancées accomplies en matière de sécurisation des droits fonciers des femmes dans le pays. Il a décrit la manière dont les projets de sensibilisation ont été organisés pour démontrer la valeur ajoutée qu’apporterait le fait de donner aux femmes l’accès aux droits d’utilisation des terres, chose qui a encouragé les hommes à soutenir la propriété foncière des femmes et qui a convaincu le maire local de soutenir le projet.

Souhaitant la bienvenue aux participants à Nairobi, Kaudia a fait observer que la qualité du sol est la base du bonheur et de la santé. Elle a exhorté les représentants des gouvernements, de la communauté scientifique, des ONG et des organisations internationales à « aller au-delà de la simple fréquentation » et à s’engager véritablement dans la découverte de voies vers une agriculture durable et une résilience accrue aux effets néfastes du changement climatique. Elle a conclu en réitérant que les droits des femmes à la terre sont une condition préalable à la réalisation de la GDT en Afrique.

Les participants se sont ensuite réunis dans cinq groupes de travail tout au long de la journée pour examiner les résultats de 22 projets menés dans 15 pays africains et asiatiques, qui ont exploré divers éléments pour créer un environnement favorable à une agriculture durable et résiliente au climat.

Études de cas - Ateliers parallèles des réalisateurs

Lundi, les participants se sont réunis dans cinq ateliers parallèles des réalisateurs de projets afin d’y examiner les enseignements tirés de plus de 20 études de cas présentées à la Conférence. Ce rapport résume une sélection des cas présentés qui ont été discutés dans trois des ateliers.

Atelier 1: Cet atelier était modéré par Serah Kiragu-Wissler, de TMG Research, et David Kersting, de la GIZ.

Accès au marché pour les sous-produits agro-écologiques (Kenya): Rhoda Birech, Fondation Limbua, a présenté le point de vue du secteur privé sur la collaboration avec les petits agriculteurs kényans du comté d’Embu, dans l’est du Kenya, afin de fournir des produits de haute qualité sur le marché international. Elle a expliqué comment l’entreprise surmontait les défis en développant des relations dans les communautés agricoles par le biais d’interventions telles que la formation, le mentorat et la participation à la certification et aux normes. Birech a mis en exergue certains critères importants pour la création d’environnements favorables, notamment l’accès à un marché international et la fourniture d’un préfinancement aux agriculteurs. Au cours du débat qui a suivi, les participants ont discuté des possibilités d’amplifier les succès et de déterminer si les avantages profitent aux petits exploitants et ouvriers agricoles.

Directives sur les baux fonciers menés par les communautés - une innovation sociale pour un meilleur accès aux terres (Kenya): Violet Shivutse, Les Agents de la santé communautaire de Shibuye, a expliqué comment une organisation populaire dirigée par des femmes s’efforce d’inclure les femmes et les jeunes dans l’agriculture par le biais de Directives communautaires régissant la location. Insistant sur le but de donner aux agriculteurs les moyens d’améliorer la GDT, elle a partagé les résultats positifs du projet, dont notamment: la réduction des conflits liés à la terre; l’augmentation du rendement et de la diversité des cultures; une sécurité alimentaire accrue et des moyens de subsistance améliorés; et la mise en place de groupements agricoles collectifs. Les participants ont applaudi l’élaboration des directives et ont reconnu le potentiel d’élargissement et de reproductibilité de ce mécanisme novateur dans d’autres régions et d’autres pays. Ils ont également souligné l’intérêt de relier de telles initiatives aux institutions locales pour en améliorer la durabilité.

L’agriculture de conservation en Zambie (Zambie): Conrad Muyaule, Fonds mondial pour la nature (WWF), a présenté les expériences du WWF en matière de collaboration avec les communautés voisines des zones de conservation pour lutter contre le commerce illicite croissant de produits de la faune. Soulignant l’importance de l’engagement à long terme, il a identifié les activités créant un environnement favorable, telles que: la formation des modérateurs communautaires et des agriculteurs en matière de diffusion d’informations; la mise en place d’écoles de terrain et de parcelles de démonstration pour les agriculteurs afin d’améliorer leurs moyens de subsistance; et la facilitation de visites d’échange avec d’autres parties du pays.

Domestication et harmonisation des politiques de GDT au niveau des pays (Kenya): Vincent Okoth, directeur adjoint de l’agriculture du comté de Siaya au Kenya, a présenté ses travaux sur la domestication et l’harmonisation des politiques de GDT dans trois comtés de l’ouest du Kenya. Signalant que les réglementations générales ne permettent souvent pas de lutter contre la dégradation des sols et la gestion non durable des forêts et des terres, il a rendu compte des efforts déployés pour s’appuyer sur les cadres législatifs et politiques existants dans l’élaboration des programmes de GDT. La discussion qui a suivi a mis en exergue des exemples d’engagement des citoyens dans la conduite de telles initiatives, reconnaissant la nécessité de faire participer les principaux dirigeants à un stade précoce et d’offrir la possibilité d’entendre les voix marginalisées.

Tem Sesiabun Gorado (TSG): Innovation sociale pour renforcer la vulgarisation entre agriculteurs (Bénin): Check Abdel Kader Baba, de TMG Research, a présenté l’approche TSG, un modèle de diffusion utilisé pour transférer les connaissances entre agriculteurs, afin de relever les défis de la protection et de la restauration des sols pour la sécurité alimentaire. Illustrant la manière dont s’effectue le transfert des connaissances des agriculteurs formés aux communautés, il a évoqué la nécessité de mieux intégrer la participation des femmes afin d’améliorer la portée du travail de sensibilisation. Au sujet de la contribution du projet à la création d’un environnement favorable au niveau local, Baba a déclaré que l’approche TSG s’appuie sur la formation fournie plutôt par des agents communautaires que par des conseillers techniques externes, et encourage les agriculteurs à innover et à adapter les connaissances acquises à leurs contextes.

Enseignements tirés des services de vulgarisation agricole en Inde: Navin Vivek Horo, GIZ (Inde), a identifié le défi que représente la recherche de solutions permettant la mise à l’échelle et l’utilisation de l’expertise en matière d’autonomisation des agriculteurs. Il a discuté de l’utilisation de solutions numériques dans la fourniture et le transfert de technologies agricoles, soulignant l’importance d’intégrer les besoins des agriculteurs par le biais d’un système de communication à double sens. Il a en outre souligné la nécessité de garder les solutions numériques aussi simples que possible et d’améliorer l’accessibilité économique en les hébergeant sur des plateformes libres d’accès.

Atelier 3: Ce groupe était modéré par Margitta Minah, Olivia Riemer et Maximiliano Cortes Sotomayor, de TMG Research. Les quatre études de cas suivants ont été discutées.

Aborder les facteurs socio-économiques de la dégradation des écosystèmes du point de vue des entreprises (Éthiopie): Jony Girma, Apis Agri business, Éthiopie, a expliqué l’importance de fournir des moyens de subsistance aux jeunes en leur fournissant une formation pratique et commerciale en tant qu’apiculteurs. Signalant que l’un des objectifs consiste à faire évoluer la mentalité des jeunes de manière à les amener à envisager des moyens de subsistance tirés des produits forestiers non ligneux, il a souligné l’importance d’établir la confiance avec les jeunes et d’établir un lien entre conservation des forêts et activités génératrices de revenus.

Ann-Kathrin Neureuther, Rare, a souligné le rôle que les émotions humaines jouent dans les décisions environnementales et a indiqué que la communication interpersonnelle était le facteur décisif dans la réalisation du changement de comportement.

Restaurer les terres agricoles dégradées en écosystèmes fonctionnels au moyen d’un système de crédits carbones (Madagascar/Kenya): Harifidy Rakoto Ratsimba, Université d’Antananarivo, a décrit les efforts de boisement menés à Madagascar, qui placent les populations locales au centre de la mise en œuvre de la gestion des plantations de bois de chauffe, mettant l’accent sur l’importance de développer une vision partagée par tous les acteurs.

