Read in: English

Summary report, 26–29 April 2021

16th Session of the UNFF

Alors que le monde entier se concentre sur la pandémie de la COVID-19, la crise économique mondiale et le changement climatique, la seizième session du Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF 16) s’est tenue pour rappeler à la communauté internationale que les forêts fournissent de multiples services socio-économiques et environnementaux et qu’elles ont un potentiel énorme pour faire face à ces crises mondiales.

Au cours de la réunion de quatre jours, qui s’est tenue virtuellement en raison de la pandémie de la COVID-19 en cours, la FNUF 16 a axé cette session technique sur le Plan stratégique des Nations Unies pour les forêts 2017-2030 (PSNUF); la mise en œuvre de la stratégie de communication et de sensibilisation; les priorités thématiques pour 2021-2022 à l’appui du PSNUF; le suivi, l’évaluation et l’établissement des rapports; et les moyens de mise en œuvre.

La réunion a également examiné le cycle d’examen 2021 du Forum politique de haut niveau (FPHN) sur le développement durable et le thème de la Journée internationale des forêts 2021; «Restauration des forêts: un chemin vers le rétablissement et le bien-être». Le FNUF a saisi l’occasion présentée par cette réunion pour attirer l’attention sur l’importance de la santé des forêts du monde, et a souligné qu’environ 23% de l’ensemble des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (2007-2016) provient de l’agriculture, de la foresterie et d’autres utilisations des terres. En outre, 2,4 milliards de personnes - un tiers de la population mondiale - dépendent encore du bois combustible pour répondre à leurs besoins énergétiques de base. Les forêts abritent 80% de la biodiversité mondiale dans les écosystèmes terrestres et, avec les montagnes fournissent 75% des ressources en eau douce.

La FNUF 16 a adopté trois décisions et le rapport de la session par le biais de la procédure de silence:

  • L’ordre du jour provisoire de la FNUF 17 (E/CN.18/2021/L.1);
  • La date et le lieu de la FNUF 17 (E/CN.18/2021/L.2);
  • Le Programme de travail du FNUF pour la période 2022-2024 (E/CN.18/2021/L.3); et
  • Le rapport de la FNUF 16 (E/CN.18/2021/L.4).

La procédure de silence a été décrite dans la «Procédure de prise de décisions du Conseil économique et social pendant la pandémie de la COVID-19» (ECOSOC 2020/206). Conformément à la décision, cette procédure est mise en place lorsqu’une réunion plénière de l’ECOSOC, ou d’un organe subsidiaire de l’ECOSOC, ne peut pas se tenir en raison de la pandémie de la COVID-19; elle permet au Bureau de diffuser les projets de décisions aux États membres dans le cadre d’une procédure de silence qui dure au moins 72 heures.

La FNUF 16 s’est réunie virtuellement du 26 au 29 avril 2021 de 9 h à 11 h et de 11 h 15 mn à 13 h 15 mn, HAE (UTC-4).

À l’issue de la procédure de silence, la Présidente de la FNUF 16, Kitty Sweeb (Suriname), a annoncé que les quatre décisions ont été adoptées.

Bref historique du FNUF

Le FNUF a été créé en 2000, au terme d’une période de cinq ans de dialogue sur les politiques forestières au sein du Groupe intergouvernemental sur les forêts (GIF) et du Forum intergouvernemental sur les forêts (FIF). En octobre 2000, le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), dans sa résolution 2000/35, a établi l’Arrangement international sur les forêts (AIF), y compris le FNUF en tant qu’organe subsidiaire de l’ECOSOC, ayant pour principal objectif de promouvoir la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts.

Les principales fonctions du FNUF sont les suivantes:

  • faciliter la mise en œuvre des accords relatifs aux forêts et favoriser une compréhension commune de la gestion durable des forêts (GDF);
  • assurer l’élaboration continue des politiques et le dialogue entre les gouvernements, les organisations internationales et les Grands groupes sociaux, ainsi que traiter les questions forestières et les nouveaux domaines de préoccupation d’une manière globale, exhaustive et intégrée;
  • améliorer la coordination des politiques et des programmes sur les questions liées aux forêts;
  • favoriser la coopération internationale et suivre, évaluer et rendre compte des progrès; et
  • renforcer l’engagement politique envers la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts.