Carolyne Musee, du Kenya Agricultural Carbon Project, a expliqué l’objectif du projet consistant à accroître les avantages pour les petits exploitants agricoles en augmentant le carbone organique des sols, contribuant ainsi à améliorer la fertilité des sols, la sécurité alimentaire, la résilience au changement climatique et la réduction des émissions. Elle a souligné l’importance de l’agroforesterie dans la gestion durable des terres, en raison de sa contribution à l’augmentation des rendements des cultures et à l’amélioration de la production. Musee a souligné que l’approche de la formation encourageait les groupes d’agriculteurs à adapter l’ensemble de pratiques agricoles en fonction de leurs besoins locaux.

Amos Wekesa, Vi Agroforestry, a souligné que les crédits de carbone générés peuvent financer la mise en œuvre et le suivi de tels projets et a expliqué que le Kenya a mis en place un cadre juridique pour renforcer les projets de carbone.

Inverser la dégradation des sols en intensifiant l’agriculture à feuilles persistantes (Afrique): Leigh Ann Winowiecki et Mieke Bourne, ICRAF, ont présenté ce projet régional dirigé par l’ICRAF qui vise à inverser la dégradation des sols dans huit pays africains. Les présentateurs ont discuté de l’importance d’intensifier les réussites de l’agroforesterie pour avoir un impact sur les moyens de subsistance et de faciliter les interactions entre agriculteurs et chercheurs afin d’intégrer la recherche dans les programmes de développement. Les enseignements mis en exergue comprenaient la nécessité de suivre les activités de restauration pour éclairer la prise de décision et d’utiliser des méthodologies faisant appel aux parties prenantes de tous les secteurs pour rassembler des preuves issues de la science et des savoirs locaux. Les discussions ont également mis en exergue l’utilisation de tableaux de bord en ligne pour rendre les données plus accessibles pour la prise de décision.

Édifier une population rurale autonome et financièrement inclusive (Inde): Shri E. Srinivas, Banque nationale de l’agriculture et du développement rural (NABARD), a parlé des modèles financiers utilisés par la banque pour promouvoir le développement intégré et durable des zones rurales, en répondant aux besoins des agriculteurs en matière de capital de travail et de crédits d’investissement. Il a expliqué que la NABARD travaillait avec des organisations de producteurs agricoles, soutenait les programmes de réhabilitation des sols et investissait dans les infrastructures rurales. Il a ajouté que la banque fournissait également des conseils techniques et des débouchés commerciaux aux agriculteurs. Signalant que l’accès de la NABARD aux fonds climatologiques internationaux et nationaux facilitait ces activités de soutien, Srinivas a souligné l’importance de la création d’entreprises commerciales financièrement viables et commercialement durables pour pérenniser ces investissements.

Atelier 4: Cet atelier a été modéré par Samie Blasingame, Marai El Fassi et Nicolas Patt, de TMG Research. Ouvrant la session, Blasingame a invité les participants à réfléchir à ce qui constitue un environnement propice et à la contribution des études de cas présentées à cet objectif. Les équipes de projet ont ensuite présenté cinq études de cas, les participants s’étant répartis en petits groupes pour examiner les enseignements tirés de chaque projet afin d’identifier les lacunes et des leçons plus larges.

Gestion du bassin versant de la lagune de Chia (Malawi): Zwide Jere et Richard Museka, Total LandCare, ont présenté cette étude de cas. Jere a souligné la volonté du projet de rassembler toutes les parties prenantes au niveau du district pour une coordination des messages et pour favoriser l’autosuffisance des communautés locales. Il a mis en exergue, entre autres interventions notables: la création d’un fonds communautaire renouvelable pour améliorer l’accès des agriculteurs aux intrants et aux équipements; la création d’une association de pêche forte avec une capacité adéquate pour mobiliser la communauté locale afin de convenir d’un règlement intérieur pour la gestion durable des ressources naturelles; la construction d’un marché aux poissons dans le lagon afin d’améliorer la commercialisation des produits à base de poissons; et un plaidoyer réussi en faveur de l’adoption des dispositions de gouvernance foncière convenues par la communauté au niveau du district.

Renforcer la sécurité alimentaire et l’accès aux marchés pour les agricultrices du comté de Kakamega au Kenya (Kenya): Denis Orioki, ActionAid International, a expliqué comment le projet s’attaquait aux obstacles structurels à la propriété foncière des femmes, en mettant l’accent sur « le renforcement et la collectivisation » des femmes pour la défense de leurs intérêts. Parmi les enseignements tirés, il a noté que la facilitation des visites d’exposition a non seulement contribué à un changement de mentalité en faveur des pratiques agricoles de conservation, mais a également amélioré les relations mutuellement bénéfiques entre les agents gouvernementaux et les agriculteurs. Il a expliqué en quoi le projet avait aidé à combattre les stéréotypes sexistes, les mouvements d’agriculteurs dirigés par des femmes ayant démontré leur capacité à mener à bien le plaidoyer auprès d’institutions de niveau supérieur, notamment en contribuant aux processus de planification budgétaire.

Gestion des pâturages arides au niveau communautaire dans la communauté pastorale de Laikipia (Kenya): Joseph Lentunyoi, Centre de permaculture de Laikipia, a expliqué comment le projet utilisait la permaculture comme point de départ pour mettre en valeur l’utilisation efficace des ressources tout en régénérant l’environnement naturel dans un contexte pastoral aride. Il a montré des exemples de produits de haute qualité développés pour le marché local et le marché d’exportation, dont notamment le miel biologique, la confiture de fruits d’acacia et le savon à l’aloe vera. Il a souligné l’importance de: comprendre les structures et les dynamiques communautaires existantes et de travailler avec toutes les parties prenantes concernées; de baser les activités génératrices de revenus sur des produits localement appropriés; et d’explorer les options commerciales pour réduire les espèces envahissantes telles que l’acacia. Lentunyoi a également expliqué que les femmes devaient initialement négocier avec les hommes pour leur donner accès à la terre pour le projet et que ces derniers ont rapidement été convaincus de la valeur du projet, en particulier à un moment où les moyens de subsistance des pasteurs sont de plus en plus menacés en raison de la mobilité réduite et des impacts du changement climatique.

Répondant à la question de savoir si les groupes de femmes locaux peuvent conclure des accords contractuels équitables avec des acheteurs internationaux, Lentunyoi a souligné la nécessité de faire appel à des organisations de médiation, telles que des ONG et des autorités locales, pour superviser ces accords.

Modèle de financement des petits exploitants ruraux (Kenya): Daniel Omondi, du One Acre Fund, a décrit le modèle commercial de son institution, qui propose aux agriculteurs un ensemble complet de services comprenant un financement reposant sur l’actif, des remboursements flexibles, une distribution rurale profonde, une formation pour les petits exploitants et une aide post-récolte. Il a déclaré que l’objectif était d’améliorer l’accessibilité et l’applicabilité des services de vulgarisation en milieu rural pour les petits exploitants. Il a résumé certaines des leçons apprises, notamment: que le caractère « insolvable » des petits exploitants ruraux peut être comblé par le biais de petits prêts d’actifs en nature; que le remboursement souple des prêts améliore l’accès aux prêts sur petits actifs; que l’accès à la vulgarisation agricole peut être amélioré grâce à la technologie, aux données rurales et à l’autonomisation des communautés; et que la collecte d’informations qualitatives auprès des agriculteurs et le test des interventions agronomiques améliore l’applicabilité des programmes agricoles.

Agro-pastoralistes des zones arides du Pokot occidental (Kenya): Linnet Gohole et Bonface Alkamoi, de l’Université d’Eldoret, ont parlé d’un projet visant à aider les agriculteurs à restaurer les terres dégradées dans la région de Chepareria, dans le comté de Pokot occidental. Gohole a expliqué que le projet a adopté une approche à l’échelle de l’écosystème pour remédier aux échecs systémiques des cultures et aux pénuries alimentaires, sur la base du modèle du Farmer Research Network. Elle a expliqué que le projet donnait plus de pouvoir aux agriculteurs en sensibilisant les agriculteurs à la relation entre le ramassage de sable et la dégradation des sols, ce qui a amené la communauté locale à interdire la vente de sable aux zones urbaines proches. Gohole a ajouté que cela impliquait de s’engager avec les jeunes de la région qui gagnaient un revenu en ramassant et en vendant le sable et en explorant d’autres moyens de subsistance.

Parmi les leçons apprises, elle a souligné l’importance: de responsabiliser les agriculteurs en tant que décideurs en leur fournissant un panier d’options pour de nouvelles expérimentations au niveau des exploitations; de promouvoir des approches communautaires inclusives en incluant de manière ciblée les femmes et les jeunes dans les processus décisionnels communautaires; et de mettre l’accent sur des solutions intégrées à l’échelle du système.

Ateliers Dimension

Mardi matin, Müller a expliqué que les enseignements partagés dans les ateliers du projet ont été consolidés dans quatre dimensions d’un environnement favorable jugé pertinent pour remédier à la situation du chaînon manquant. Les participants se sont ensuite réunis en groupes de travail pour explorer les quatre dimensions, avec une séance plénière finale, à la fin de la journée, pour présenter les principales leçons et les principaux messages à retenir de chaque dimension, qui seraient transmis au segment de haut niveau.

Le résumé ci-après présente un aperçu des discussions tenues dans une sélection d’ateliers.

Services de vulgarisation et de conseil: Mardi matin, Serah Kiragu-Wissler a ouvert la session en présentant cinq ensembles d’enseignements qui ont émergé des ateliers du projet, à savoir: améliorer l’adoption des technologies de GDT en les adaptant aux besoins et intérêts locaux; inclure des groupes spécifiques, tels que les femmes et les jeunes; soutenir les technologies de GDT en renforçant les capacités des institutions et des champions locaux; améliorer les services de vulgarisation publics décentralisés en intégrant la GDT dans les plans de développement locaux; et intégrer les pratiques réussies de GDT dans les politiques et les programmes.

Les participants ont ensuite discuté tour à tour de chaque ensemble, identifiant d’autres lacunes et les domaines d’action prioritaires.

Les questions soulevées ont englobé la nécessité de reconnaître que les agriculteurs ne constituaient pas un groupe homogène, ce qui nécessitait notamment de réunir des groupes partageant des intérêts communs et de promouvoir le dialogue et la négociation de compromis entre différentes utilisations des terres et différentes priorités. Les participants ont également souligné la nécessité d’élaborer des approches participatives et spécifiques à la diffusion et au transfert de technologies, tout en explorant les bonnes pratiques d’autres contextes pouvant être appliquées et innovées localement. L’un des défis soulevés était la question de savoir comment indemniser les formateurs d’agriculteurs, un orateur proposant un modèle avancé par TMG Research, basé sur le concept de « dette sociale » plutôt que des incitations financières ou en nature.

Discutant des dispositions institutionnelles visant à promouvoir la GDT, les participants ont souligné la nécessité d’investir dans des supports de communication et des services de vulgarisation accessibles et d’utiliser les expériences de projet pour combler les lacunes de la législation existante ou du droit coutumier.

Parmi d’autres questions soulevées au cours du débat, il y a lieu de citer: comment intégrer des croyances culturelles ou des pratiques agricoles contraires aux principes de l’agriculture durable; et comment assurer des liens solides entre les chercheurs, les agriculteurs et les décideurs dans le système de vulgarisation afin de garantir une innovation continue.

Mardi après-midi, dans son rapport à la plénière, Vivek Hivo, GIZ, a souligné quatre principales stratégies qui ont émergé des discussions: veiller à ce que les services de vulgarisation soient contextualisés localement et inclusives pour répondre aux besoins des agriculteurs; promouvoir des modèles de vulgarisation entre agriculteurs; intégrer la vulgarisation dans des processus de planification et de budgétisation décentralisés afin d’assurer un financement adéquat; et utiliser davantage les solutions numériques modernes.

Modèles de gouvernance locale et de coopération: Mardi matin, la modératrice Margitta Minah, TMG Research, a présenté les six projets spécifiquement destinés à créer un environnement favorable pour les collectivités locales. Elle a invité les participants à examiner les six stratégies élaborées sur la base de ces enseignements pour identifier les complémentarités ainsi que tout élément manquant. Les participants ont ensuite examiné les stratégies dans nombre de sous-groupes de travail.

Parmi les questions abordées au cours des discussions, citons: les options de mise en commun des ressources dans les municipalités économiquement faibles et la prévention de la spéculation foncière susceptible de conduire à la dépossession des petits exploitants pauvres; la nécessité de renforcer les capacités des femmes et d’autres groupes communautaires d’exiger leurs droits auprès des détenteurs d’obligations; et le rôle des processus d’évaluation rurale participative dans l’amélioration de l’inclusion des groupes marginalisés.

D’autres questions soulevées ont porté sur le rôle des structures de gouvernance alternatives telles que les comités communautaires, les chefs coutumiers et les organisations communautaires. L’importance de l’enregistrement officiel de ces institutions a été soulignée, de même que l’importance de la création de synergies « pour que les fortes renforcent les faibles ». Au sujet des stratégies visant à renforcer les liens entre les citoyens, les autorités locales et la société civile, les participants ont suggéré l’organisation d’ateliers de formation à cette fin. Ils ont en outre indiqué qu’en fonction de la situation sur le terrain, différentes parties prenantes pouvaient relancer le processus, tout en soulignant la nécessité de fournir des ressources pour soutenir de tels processus.

Harriet Nakasi, Coalition des défenseurs des intérêts des agriculteurs pour une agriculture durable en Ouganda, a présenté les résultats des discussions lors de la séance plénière de clôture mardi soir. Elle a réitéré l’importance de modèles alternatifs de gouvernance locale pour les cas où les institutions gouvernementales ne fonctionneraient pas de manière optimale, soulignant que ces modèles ont besoin d’être légitimés pour renforcer leurs capacités. Elle a également souligné la nécessité d’utiliser l’analyse des parties prenantes pour attirer plus de personnes, mettant l’accent sur les femmes et les jeunes. Mama Bassarou, Association de développement des communes du Borgou, au Bénin, a appelé à améliorer les synergies avec les initiatives de développement connexes afin de renforcer de tels modèles alternatifs de gouvernance communautaire.

Finances et marchés: La modératrice, Olivia Riemer, TMG Research, a accueilli les participants et a invité les groupes de discussion à débattre des thèmes issus de l’exposé d’études de cas, en particulier dans les domaines du marché et de la finance. Elle a décrit les ensembles spécifiques d’approches utilisés pour créer des environnements favorables, incitant chaque groupe à explorer les points communs et les différences, ainsi qu’à approfondir l’identification des principaux acteurs pour la mobilisation de conditions favorables.

Julian Peach, consultant, a facilité les commentaires et observations des Groupes de travail sur les domaines suivants: l’accès au financement et aux marchés; les modes de consommation et de production durables; la mise au point des chaînes de valeur; les opportunités de prêts et crédits; et les modèles communautaires de répartition des avantages.

Soulignant que les interventions doivent être durables et inclusives, les participants ont réfléchi aux points d’entrée pour le renforcement d’environnements habilitants au niveau local, tels que: dispenser une formation commerciale aux organisations de producteurs et à d’autres groupes communautaires; utiliser le financement des donateurs pour catalyser un financement durable; faciliter les processus d’apprentissage pour éclairer les plans futurs; et cartographier les cadres politiques nationaux et internationaux pertinents pour identifier les synergies.

Les participants ont discuté des avantages et des inconvénients de la mise au point de mécanismes spécifiques permettant d’améliorer l’accès au financement et aux marchés pour les petits exploitants agricoles et les groupes marginalisés. S’agissant de l’identification des cibles de telles interventions, les participants ont proposé de solliciter la contribution des fournisseurs de services locaux et ont souligné la nécessité d’améliorer la sensibilisation et la diffusion de l’information, ainsi que l’instauration d’un climat de confiance entre les différentes parties prenantes.

Rhoda Birech, Fondation Limbua, a déclaré à la plénière que le financement est une composante essentielle de toutes les activités de GDT et a expliqué que les discussions avaient porté sur diverses stratégies visant à renforcer l’accès au financement dont, notamment le regroupement de groupes d’agriculteurs en coopératives. Elle a mis en exergue les opportunités de développer des marchés de niche qui favorisent les produits de GDT et une proposition visant à envisager des conditions propices allant au-delà des agriculteurs pour inclure le secteur privé.