La session d’organisation du FNUF, tenue en février 2001 au siège des Nations Unies à New York, a convenu que le siège du Secrétariat du FNUF serait établi à New York. Le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), un partenariat rassemblant 14 grandes organisations et institutions internationales liées aux forêts et les secrétariats des conventions qui y ont trait, a également été établi.

Principaux tournants majeurs

FNUF 5: La FNUF 5 (mai 2005, New York) a convenu, ad referendum, de quatre objectifs forestiers mondiaux visant à:

  • Augmenter de manière significative la superficie des forêts protégées et des forêts gérées de manière durable dans le monde;
  • Inverser la baisse de l’aide publique au développement (APD) destinée à la GDF;
  • Inverser l’érosion du couvert forestier; et
  • Améliorer les avantages économiques, sociaux et environnementaux liés aux forêts.

Les délégués y ont également convenu en principe de négocier, à une date ultérieure, le mandat d’un code volontaire ou d’un accord international sur les forêts, ainsi que les moyens de mise en œuvre.

FNUF 6: La FNUF 6 (février 2006, New York) a produit un texte de négociation contenant un nouveau libellé sur la fonction de l’AIF, un engagement à convoquer le FNUF tous les deux ans après 2007, et une demande que la FNUF 7 adopte un instrument juridiquement non contraignant sur tous les types de forêts. La FNUF 6 a également finalisé les quatre objectifs forestiers mondiaux pour l’AIF visant à:

  • inverser l’érosion du couvert forestier dans le monde à travers la GDF et notamment par la protection, la restauration, le boisement et le reboisement;
  • améliorer les avantages économiques, sociaux et environnementaux liés aux forêts, et la contribution des forêts à la réalisation des objectifs de développement convenus au niveau international;
  • augmenter de manière significative la superficie des forêts protégées dans le monde et d’autres zones de forêts gérées de manière durable; et
  • inverser la baisse de l’APD destinée à la GDF et mobiliser des ressources financières nouvelles et supplémentaires accrues de toutes les sources pour la mise en œuvre de la GDF.

FNUF 7: La FNUF 7 (avril 2007, New York) a adopté l’instrument juridique non contraignant et un Programme de travail pluriannuel pour la période 2007-2015. Les délégués ont convenu qu’un «mécanisme de financement mondial volontaire/approche de portefeuille/cadre de financement des forêts pour tous les types de forêts» serait élaboré et examiné, en vue de son adoption à la FNUF 8.

FNUF 9: La FNUF 9 (janvier-février 2011, New York) a lancé l’Année internationale des forêts, édition 2011. Le Forum a adopté une résolution sur les forêts pour les populations, les moyens de subsistance et l’éradication de la pauvreté qui traitait, entre autres: des procédures d’évaluation des progrès; du renforcement de la coopération régionale et sous-régionale; du renforcement de la coopération avec les Grands groupes; et des moyens de mise en œuvre de la GDF, y compris un processus de groupe spécial d’experts sur le financement des forêts.

FNUF 11: La FNUF 11 (mai 2015, New York) a transmis à l’ECOSOC une résolution recommandant, entre autres, de:

  • renommer l’instrument juridique non contraignant «Instrument des Nations Unies» sur les forêts;
  • renforcer et prolonger l’AIF jusqu’en 2030;
  • décider que l’AIF soit composé du FNUF et de ses États membres, du Secrétariat du Forum, du PCF, du Réseau mondial de facilitation du financement des forêts (RMFFF) et du Fonds d’affectation spéciale du FNUF;
  • fixer des priorités claires pour le RMFFF dans le Plan stratégique des Nations Unies pour les forêts de 2017-2030 (PSNUF); et
  • convoquer un groupe spécial d’experts pour élaborer des propositions de remplacement de la référence aux Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans l’Instrument des Nations Unies sur les forêts par une référence appropriée aux Objectifs de développement durable (ODD) et aux cibles, au PSNUF et au Programme de travail quadriennal (4PdT) pour la période 2017-2020.

La FNUF 11 a également approuvé un nouveau format pour le Forum: les sessions se tiendraient chaque année, mais sur la base des cycles thématiques de deux ans, la première année comprenant des discussions sur la mise en œuvre et des conseils techniques et la seconde se concentrant sur le dialogue politique, le développement et le processus décisionnel.

L’ECOSOC a approuvé le 22 juillet 2015 les recommandations de la FNUF 11 dans sa résolution 2015/33, et l’Assemblée générale des Nations Unies a donné effet aux changements recommandés par le Conseil, le 22 décembre 2015, dans la résolution 70/199.

Réunions récentes

FNUF 12: La FNUF 12 (mai 2017, New York) a été la première session à se tenir sous le nouveau format. La FNUF 12 a adopté une résolution de portée générale couvrant le suivi, l’évaluation et l’établissement des rapports; les moyens de mise en œuvre, le renforcement de la coopération, la coordination et l’engagement sur les questions liées aux forêts; et la contribution au FPHN. La résolution, entre autres:

  • demande au Secrétariat de réviser le format des rapports nationaux volontaires sur la mise en œuvre du PSNUF;
  • invite le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) à mettre à disposition des fonds supplémentaires pour la GDF et autres initiatives liées aux forêts, dans le cadre de la 7ème reconstitution du FEM;
  • adopte des lignes directrices pour les initiatives menées par les pays à l’appui du Forum; et
  • demande au Secrétariat de préparer, avec le PCF, un rapport sur les actions visant à accélérer l’avancement de la réalisation de l’ODD 15 (vie sur terre) et des cibles liées aux forêts, ainsi qu’une étude de base sur la contribution des forêts aux autres ODD.

FNUF 13: la FNUF 13 (mai 2018, New York) a transmis à l’ECOSOC une résolution qui a, entre autres:

  • adopté une stratégie de communication et de sensibilisation;
  • décidé que le FNUF examinera les résultats du premier cycle de communications nationales volontaires à la FNUF 15; et
  • demandé au Secrétariat du FNUF de lancer la mise en place du Mécanisme de centre d’échange en ligne du RMFFF.

FNUF 14: La FNUF 14 (mai 2019, New York) a transmis un résumé du Président contenant, entre autres:

  • les contributions de la FNUF 14 (à la réunion de 2019 du FPHN);
  • des données sur les réformes du Département des affaires économiques et sociales (DAES) des Nations Unies relatives au Forum; et
  • une liste indicative des activités intersessions suggérées durant la FNUF 14, visant à faciliter les délibérations politiques à la FNUF 15.

FNUF 15: La FNUF 15 (4 juin 2020) était censée se réunir du 4 au 8 mai 2020 au siège des Nations Unies à New York. En raison de la pandémie de la COVID-19, et conformément à la résolution E/2020/L.8 de l’ECOSOC, le Forum s’est déroulé dans le cadre de consultations informelles virtuelles basées sur le projet de résolution de la FNUF 15. La FNUF 15 a adopté une résolution de portée générale sur:

  • la mise en œuvre du PSNUF
  • le suivi, l’évaluation et l’établissement des rapports
  • les moyens de mise en œuvre;
  • les questions émergentes;
  • le 4PdT pour la période 2021-2024; et
  • les informations sur la réforme ONU/DESA relatives au Forum.

Compte-rendu de la FNUF 16

Lundi 26 avril, la Présidente de la FNUF 16, Kitty Sweeb (Suriname), a ouvert la réunion. Elle a rappelé l’élection des membres du Bureau des FNUF 16 et 17 à la suite de la procédure de silence conformément aux décisions 2020/206 et 2020/219 de l’ECOSOC 2020/205, notamment les Vice-présidents suivants: Jesse Mahoney (Australie), Musah Abu-Juam (Ghana), Tomasz Markiewicz (Pologne) et Javad Momeni (Iran).

Les délégués ont approuvé l’ordre du jour provisoire (E/CN.18/2021/1).

Discussions sur la politique de mise en œuvre du PSNUF

Priorités thématiques pour l’exercice biennal 2021-2022 et contributions des membres du Forum: Lundi, le Secrétariat du FNUF a présenté la Note du Secrétariat (E/CN.18/2021/2), qui fournit des informations générales sur les priorités thématiques de la FNUF 16 pour l’exercice biennal 2021-2022, et qui comprend des informations sur les contributions des membres du Forum.

Nouvelles annonces de contributions nationales volontaires (CNV): plusieurs pays ont annoncé de nouvelles NCV, notamment:

  • le Bangladesh abordera la pauvreté chez 800 000 personnes dépendantes des forêts et l’augmentation du couvert forestier de 12,8% à plus de 16% d’ici 2030;
  • la Turquie plantera 7 milliards de jeunes arbres d’ici la fin de 2023; et
  • la Mongolie, augmentera le couvert forestier de 8,6% d’ici 2025 et de 9% d’ici 2030.