Shri E. Srinivas, BNADR, a partagé les observations formulées sur l’absence d’options de crédits pour les petits exploitants marginalisés et a demandé que soient envisagés des mécanismes susceptibles d’accroître et de développer des chaînes de valeur durables. Birech a conclu que le gouvernement était un acteur important dans la création d’environnements favorables, notamment en élaborant des réglementations facilitant l’octroi de prêts aux agriculteurs et en encourageant les investissements et le financement des chaînes de valeur agricoles.

Au cours du débat qui a suivi, les participants ont soulevé des questions concernant: l’harmonisation des services de vulgarisation entre prestataires de services privés, publics et non gouvernementaux; l’attrait d’opportunités d’efficacité de financement au sein des chaînes de valeur; et l’indemnisation des agriculteurs pour leur investissement dans la Gestion durable des terres.

Gouvernance foncière: Au cours de la séance plénière de mardi après-midi, Yoda Blaise, ministre de l’Agriculture du Burkina Faso, et Jael Omunyang’oli, Agents de santé communautaires de Shibuye, Kakamega, ont parlé des enseignements tirés des efforts déployés par leur pays respectif, pour élaborer des cadres de tenure dirigés localement pour garantir l’accès des femmes à la terre et la propriété. Ils ont souligné l’importance: de partir du niveau du ménage et de la communauté pour assurer la légitimité; de renforcer le plaidoyer en établissant des liens avec des organisations de la société civile; et de veiller à ce que ces accords locaux soient officiellement reconnus aux niveaux infranational et national.

Évoquant l’expérience du Kenya en matière de directives sur les concessions foncières dirigées par les communautés, Omunyang’oli a souligné qu’une condition essentielle du succès était leur base solide dans le dialogue communautaire, au lieu d’être imposées de l’extérieur. Elle a expliqué que la participation étroite des dirigeants de village et de la communauté, ainsi que des autorités locales, renforçait la légitimité du projet et facilitait son adoption par la communauté et par le système juridique.

Parmi les principaux points à retenir, les présentateurs ont souligné l’importance: de présenter efficacement les initiatives de gouvernance locales et d’impliquer les réseaux de la société civile afin de traduire ces messages pour influencer les décideurs aux échelons supérieurs; de faire pression sur les parties prenantes concernées pour que les directives de la communauté soient non seulement intégrées dans les politiques, mais aussi, dans la mesure du possible, inscrites dans la loi; et de mener des campagnes de sensibilisation pour assurer la mise en application de telles directives.

Clôture de la réunion technique: Dans ses remarques de clôture, mardi après-midi, Müller a souligné la nécessité de créer une gouvernance rurale responsable et a souligné l’importance de renforcer la micro-finance et les autres institutions qui acheminent les capitaux vers les agriculteurs et d’autres groupes communautaires. Kaudia a souligné que les discussions ont généré des connaissances précieuses et des messages à retenir et a exprimé l’espoir de voir la Réunion de haut niveau explorer les modalités d’application de ces enseignements.

La Réunion de haut niveau

Déclarations d’ouverture: Mercredi matin, Alice Kaudia et Alexander Müller, Co-modérateurs de la SMS 2019, ont souhaité la bienvenue aux participants de la Réunion de haut niveau. Kaudia a exhorté les participants à s’attacher davantage à promouvoir la GDT, ajoutant que les discussions tenues au cours du débat technique avaient clairement démontré qu’il est tout à fait possible de créer un environnement favorable à une agriculture durable et résiliente au changement climatique en Afrique.

Expliquant que le lancement de la SMS en 2012 était motivé par la nécessité de rehausser le profil du sol en tant que base de nos systèmes de survie, Müller a proposé de structurer les discussions autour de trois questions « simples »:

  • Pourquoi parler de sols?
  •  
  • Où est l’action? et
  •  
  • Que devons-nous faire pour remédier à la situation?
  •  

Il a souligné que, même si la sensibilisation aux sols grandissait, il fallait déployer beaucoup d’efforts pour traduire les preuves scientifiques en actes, par exemple pour trouver des solutions au paradoxe de la faim croissante dans certaines parties du monde, alors qu’un tiers des terres agricoles dans le monde « est utilisé pour produire du gaspillage alimentaire ». Müller a répété que le financement des ODD était limité et que, par conséquent, l’obtention de multiples bénéfices pour chaque dollar investi nécessiterait de lier les actions de GDT à d’autres objectifs au niveau local.

Tony Simons, Directeur général de l’ICRAF, a déclaré que dans le monde, 36 milliards de tonnes de sol, soit cinq fois le PIB du Kenya, sont perdues chaque année en raison de l’érosion. Il a invité les participants à reconnaître l’urgence de cette question, tout en ne perdant pas de vue les impacts positifs sur l’environnement et les moyens de subsistance tels qu’ils ont été mis en évidence dans les projets partagés.

Jeanne Josette Acacha Akoha, ministère béninois de l’environnement et du développement durable, a réaffirmé que les sols dégradés créaient des contraintes pour les moyens de subsistance et des conséquences négatives pour les économies, réaffirmant l’engagement pris en faveur de la GDT par le biais d’activités nationales telles que la récente adoption du Plan d’action national 2019 pour la GDT.

Zacharie Segda, Représentant le ministre de l’Agriculture du Burkina Faso, a fait part de l’engagement de son ministère à soutenir et à impliquer les populations marginalisées dans la GDT, soulignant la nécessité d’intensifier les études de cas réussies et d’améliorer encore le renforcement des capacités techniques et fonctionnelles.

Etefa Diba Areri, Chambre des représentants, Comité permanent de l’agriculture, du pastoralisme et de la protection de l’environnement, a attiré l’attention sur les problèmes de l’érosion des sols en Éthiopie, découlant de la déforestation, de la surexploitation et de la monoculture, et a souligné l’engagement de l’Éthiopie à s’attaquer au problème de la fertilité des sols à travers la promotion de pratiques de gestion durable des sols.

Ony Malalaniaina Rabearivololona, ​​ministère de l’Environnement et du Développement durable de Madagascar, a souligné la volonté de Madagascar de développer des chaînes de valeur résilientes face au changement climatique et d’accroître les capacités des communautés, tout en reconnaissant que la mise à l’échelle des pratiques de GDT nécessitait des investissements dans la sensibilisation et dans le renforcement des capacités.

Heiko Warnken, BMZ, a souligné l’importance des sols et a souligné que la mise à l’échelle était cruciale pour une gestion réussie des sols. Il a déploré que l’utilisation traditionnelle des terres soit dominée par des pratiques non durables en raison de réglementations favorisant la production à court terme.

Daniel Alker, Allemagne, parlant au nom de l’Ambassadrice d’Allemagne au Kenya, Annett Günther, a passé en revue l’engagement de longue date pris par le gouvernement allemand de s’associer au Kenya pour protéger et réhabiliter les sols, qualifiant l’approche visant à explorer plus avant des environnements favorables, de bonne voie à suivre.

Lucy Njenga, Représentante de Mwangi Kiunjuri, Secrétaire de cabinet du ministère kenyan de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’irrigation, a déclaré la SMS 2019 officiellement ouverte et a appelé les participants à utiliser le forum pour partager leurs expériences afin de galvaniser les actions menées au niveau local qui sont en ligne avec les engagements mondiaux, pour avancer vers une transformation inclusive et durable.

Müller a présenté les résultats de la réunion technique tels qu’exprimés par les artisans à l’issue des discussions, soulignant que l’idée de base communiquée est que la mise en place d’une bonne gouvernance rurale est nécessaire pour permettre des solutions globales au niveau local.

Des voix issues du terrain: Müller a invité les participants représentant « les voix du sol » à partager les messages à retenir des discussions des deux premiers jours de la Conférence.

Jemimah Ikalakala M’Mayi, une agricultrice du Kenya, a déclaré que si on veut un environnement favorable pour une agriculture résiliente au climat, l’accent doit être mis sur l’autonomisation des agricultrices.

Gobi Gaston Yorou, Maire de N’Dali (Bénin), a souligné la nécessité de préserver la qualité des terres et a invité la GIZ à apporter son aide pour la restauration des terres dégradées.