Mises à jour sur les NCV et suivi des priorités thématiques: Plusieurs pays ont rendu compte de leurs progrès dans la réalisation des NCV et des travaux liés aux priorités thématiques, notamment:

  • la Chine a fait état d’un examen des expériences de GDF dans 73 sites pilotes, de l’éradication de l’extrême pauvreté dans les communautés tributaires des forêts et d’un plan directeur 2020 pour la restauration des écosystèmes clés;
  • le Bangladesh a signalé la plantation de dix millions de jeunes arbres à travers le pays en 2020 et le lancement de la Campagne nationale de plantation d’arbres 2020;
  • la Malaisie a lancé sa politique forestière, qui facilite les efforts conjoints des gouvernements fédéraux et des États en matière de conservation des forêts, et a présenté la campagne de plantation de 100 millions d’arbres 2020-2025;
  • le Ghana a parlé de la restauration de 100 hectares de forêts dégradées grâce à la participation de communautés tributaires de la forêt;
  • le Guatemala a mis en exergue la cartographie des zones potentielles de restauration des forêts et les incitations à la protection des forêts;
  • l’Indonésie a annoncé une réduction réussie du taux de déforestation et des progrès accomplis dans son système de vérification de la légalité du bois; et
  • le Japon s’est dit préoccupé par le fardeau de rapports que représente l’obligation de remplir à la fois les CNV et les rapports nationaux volontaires (RNV) dans le cadre du HLPF.

Contributions des partenaires et renforcement de la coopération avec ces derniers pour mener à bien les priorités thématiques: Les discussions de ce groupe de mardi étaient basées sur la note conceptuelle relative à la mise en œuvre du plan de travail du PCF pour 2017-2020, y compris ses Initiatives conjointes et les réponses à la pandémie de la COVID-19. La note du Secrétariat (E.CN.18/2021/3) sur les activités intersessions des parties prenantes et des partenaires du FNUF a également servi de base pour les discussions.

Le Vice-président de la FNUF16, Musah Abu-Juam (Ghana), a présenté et animé la discussion du groupe.

Mette Wilkie, Présidente du Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF), a présenté la vision stratégique du PCF. Elle a déclaré que le PCF contribuera à l’amélioration de la méthodologie d’établissement des rapports sur les forêts primaires, et au renforcement des synergies par le biais de l’Initiative conjointe sur la restauration des paysages forestiers et de l’Initiative «Du Bois durable pour un monde durable». Wilkie a souligné l’importance de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030), qui sera dirigée par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), et sera lancée à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, le 5 juin 2021.

Liliana Annovazzi-Jakab, Cheffe de la Section des forêts et du bois de la CEE/FAO, a déclaré que la région de la Commission économique des Nations Unies pour l’Europe (CEE) couvre 56 pays et plus de 40% des forêts du monde. Elle a souligné les travaux sur les noix forestières, y compris les liens avec la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et les forêts, ainsi que la nécessité de veiller à ce que les forêts soient gérées de manière à fournir un éventail de services écosystémiques.

Lu Wenming, Directeur général adjoint de l’Organisation internationale pour le bambou et le rotin (INBAR), a expliqué que l’INBAR promeut activement le bambou et le rotin dans les programmes de restauration des terres. Il a ajouté que le bambou et le rotin ont le potentiel de remplacer le bois, le PVC et le plastique, ce qui permet d’éviter la déforestation et de réduire le besoin de plastique.

José Carlos da Fonseca Junior, Directeur exécutif de l’Industrie brésilienne de l’arbre, a souligné que les forêts sont un élément clé de la solution pour une relance verte. Il a déclaré que son organisation a participé à la protection de 5,9 millions d’hectares et à la restauration de 32 000 hectares de forêts.

Frederik Buchholz, Université de Wageningen, Association internationale des étudiants en foresterie, a souligné la nécessité de se concentrer sur la gestion intégrée du paysage à l’échelle mondiale. Il a déclaré que la gestion intégrée du paysage fournit un cadre pour équilibrer les demandes concurrentes et est pertinente pour les différents groupes de parties prenantes.

Joseph Cobbinah, du Réseau de recherche forestière de l’Afrique subsaharienne, a souligné l’importance d’associer toutes les entités du secteur forestier à l’élaboration des plans forestiers.