Paul Okongo, un agriculteur kényan, a déclaré que les producteurs doivent faire entendre leur voix et a lancé un appel aux dirigeants pour qu’ils soutiennent la fourniture de services de vulgarisation aux agriculteurs afin de garantir un environnement favorable.

Doreen Magotsi, Agents de santé communautaires de Shibuye, Kenya, a souligné le défi que posait l’accès limité des femmes à la terre en Afrique et a lancé un appel à l’aide pour que les femmes de la base communautaire puissent avoir accès aux services de vulgarisation.

Dorcas Abimbola Omole, Nigéria, a présenté les résultats de l’Événement Jeunes sur le Sol, et a souligné la nécessité de rendre l’agriculture plus « cool » pour les jeunes en intégrant différentes pratiques agricoles, telles que la culture hydroponique.

Kaudia a conclu la session en affirmant qu’on est prêts à relever les défis sur la base des connaissances recueillies et préconisées pour la sauvegarde de l’intérêt de l’humanité d’avoir une agriculture durable et résiliente au climat.

Ateliers d’examen par les pairs: La gouvernance foncière: Mercredi après-midi, Seydou Koudougou, Secrétaire exécutive du GRAF, a mis en exergue les stratégies qui ont émergé des discussions lors du débat technique de la SMS 2019. Il a invité les participants à examiner les stratégies proposées- en les reformulant si nécessaire - pour traiter de ce qu’il faudrait pour les rendre opérationnelles aux niveaux local, infranational et national.

S’agissant de la garantie des droits d’utilisation de la terre pour les femmes, les discussions ont reconnu la nécessité d’élargir la portée de la question de la redistribution des terres. Parmi les actions proposées, les participants ont souligné la nécessité d’identifier des acteurs et des champions importants pour sensibiliser à tous les niveaux.

Dans une stratégie connexe traitant de la manière de faire participer les organisations de la société civile (OSC) aux accords fonciers, les participants ont souligné la nécessité d’identifier les acteurs, d’impliquer tous les partenaires à toutes les étapes du processus de planification et d’élaborer des plateformes inclusives pour opérationnaliser les actions.

Un groupe a réagi aux stratégies reconnaissant que les réglementations et accords fonciers élaborés par les communautés ont été approuvés par les autorités locales, ainsi que la mise en œuvre de la gestion durable des ressources naturelles par le biais de règlements régissant l’utilisation des terres, élaborés par la communauté, et convenant qu’un cadre politique était nécessaire. Parmi les actions recommandées, le groupe a proposé: de soutenir les mécanismes juridiques appropriés; de créer une plateforme rassemblant les entités juridiques locales et communales pour une consultation efficace et significative; et de renforcer les capacités de suivi et de documentation des expériences réussies afin de mieux éclairer l’élaboration des politiques aux niveaux national et régional.

Le groupe axé sur la reconnaissance légale et la protection des droits fonciers, d’utilisation et de gestion des terres communales pour les communautés pastorales, a loué l’inclusion du « partenaire souvent oublié » dans ces dialogues. Les participants ont examiné plusieurs actions concrètes, dont notamment: développer une volonté politique accrue à travers le plaidoyer et le lobbying; élaborer des plans d’utilisation des terres régionaux qui reconnaissent le pastoralisme; fournir des services vétérinaires le long des itinéraires; renforcer la capacité des institutions locales à résoudre les différends; et utiliser les protocoles de transhumance convenus au niveau international pour permettre le mouvement des pasteurs d’un pays à un autre. S’agissant de l’intégration des initiatives réglementaires locales dans les cadres politique, juridique et institutionnel, les participants ont appelé, entre autres, à un plaidoyer et une sensibilisation accrus, au renforcement des capacités aux niveaux institutionnel et individuel et à des plateformes multipartites pour assurer la participation pleine et effective de toutes les parties prenantes.

Un participant a souligné que, quelle que soit la stratégie choisie, une approche participative est officiellement requise, reconnue et appuyée par un budget public. Hubert Ouedraogo, Burkina Faso, a conclu l’atelier en soulignant les progrès accomplis dans la mise en pratique de la théorie.

Services de vulgarisation et de conseil: S’appuyant sur les discussions et les résultats des deux premiers jours, le Modérateur Boniface Kiteme, CETRAD, a souligné l’identification de cinq grands groupes de stratégies relatives à un environnement propice et a salué les contributions du Groupe d’experts sur le sujet. La tribune était composée de: Margaret Ngigi, Université Egerton, Kenya; Usha Rani, MANAGE, Inde; Jeffreyson Kwashi Mutimba, Fonds africain pour la vulgarisation, Sasakawa, Zimbabwe; Samson Eshetu, ICRA, Éthiopie; et Ismail Moumouni, Université de Parakou, Bénin.

Girum Alemu, de TMG Research, a expliqué que les clusters ont été créés sur la base de l’analyse des 20 études de cas et des discussions des jours précédents et que les études de cas ont été présentées séparément pour chaque cluster, les questions principales devant être discutées lors des trois dernières.

Abordant la question du renforcement des capacités des institutions et des champions locaux en tant que moyen de pérenniser les technologies de GDT, les conférenciers se sont concentrés sur les méthodes permettant de renforcer ces capacités. Ils ont souligné que l’agriculteur était le champion de première ligne et ont souligné la nécessité d’établir des liens entre les chercheurs et les agriculteurs. Ils ont indiqué que les champions devraient être dotés de compétences générales pour mobiliser différentes institutions au niveau local et être techniquement compétents, et ont souligné l’importance d’une formation adéquate au niveau universitaire, qui puisse permettre une formation continue sur le terrain.

Au sujet de l’intégration de pratiques de GDT efficaces dans les politiques, par le biais de l’engagement des parties prenantes à tous les niveaux, les experts se sont concentrés sur la manière de les impliquer dans les processus décisionnels. Ils ont souligné que les agriculteurs pouvaient faire pression pour faire valoir leurs intérêts auprès du gouvernement à travers des groupes organisés et l’engagement des parties prenantes dès le début du processus afin de garantir la durabilité à un stade ultérieur. Ils ont également suggéré des plateformes de plaidoyer communes et une interaction entre les parties pour échanger des idées et faire progresser le développement et les activités agricoles.

Concernant l’amélioration des services de vulgarisation décentralisés à travers l’intégration de la GDT dans les plans de développement locaux, le groupe d’experts a examiné les voies et moyens de garantir une allocation budgétaire prioritaire aux services de vulgarisation qui soutiennent les pratiques de GDT. Ils ont souligné que les instruments de planification nationaux ne donnaient pas la priorité aux pratiques de GDT et que le profil de la vulgarisation devrait être renforcé en apportant des preuves de réussite aux décideurs.

Au cours du débat qui a suivi, les participants et les intervenants ont partagé leurs points de vue sur les interrelations entre les différents groupes et ont déclaré que l’avenir de la vulgarisation reposait sur: l’évolutivité des technologies; les plateformes numériques; la diversification de ses objectifs; et le profilage de la cause au niveau politique.

Consultations des chefs de délégation: Parallèlement aux ateliers d’examen par les pairs, les chefs de délégation se sont réunis pour discuter de la Déclaration finale conjointe de la SMS. Les participants ont convenu de la nécessité de souligner l’urgence de réagir à l’évolution de la dégradation des sols et ont souligné que l’énoncé des résultats devrait rendre compte des discussions de la Commission. La réunion a en outre recommandé que la version finale soit finalisée après la SMS et avant le FPHN de 2019.

Laboratoire de la SMS: Jeudi matin, les participants ont eu des discussions dans un format de « laboratoire », dans le but de passer en revue les principales leçons et stratégies rassemblées au cours des trois jours précédents et de les confronter aux réalités de la formulation et de la mise en œuvre quotidienne des politiques. Les intervenants, y compris de hauts responsables gouvernementaux aux niveaux national et infranational, des représentants d’organisations internationales et régionales et de la société civile, ont puisé dans leurs expériences en matière de mise en œuvre des politiques.