Le Portugal, au nom de l’Union européenne (UE), a exhorté le PCF à remédier à la fragmentation de la gouvernance mondiale des forêts et à renforcer la cohérence mutuelle et la cohésion aux niveaux nationaux pour tous les accords et conventions relatifs aux forêts. La représentante a souligné que la clé du succès de la coopération réside dans la création, par les partenariats et les parties prenantes, d’un sentiment d’appropriation.

Le Japon a souligné l’importance des données, citant les statistiques de l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) pour le commerce des bois tropicaux comme un exemple de ressource utile pour la gestion des chaînes d’approvisionnement.

Le Kenya a attiré l’attention sur les projets de récupération et de restauration des forêts, le développement des capacités et le transfert de technologie réalisés grâce aux partenariats avec le PCF. Le représentant a cité notamment le projet conjoint du FEM et de la FAO sur les bio-entreprises, les incitations communautaires et le travail avec le WWF sur les paysages forestiers.

Le Pérou a parlé des collaborations visant à renforcer les politiques de restauration des paysages, et fait état d’un projet avec le FEM sur le développement durable des forêts sèches au Pérou.

L’Organisation asiatique de coopération forestière (AFoCO) a mis en avant des directives actualisées pour soutenir les pratiques de restauration des forêts sur le terrain. Le représentant a également attiré l’attention sur les programmes de formation intensive visant à transférer les connaissances et les compétences aux praticiens de la foresterie en Asie.

La Finlande a demandé instamment de soutenir et d’encourager la participation des jeunes au FNUF. Les États-Unis ont salué les solutions forestières présentées en réponse à la COVID-19, notamment l’Approche «Une seule Planète» pour une planète plus verte et plus durable. La représentante a souligné les collaborations avec les parties prenantes, qui ont permis aux États-Unis d’aller au-delà de leur engagement pris face au Défi de Bonn de restaurer 15 millions d’hectares d’ici 2020, réalisant ainsi 17 millions d’hectares en juin 2019. Le Guatemala a discuté d’une proposition de créer un centre forestier régional servant de plateforme géoréférentielle pour l’alerte précoce sur les feux de forêt.

L’Union internationale des instituts de recherches forestières (IUFRO) a souligné le soutien apporté par les scientifiques forestiers pour faire face à la pandémie mondiale et pour mieux reconstruire grâce aux données et aux connaissances.

Le PNUE a mis en avant l’Initiative conjointe «Finance verte pour les paysages durables» (GF4SL) du PCF qui vise à accroître le financement des chaînes d’approvisionnement en produits de base, sans déforestation.

La Malaisie a exhorté les donateurs et les pays en développement à soutenir les travaux du PCF dans les pays en développement, en particulier pour le renforcement des capacités en matière de résilience des écosystèmes forestiers, de gestion des feux de forêt, de gestion des produits forestiers et de changement climatique.

Liens entre les objectifs forestiers mondiaux (OFM) et les cibles, et les ODD en cours d’examen par le FPHN en 2021, les travaux pour un Cadre mondial de biodiversité pour l’après 2020, et d’autres développements internationaux liés aux forêts: Ce groupe de mardi, animé par le Vice-président de la FNUF 16, Tomasz Markiewicz (Pologne), s’est concentré sur les actions fondamentales à entreprendre par les pays, les organisations et les parties prenantes pour assurer la réalisation des priorités thématiques de la FNUF 16, et a examiné les moyens de promouvoir la synergie entre les différents processus liés aux forêts.

Ivonne Higuero, Secrétaire générale de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), a déclaré que la force de la CITES réside dans la spécificité de son mandat. Elle a souligné que le commerce responsable des espèces inscrites à la CITES, y compris les espèces forestières, doit répondre à trois critères: durabilité, légalité et traçabilité. Higuero a indiqué que les processus de conformité à la CITES comprennent la possibilité de suspendre le commerce. Gustavo Fonseca du FEM, a souligné la nécessité d’une transformation systémique des principaux systèmes économiques, notant que la pandémie de la COVID-19 a mis en évidence la nécessité de comprendre et de traiter les causes profondes de la dégradation de l’environnement. Fonseca a déclaré qu’il existe une volonté politique d’élever les ambitions et faire avancer la durabilité. 