Ouvrant la session, les Co-modérateurs ont exhorté les participants à utiliser le laboratoire pour consolider les enseignements tirés et ont répété que la tâche principale de la SMS 2019 était de trouver des voies et moyens pratiques de traduire et de mettre en œuvre les cadres mondiaux au niveau local. Anna Kramer, de TMG Research, a récapitulé l’approche ascendante adoptée par la conférence, notant qu’elle impliquait de recueillir les enseignements tirés de 22 projets menés en Afrique et en Asie et de les regrouper en stratégies spécifiques pour la création d’environnements favorables à la GDT au niveau local. Les participants ont ensuite engagé un débat interactif pour examiner certains des messages finaux, qui ont été regroupés autour des quatre dimensions thématiques.

Gouvernance foncière: Au sujet des stratégies visant à garantir l’accès des femmes à la terre, Müller a évoqué les approches ascendantes probantes présentées dans l’étude de cas du Burkina Faso et a demandé à la conférencière de faire des suggestions sur la manière de mettre en œuvre les enseignements tirés.

Juliette Biao Koudenoukpo, Directrice du Bureau régional du PNUE pour l’Afrique, a souligné les défis posés à l’amélioration de la GDT au niveau local, qui sont liés au manque d’accès et de contrôle de la terre des femmes malgré leur contribution majeure à la sécurité alimentaire et au revenu des ménages. Appelant à « une restauration des esprits avant la restauration des terres », elle a indiqué, par exemple, comment les femmes sont empêchées de planter des arbres parce qu’elles ne sont pas propriétaires, alors que celles engagées dans des activités telles que le brûlage au charbon de bois peuvent couper librement des arbres. Koudenoukpo a proposé le concept de « consensus social » pour décrire le processus nécessaire de  mobilisation des hommes, des institutions communales et des autres parties prenantes afin de prendre en ligne de compte les initiatives locales ainsi que les lois conçues pour faire progresser le droit des femmes à la terre.

En réponse à une question de Müller sur le rôle du PNUE dans la résolution des problèmes complexes au niveau local, Koudenoukpo a fait observer que les parties prenantes locales sont souvent bien coordonnées et mettent au défi les institutions de haut niveau et les partenaires de développement de ne pas suivre le débat, déclarant « cessons de coordonner ce qui est déjà coordonné ». Elle a cité l’exemple de l’Assemblée sur l’adaptation basée sur les écosystèmes pour la sécurité alimentaire, une plateforme panafricaine qui coordonne et engage les principales parties prenantes et les principaux acteurs afin de générer des résultats positifs en matière de GDT.

Seydou Koudougou, GRAF, a souligné la nécessité de resserrer les liens entre les communautés locales et les institutions locales, soulignant que les organisations locales avaient besoin d’un soutien pour renforcer leurs capacités afin de collaborer efficacement avec les acteurs de haut niveau.

Julien Noël Rakotoarisoa, Madagascar, a parlé des mécanismes de gouvernance dans les milieux pastoraux et a décrit les efforts de son pays pour mettre en œuvre une vision à long terme combinant la gestion durable des sols, la biodiversité, les systèmes agro écologiques et les ressources en eau. Il a mis en exergue l’utilisation de la planification paysagère inclusive dans la gestion des conflits entre les pasteurs et les agriculteurs et a décrit comment une plateforme interministérielle a été créée pour garantir la participation de tous les ministères concernés.

Jonathan Davies, Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a expliqué la stratégie sur la reconnaissance juridique, l’enregistrement et la protection des droits d’occupation et de gestion des terres communales pour les communautés pastorales. Il a parlé du travail effectué dans les zones arides pour documenter les pratiques traditionnelles utilisées dans la gestion des ressources naturelles à travers de vastes étendues de terres afin d’éclairer les gouvernements et les autres parties prenantes, soulignant que cette expérience a stimulé une reprise des systèmes décisionnels traditionnels. Se référant aux discussions qui ont été menées dans l’atelier dédié à la Dimension, Koudougou a évoqué la satisfaction suscitée par les efforts déployés pour reconnaître les pasteurs « oubliés », signalant l’appel à intégrer les instruments internationaux sur la mobilité de transhumance afin de sécuriser les pasteurs dans leurs déplacements dans différents pays.

Services de Vulgarisation et de conseil: Boniface Kiteme, CETRAD, présentant les résultats de l’atelier de révision par les pairs sur les services de Vulgarisation, a noté le passage aux plateformes numériques pour diffuser des messages de vulgarisation tout en déplorant la diminution des investissements dans les services de vulgarisation dans de nombreux pays africains. Il a appelé à l’intégration des pratiques de GDT dans les politiques et programmes de développement, ainsi qu’à la nécessité de rehausser le profil des services de Vulgarisation au niveau politique.

Rosalie Ouoba, de l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique, a appelé à un renforcement des pratiques agricoles traditionnelles qui apportent une valeur ajoutée à la terre et a indiqué que les services de Vulgarisation ciblaient principalement les hommes, même si les femmes sont de fait les principales intervenantes dans l’agriculture. S’agissant du soutien spécifique nécessaire pour autonomiser les femmes et les jeunes une fois leur accès à la terre sécurisé, Ouoba a souligné l’importance de l’indépendance financière et de l’accès à la formation et aux contributions qui renforcent la GDT.

Onesmus Makhanu, Directeur de l’agriculture du comté de Bungoma au Kenya, a déclaré qu’il était important de disposer d’informations symétriques entre agriculteurs et agricultrices. En ce qui concerne l’accès des agriculteurs aux intrants, il a mis en exergue le rôle du gouvernement dans la création de conditions de marché favorables, assorties de taux d’intérêt stables, afin de favoriser la croissance d’agro-industries durables. Müller a conclu en reflétant l’ampleur de la transformation et de la modernisation de l’agriculture et des politiques connexes pour la « plus grande main-d’œuvre de notre planète », une population de 1,5 milliard de personnes.

Finances et marchés: Kaudia a présenté aux représentants des banques de développement d’Afrique et de l’Inde des voies et moyens d’aider les acteurs du secteur agricole à accéder au financement. Mohamud Hussein Egeh, Banque africaine de développement, a présenté l’attention actuelle accordée par la Banque à la question du changement climatique comme étant le plus grand défi de développement de notre époque. Il a cité un certain nombre d’exemples de programmes en cours à cette fin, tels que « Nourrir l’Afrique - Stratégie de transformation de l’agriculture en Afrique pour la période 2016-2025 » et le Fonds pour l’énergie durable en Afrique.

Shri M. Soren, BNADR, a ajouté la perspective indienne, soulignant les efforts déployés pour créer un environnement favorable en offrant des possibilités de refinancement et de fourniture de prêts aux agriculteurs, ainsi que des programmes de micro-financement pour les femmes.

William Speller, du PNUE, a présenté l’expérience du cadre AgriFood relatif à l’économie des écosystèmes et de la biodiversité, qui vise à intégrer les coûts et avantages externes de la biodiversité à la prise des décisions économiques et financières. Il a exprimé l’espoir de pouvoir mesurer les retombées externes et rendre compte de façon plus précise des quatre types de capitaux - produit, naturel, social et humain - tout en notant que cela nécessiterait un changement de paradigme pour intégrer les retombées externes dans la prise de décisions économiques.

Johann Fourgeaud, Fonds pour la neutralité de la dégradation des terres (NDT) a présenté ses objectifs, notant qu’il a été élaboré dans le cadre d’un partenariat entre la CLD et Mirova, une entreprise d’investissement à impact. Il a qualifié le Fonds de second souffle sur le marché, axé sur le catalyseur du secteur privé pour qu’il affecte des ressources afin de renforcer les pratiques de gestion durable des terres à travers la création d’un portefeuille de projets susceptibles de bénéficier d’un financement.

Au cours du débat qui a suivi, des intervenants ont souligné la nécessité de faire preuve de prudence dans la promotion des investissements fonciers à grande échelle, signalant le risque d’accaparement de terres et de dépossession des agriculteurs pauvres. Certains d’entre eux ont appelé à davantage de travail sur les marchés du carbone inclusifs, offrant des incitations aux petits exploitants pour qu’ils investissent dans la GDT.

Gouvernance locale et modèles de coopération: Kaudia a lancé des discussions autour de stratégies axées sur le renforcement des structures de gouvernance locales et communautaires. Zwide Jere, Total Land Care, Malawi, a expliqué qu’une bonne gouvernance locale sous-tendait toutes les autres stratégies visant à favoriser l’accès des femmes à la terre, des services de Vulgarisation sécurisés, ainsi que l’accès aux marchés et aux financements.