Sheam Satkuru, Directrice adjointe des opérations de l’OIBT, a souligné que la COVID-19 a exacerbé la pression sur les forêts tropicales, et a insisté sur la nécessité de reproduire et d’étendre les projets réussis aux niveaux national et régional. La représentante a déclaré que les progrès dans la réalisation des OGF sont entravés principalement par le manque de ressources financières et a souligné la nécessité de la microfinance pour les petites et moyennes entreprises (PME), et les petits exploitants.

Au cours de la discussion qui a suivi, l’UE a souligné que les forêts sont des réservoirs importants de biodiversité et que l’action mondiale doit être renforcée. Le représentant a déclaré que le PCF représente un cadre commun pour l’action liée aux forêts et souligné la nécessité de renforcer la reconnaissance et la promotion du PCF.

L’Indonésie a décrit son processus de préparation de son RNV en vue de sa présentation au FPHN 2021, ainsi que ses activités nationales de mobilisation des ressources nationales pour l’action sur les forêts. 

Le Brésil a expliqué les progrès accomplis dans l’achèvement d’un inventaire forestier national. Le représentant a souligné que le partage des avantages, bien qu’étant une garantie nécessaire, est un pilier négligé de la Convention sur la diversité biologique (CDB), et a appelé à des engagements solides sur ce pilier.

Le Pérou a présenté ses travaux relatifs à l’égalité entre les sexes et à la participation effective des femmes à tous les aspects de la gestion et de la restauration des forêts. 

Le Japon a souligné son engagement à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, et l’importance des forêts dans la prévention et la réduction des catastrophes et dans l’amélioration de la résilience climatique.

Le Mexique a déclaré que les instruments financiers pour la GDF doivent être renforcés pour soutenir les communautés forestières, et a souligné la nécessité de promouvoir des partenariats pour les paiements des services écosystémiques, les crédits de carbone forestier, et les incitations pour les chaînes d’approvisionnement sans désertification.

Le Kenya a souligné les mesures prises pour étendre la couverture forestière, notamment la récupération des terres occupées illégalement, la clôture des réserves forestières stratégiques, les partenariats avec le secteur privé dans le cadre de l’initiative «Adoptez une forêt», et la promulgation d’une loi sur la conservation et la gestion des forêts pour préserver les forêts communautaires et privées.

La République populaire démocratique de Corée a présenté les réalisations d’un plan décennal de reboisement 2014-2024 visant à couvrir complètement d’arbres toutes les montagnes déboisées et à remplacer les monocultures par des forêts mixtes, afin de garantir des écosystèmes plus résilients et diversifiés.

La Malaisie a fait part de son engagement à conserver 50% de sa superficie sous couvert forestier, notamment par le biais de sa politique nationale sur la diversité biologique et d’«écologisation de la Malaisie».

L’Argentine a fait état d’une réduction de la perte forestière de 100 000 hectares par an, et des efforts pour mettre en œuvre le développement durable, par l’amélioration de l’accès au marché pour les micro-entreprises et les petites entreprises. 

Les États-Unis ont soutenu une approche équilibrée de la gestion des paysages qui comprend la prise en compte des régimes fonciers et des facteurs de la déforestation, notamment l’exploitation illégale des forêts et l’agriculture.

La Chine a parlé des programmes d’éradication de la pauvreté menés dans l’ensemble du pays pour aider les communautés vulnérables, y compris les communautés dépendantes des forêts, et a indiqué qu’elle poursuit les OFM en même temps que ses engagements de neutralité climatique et les ODD.

La Fédération de Russie a parlé de ses plans forestiers visant à donner la priorité à la réalisation des OFM, à développer la science forestière et à promouvoir la production nationale du bois. Le représentant a fait état des efforts visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et des efforts pour freiner la déforestation due à l’exploitation illégale des forêts.

Le Salvador a mis en avant des stratégies pour atteindre les ODD axées sur le climat, l’eau et les forêts, et les priorités nationales pour la restauration des paysages, la diversification de l’agriculture et la promotion de l’écotourisme. L’AFoCO a fait état de la mobilisation de ressources financières pour des projets portant sur la restauration des forêts, les moyens de subsistance et la gestion des catastrophes forestières

Mise en œuvre de la stratégie de communication et de sensibilisation du PSNUF et Journée internationale des forêts 2021: Lundi, le Secrétariat a présenté le document relatif à ce point (E/CN.18/2021/2). Ce document comprend des informations sur la sensibilisation, notamment sur le rôle des forêts dans le soutien du bien-être humain pendant la pandémie, et pour une relance verte. Le document fait également état de produits adaptés aux médias sociaux pour soutenir les activités de célébration de la Journée internationale des forêts.