Jes Weigelt, de TMG Research, a souligné les difficultés rencontrées pour relier la gouvernance statutaire et coutumière, et a souligné la nécessité de trouver des moyens de complémentarités plutôt que de se faire concurrence. Marai El Fassi, de TMG Research, a présenté certaines des recommandations issues de l’atelier Dimension sur la manière d’organiser la diffusion des connaissances au niveau local, soulignant la nécessité d’une collaboration accrue entre différents prestataires de services et mettant en exergue le rôle des gouvernements locaux en tant que plateforme de dialogue.

Oliver Ruppel, Université de Stellenbosch, a expliqué comment les cadres juridiques internationaux peuvent soutenir des approches de GDT fondées sur les droits au niveau local. Il a décrit un projet régional africain qui explore des stratégies pour associer le droit coutumier aux systèmes juridiques modernes, dont beaucoup remontent à la période coloniale, en vue de définir des options pour la création de lois types pouvant être adoptées au niveau national.

Répondant à une question sur le point de savoir si la réforme de la loi peut également « se faire par capillarité », Ruppel a convenu que le droit moderne peut apprendre des applications du droit coutumier et a noté que c’était le cas dans la nouvelle constitution du Kenya. Au cours des discussions, un intervenant a suggéré que ce processus nécessite d’abord de s’assurer que les lois coutumières sont documentées et préservées.

Ronald Vargas, Partenariat mondial sur les sols, a expliqué, à titre d’exemple de « loi non contraignante », le processus utilisé dans l’élaboration des Directives volontaires pour une gestion durable des sols. Il a indiqué que, nonobstant l’absence d’un accord international contraignant sur les sols, ces directives constituent une réalisation importante des orientations complètes à l’intention des gouvernements et des autres parties prenantes pour faire face aux 10 principales menaces qui pèsent sur des sols en bonne santé. Soulignant la nécessité de relier tous les niveaux des chaînes de valeur agricoles dans la promotion de la GDT, Vargas a déclaré que la prochaine étape consistait à élaborer un code de conduite international sur l’utilisation durable des engrais.

Table ronde de clôture: Au cours d’une table ronde de haut niveau tenue jeudi après-midi, Kaudia a invité Françoise Assogba, du Bénin, à faire part de son point de vue sur les stratégies élaborées lors des ateliers de la Conférence. Assogba a souligné l’interdépendance de ces stratégies et a attiré l’attention sur le renforcement des capacités des institutions locales par le biais d’un fonds ciblant des activités de recherche visant à promouvoir les pratiques de gestion des sols. Elle a également souligné la nécessité d’intégrer la GDT dans les plans de développement communautaire pour assurer l’allocation budgétaire et l’adoption des technologies de l’information et de la communication par les différents acteurs.

Tim Christophersen, du PNUE, a souligné qu’il est impératif d’avoir des récits communs autour de solutions basées sur la nature et a exhorté les participants à contribuer à améliorer l’apprentissage pour « penser grand » et réorienter les flux monétaires mondiaux.

Martin Frick, Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a souligné que la valeur d’une agriculture résiliente au changement climatique provient des avantages en termes de carbone générés, soulignant qu’ils doivent être traduits en financement pour les utilisateurs des terres. Il a appelé à une plus grande implication des agriculteurs dans les programmes volontaires de compensation du carbone.

Joan Kagwanja, Centre de politique foncière africaine, a expliqué l’utilité des données factuelles issues des études de cas pour guider les États membres et garantir la pertinence de ces conseils. Elle a fait part de ses préoccupations concernant ceux qui ne possèdent pas de droits documentés sur la terre, appelant à des modèles d’investissement permettant de centraliser les intérêts des petits exploitants et des pasteurs.

Fatoumata Tall, GRAF, a évoqué la nécessité de concrétiser les actions identifiées au cours de la SMS 2019, notamment: appeler les politiciens à investir dans l’équité; engager les femmes, les pasteurs et les jeunes dans les étapes de planification du développement au niveau local; et élaborer et maintenir des cadres de suivi.

Christel Weller-Molongua, GIZ, a décrit une vision pour une approche globale visant à attirer les jeunes vers un développement agricole moderne qui favorise la santé des sols et des paysages, et a également expliqué le caractère urgent de la prise en compte de la question du changement climatique dans la recherche de solutions pour les agriculteurs.

Elvis Paul Tangem, de l’Union africaine, a présenté la Grande Muraille verte pour le Sahel et le Sahara, affirmant que ces sols et ces terres sont au cœur du programme de transformation de l’Afrique pour les 50 prochaines années, comme le prévoit le Programme d’action 2063.

Müller a souligné l’importance de se concentrer sur les communautés pauvres et les groupes marginalisés en assurant un accès équitable aux ressources financières et à d’autres formes de soutien. Il a proposé de trouver un langage commun pour communiquer l’urgence du défi de la durabilité et a suggéré de transformer le « changement climatique » en « crise climatique » afin de souligner la nécessité d’une adaptation accélérée.

Johns Muleso Kharika, CLD, a informé les participants des préparatifs de la 14e session de la Conférence des Parties (CdP14) à la Convention, qui se tiendra en Inde en septembre 2019. Il a exposé certaines des questions de fond devant être examinées à la CdP, y compris le régime foncier, la lutte contre le changement climatique et contre l’érosion des sols, les Jeunes, la question du Genre et la génération de revenus. Kharika a souligné que la NDT (Neutralité de la dégradation des terres) est un « intégrateur et un accélérateur de tous les Objectifs de développement durable » et a appelé à un renforcement des synergies entre les accords multilatéraux connexes afin de soutenir une approche équilibrée tenant également compte des compromis possibles entre les différentes cibles des ODD.

Hamadi Boga, Secrétaire principal du Département de la recherche agricole du Ministère de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’irrigation au Kenya, a révélé qu’un défi pour la réforme de la politique des sols consiste à convaincre ses collègues, des hommes politiques aux agriculteurs, du caractère urgent du problème des sols dégradés susceptibles de réorienter les investissements dans les engrais vers la réhabilitation. Il a donné un aperçu du nouveau partenariat avec le PNUE qui vise à créer une plateforme centralisée pour toutes les données relatives aux sols afin de promouvoir de telles réformes.

Weigelt a remercié toutes les personnes impliquées dans le succès de la SMS 2019, y compris le gouvernement du Kenya, l’ICRAF et les gouvernements co-organisateurs de la SMS (Burkina Faso, Bénin, Éthiopie et Madagascar), ainsi que les bailleurs de fonds et les partenaires organisateurs. Il a également remercié l’Inde, hôte de la CdP14 de la CLD, pour sa contribution importante à la Conférence en partageant diverses expériences de projets et enseignements tirés de la création d’un environnement propice à une agriculture durable et résiliente au climat.

Réunions à venir

Septième session de l’Assemblée plénière du PMS: L’Assemblée plénière du Partenariat mondial sur les sols est le lieu principal où tous les partenaires du PMS se réunissent pour prendre des décisions importantes concernant l’Agenda mondial des sols. La réunion, qui a lieu chaque année, visera à examiner et à hiérarchiser les actions du PMS tout en facilitant un processus décisionnel régional équilibré.  dates: 5-7 juin 2019  site: Siège de la FAO  lieu: Rome, Lazio, Italie  www: http://www.fao.org/global-soil-partnership/resources/events/detail/en/c/1170347/

Édition 2019 du Forum de l’Alimentation de Stockholm EAT: Le Forum de l’alimentation de Stockholm est l’événement phare annuel d’EAT, une plateforme scientifique mondiale pour la transformation du système alimentaire, qui vise à favoriser les progrès, à partager les connaissances et à coordonner les actions dans différents secteurs et disciplines. La sixième édition du Forum s’appuiera sur les conclusions du rapport de la Commission EAT-Lancet intitulé « L’Alimentation, la Planète et la Santé ».  dates: 12-13 juin 2019  lieu: Stockholm, Stockholm Lan, Suède  www:  https://eatforum.org/event/eatforum19/