L’Australie a appelé à une diffusion plus ambitieuse des travaux du Forum auprès de divers publics. Les Philippines ont souligné les activités de célébration de la Journée internationale des forêts par le biais de webinaires et d’autres activités.

Le Saint-Siège a rendu compte de l’initiative du Pape François pour répondre aux préoccupations environnementales et humaines concernant les forêts amazoniennes, contenues dans les documents Querida Amazonia et «L’Amazonie: de nouvelles voies pour l’Église et pour une écologie intégrale».

La Fédération de Russie a partagé ses expériences d’événements virtuels organisés pour célébrer la Journée internationale des forêts. L’Ukraine a présenté les activités nationales, notamment les projets de plantation d’arbres à grande échelle. La FAO/PCF a annoncé les thèmes des deux prochaines Journées internationales des forêts. En 2022, le thème sera «Les forêts et la consommation et la production durables» et en 2023, «Les forêts et la santé».

Les moyens de mise en œuvre: Les moyens de mise en œuvre ont été examinés mercredi; le Vice-président de la FNUF16, Jesse Mahoney (Australie) était l’animateur. Le Secrétariat a présenté sa note sur la mise en œuvre, y compris les activités et les ressources du RMFFF (E/CN.18/2021/4), et a lancé le Centre d’échange pour la facilitation du financement des forêts mondiales du FNUF (forest-finance.un.org). La représentante a expliqué que le Centre d’échange comprend trois bases de données sur les opportunités de financement, les matériels d’apprentissage et les leçons apprises sur le financement des forêts, respectivement. Elle a encouragé les membres du FNUF à partager les informations en vue de leur inclusion dans le Centre d’échange.

 Encourageant les membres à répondre à cet appel à l’action et à enrichir le Centre d’échange, Mahoney a ensuite ouvert le débat. Les membres du Forum ont salué le lancement du Centre d’échange d’informations considéré comme un outil précieux.

La Malaisie a relevé que la COVID-19 a rendu le financement plus difficile que jamais, et a encouragé le travail sur l’identification et la suppression des obstacles au financement des forêts. L’UE a évoqué les projets d’établissement d’un bureau du FNUF en Chine et a salué toute information complémentaire sur les progrès accomplis à cet égard. L’Indonésie a indiqué qu’elle a obtenu des financements pour les forêts par le biais du FEM et du Fonds vert pour le climat (FVC), et qu’elle est en train d’étendre sa coopération au Mécanisme forêts et paysans de la FAO.

Le Pérou a souligné la nécessité d’approfondir les stratégies de financement, en mettant l’accent sur la nécessité d’investir dans les terres dégradées.

Soulignant qu’un changement efficace doit être soutenu par des financements, le Royaume-Uni a parlé de la nécessité de mobiliser des ressources tant publiques que privées. La représentante a attiré l’attention sur l’investissement de 150 millions de livres sterling du Gouvernement britannique dans l’initiative de Mobilisation des financements pour les forêts. Elle a expliqué que ce programme de financement mixte, lancé en mars 202,1 vise à lutter contre la déforestation et à soutenir les pratiques d’utilisation durable des terres par la création d’un nouveau mécanisme pour mobiliser des capitaux privés au profit du secteur des forêts et de l’utilisation des terres.

L’Argentine a souligné la nécessité pour les pays développés de renouveler leurs contributions aux activités forestières afin d’assurer la protection globale des forêts à long terme. Le Mexique a souligné l’importance de la mise en place de mesures d’incitation en faveur de la GDF, a fait état de sa stratégie nationale de financement des forêts et a proposé son aide aux pays qui souhaitent élaborer des stratégies similaires.

La Suisse a souligné la nécessité de simplifier les procédures d’accès aux financements des institutions financières internationales.

La Chine a souligné que le financement des forêts est inséparable de la reprise après la COVID-19 et nécessaire pour cette étape. Le représentant a déclaré qu’il attend avec impatience l’installation d’un bureau du FNUF en Chine. Le représentant de l’Ukraine a accueilli favorablement le Centre d’échange et a fourni des exemples d’activités forestières menées à bien dans son pays.