Édition 2019 du Congrès international des sols - « Transformation réussie vers la neutralité de la dégradation des terres (NDT): les perspectives d’avenir »: Le 25ème anniversaire de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification réunira des scientifiques de haut niveau, des universitaires, des experts, des décideurs et de jeunes chercheurs pour analyser l’évolution actuelle et à venir des sols et des ressources en terres.  dates: 17-19 juin 2019  lieu: Ankara, Turquie  contact: Secrétariat  courriel: ldnsoil@gmail.com  www: https://soil2019.gidatarim.edu.tr/en

Édition 2019 de la Conférence régionale du Partenariat sur les services écosystémiques en Afrique: Cette conférence biennale a pour objectif d’attirer l’attention sur le rôle clé que jouent les écosystèmes dans l’économie, le bien-être humain et la culture en Afrique subsaharienne, et d’explorer les solutions potentielles aux menaces qui pèsent sur eux. Organisée en partenariat avec le Global Mountain Biodiversity Assessment et des organisations de la société civile, la conférence abordera le thème « Gestion des services écosystémiques pour la conservation de la nature et le bien-être humain en Afrique ».  dates: 17-20 juin 2019  lieu: Togo  www: https://www.espconference.org/africa2019#.W3WIEegzbcs

Édition 2019 de la Journée mondiale de lutte contre la désertification (WDCD): La WDCD 2019 marquera le 25e anniversaire de la Convention. Sous le slogan « Cultivons l’avenir ensemble », la Journée cherchera à faire prendre conscience du fait que la NDT est réalisable grâce à la résolution des problèmes, à la participation active de la communauté et à la coopération à tous les niveaux. La célébration mondiale de la Journée 2019 sera organisée par le ministère turc de l’Agriculture et des Forêts à Ankara et se tiendra conjointement avec le Congrès international des sols 2019.  date: 17 juin 2019  lieu: Ankara, Turquie (worldwide)  www: https://www.unccd.int/actions17-june-world-day-combat-desertification/celebrate-2019wdcd

Désertif’actions 2019: La CLD, le Centre d’Actions et de Réalisations Internationales CARI, et le Secrétariat Permanent des ONG (SPONG), Burkina Faso, co-organisent ce sommet international de la société civile sur les terres, la biodiversité et le climat. La manifestation traitera, entre autres, de la Grande Muraille Verte pour le Sahara et l’Initiative Sahel du régime foncier, de la NDT, du pastoralisme et de l’utilisation de l’eau dans les zones arides. Les trois premiers jours du sommet seront consacrés au débat et à l’échange de connaissances, et seront suivis d’une journée publique « de manifestations et de sensibilisation culturelles » le 22 juin.  dates: 19-22 juin 2019  lieu: Ouagadougou, Kadiogo, Burkina Faso  www: https://desertif-actions.org/index.php/en/desertifactions/

Forum mondial sur les paysages (FMP) de Bonn: L’édition 2019 du FMP de Bonn explorera les contributions des peuples autochtones, des communautés locales, des femmes et des jeunes ruraux autochtones à la réalisation des ODD et de l’Accord de Paris, en soulignant le rôle transformateur des approches fondées sur les droits pour la sécurisation d’un avenir plus juste, plus durable et plus prospère pour tous. Le FMP est une plateforme multipartite avec un Secrétariat mondial dirigé par le Centre pour la recherche forestière internationale et un financement de base fourni par le gouvernement allemand.  dates: 22-23 juin 2019  lieu: Bonn, Allemagne  www: https://events.globallandscapesforum.org/bonn-2019/

Édition 2019 du FPHN: Réuni sous les auspices du Conseil économique et social des Nations Unies, le Forum de cette année traitera du thème « Donner aux personnes les moyens d’agir et de garantir l’inclusion et l’égalité », conformément à la résolution A/70/299 de l’Assemblée générale des Nations Unies. La session entreprendra un examen approfondi des Objectifs de développement durable 4, 8, 10, 13, 16 et 17.  dates: 9-19 Juillet 2019  lieu: New York, États-Unis  www: https://sustainabledevelopment.un.org/hlpf/2019

50ème session du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC): Le GIEC en est actuellement à son sixième cycle d’évaluation, qui comprend le rapport spécial sur le changement climatique et les sols, qui devrait être adopté en août 2019.  dates: 13-17 août 2019 (TBD)  lieu: non encore fixé  contact: IPCC Secretariat  téléphone: +41-22-730-8208/54/84  télécopie: +41-22-730-8025/13  courriel: IPCC-Sec@wmo.int  www: http://www.ipcc.ch/

CdP14 de la Convention sur la lutte contre la désertification: Les questions à traiter à la CdP14 comprennent: l’interaction entre le climat et les sols; le lien alimentation, énergie et environnement; les liens entre les zones rurales et urbaines; les impacts de la dégradation des terres sur la pauvreté et la santé humaine; les chaînes de valeur durables; et le rôle des communautés confessionnelles et des autres mouvements de restauration globale des terres dans la réalisation de la NDT, qui est une cible essentielle de l’Agenda 2030.  dates: 2-13 septembre 2019  lieu: New Delhi, Inde  contact: UNCCD Secretariat  courriel: secretariat@unccd.int  www: https://www.unccd.int/news-events/cop14-will-take-place-2-13-september-india

Sommet sur les ODD: Le sommet sur les Objectifs de développement durable sera convoqué par l’Assemblée générale des Nations Unies au niveau des chefs d’État et des gouvernements. Le FPHN 2019 examinera notamment le Rapport mondial sur le développement durable, publié tous les quatre ans.  dates: 24-25 septembre 2019  lieu: New York, États-Unis  contact: Office of UNGA President  www: https://sustainabledevelopment.un.org/sdgsummit

L’avenir de l’alimentation et le changement climatique: L’Alliance mondiale pour l’avenir de l’alimentation organisera un événement d’une journée consacré à la mise en place d’un système alimentaire et nutritif durable dans le contexte du changement climatique.  date: 25 septembre 2019  lieu: New York, États-Unis  contact: Global Alliance for the Future of Food  www: https://futureoffood.org

Édition 2019 de la Journée mondiale de l’alimentation: La FAO a désigné le 16 octobre comme Journée mondiale de l’alimentation en 1979. Cette journée est célébrée chaque année depuis 1981.  date: 16 octobre 2019  lieu: le monde entier  www: http://www.fao.org/world-food-day

Conférence sur la politique foncière en Afrique (CLPA-2019): La troisième édition de la CLPA se réunira sous le thème « Vaincre la corruption dans le secteur foncier: voie durable pour la transformation de l’Afrique ». Organisée par l’African Land Policy Centre, l’initiative conjointe de la Commission de l’Union africaine, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement, la conférence visera à renforcer les capacités en matière de politique foncière en Afrique à travers un meilleur accès au savoir et à l’information sur l’élaboration et la mise en œuvre de la politique foncière.  dates: 4-8 novembre 2019  lieu: Abidjan, Côte d’Ivoire  www: https://www.uneca.org/clpa2019

Édition 2019 de la Journée mondiale des sols: La Journée mondiale des sols est commémorée chaque année depuis 2013, à la suite de l’adoption d’une résolution du Conseil de la FAO et de sa reconnaissance par la 68ème Assemblée générale des Nations Unies.  date: 5 décembre 2019  lieu: le monde entier  contact: Global Soil Partnership Secretariat  e-mail: GSP-Secretariat@fao.org  www: http://www.fao.org/global-soil-partnership/resources/events/detail/en/c/1170374/

Symposium mondial sur la biodiversité des sols (GSOBI20): Le GSOBI20 est organisé conjointement par le Partenariat mondial sur les sols, le Groupe technique intergouvernemental sur les sols, l’Initiative mondiale pour la biodiversité des sols et la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique. Le symposium réunira des experts internationaux dans le but d’examiner l’état des connaissances sur la biodiversité des sols et les services écosystémiques, l’utilisation durable et la conservation de la biodiversité des sols et les contributions des organismes du sol aux ODD.  dates: 10-12 mars 2020  lieu: Rome, Lazio, Italie  www: http://www.fao.org/global-soil-partnership/resources/highlights/detail/en/c/1183872/

 

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Participants

Negotiating blocs
African Union
Non-state coalitions
NGOs
Youth