La représentante des États-Unis a déclaré que le FEM est en train de discuter de la reconstitution de ses ressources et que son pays espère voir l’inclusion de programmes solides sur la gestion des forêts. Elle a appelé à la transparence et à la communication aux membres des mises à jour opportunes sur le bureau qui sera établi en Chine. L’Afrique du Sud a attiré l’attention sur la nécessité d’améliorer les mécanismes de mise en œuvre, en particulier les ressources et la technologie.

Fidji a déclaré que les procédures de financement des forêts sont lourdes pour les petits États insulaires en développement (PEID). Le représentant a parlé des lacunes en matière de capacités et a appelé à la promotion de l’apprentissage entre pairs et au partage d’expériences dans les PEID.

Le Japon a appelé à la clarté sur la façon dont le financement de la reprise post-pandémique sera facilité par le GFFFN.

Le Panama a souligné la nécessité d’une coopération accrue sur les OFM et l’Accord de Paris, et a mis l’accent sur le suivi et l’établissement des rapports sur la restauration des forêts dans son pays. Le Brésil a souligné l’importance des incitations économiques et des mécanismes novateurs pour le financement des OFM.

Le Chili a déclaré que les investissements verts devraient donner la priorité à la création d’emplois dans la foresterie et la GDF. L’Équateur a souligné les incitations forestières pour réduire la pression sur les forêts et fournir de manière durable des produits non ligneux et à base de bois.

La FAO a souligné son soutien à la GDF, signalant un doublement du nombre de projets dans son portefeuille en 2020 par rapport à 2019. La représentante a souligné 43 projets soutenus dans le cadre du Programme de préparation FAO-FVC 2020. La Suisse a relevé des lacunes dans le financement des forêts des zones sèches dans le cadre de la reconstitution des ressources du FEM.

Suivi, évaluation et rapports: Ce point a été examiné lundi et mercredi. Lundi, le Forum a lancé la publication phare du Forum, The Global Forest Goals Report 2021, et mercredi, il a tenu des discussions interactives avec les membres du PCF sur l’évolution de l’ensemble mondial d’indicateurs de base relatifs aux forêts, et sur la préparation de l’Évaluation des ressources forestières mondiales de 2020.

Publication phare du Forum: Lundi, le Secrétariat a présenté son document sur le Suivi, l’Évaluation et les rapports (SER): progrès accomplis dans la mise en œuvre du PSNUF 2017-2030 (E/CN. 18/2021/5), qui fournit un résumé du processus préparatoire de la Publication phare du Forum et de ses principales conclusions, et qui comprend une mise à jour sur les progrès réalisés dans l’élaboration d’un ensemble mondial d’indicateurs de base relatifs aux forêts. La Vice-présidente de la FNUF 16, Jesse Mahoney (Australie), a présenté le rapport sur les objectifs forestiers mondiaux 2021 et a animé le débat. Mahoney a déclaré que c’est la première fois que le Forum produit une publication d’une telle profondeur.

À propos du rapport, Liu Zhenmin, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales, a souligné que bon nombre des membres les plus vulnérables de la société dépendent des produits forestiers.

Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe de la FAO, a souligné le travail de la FAO dans le renforcement des capacités nationales pour des données meilleures et plus transparentes.

Soulignant que le rapport porte sur 75% des forêts du monde, Alexander Trepelkov, Responsable du Secrétariat du FNUF, a présenté les principales conclusions. En ce qui concerne l’augmentation du couvert forestier, le rapport montre que l’Asie, l’Océanie et l’Europe sont en bonne voie, mais que l’Afrique et l’Amérique du Sud subissent une perte généralisée. En ce qui concerne les avantages des forêts, le rapport conclut que de nombreuses actions sont entreprises pour réduire la pauvreté des populations tributaires des forêts, mais qu’il reste encore beaucoup à faire pour en mesurer efficacement l’impact. Quant à la protection des forêts, près de 18% des forêts sont protégées par la loi, et la plupart des régions sont en bonne voie pour renforcer la protection des forêts. Pour ce qui est de la mobilisation des ressources, le manque de ressources demeure le principal facteur qui entrave la réalisation de progrès globaux. S’agissant de la gouvernance forestière, de nombreuses mesures ont été prises pour renforcer les autorités forestières nationales et infranationales, et pour limiter le commerce illégal. Quant au renforcement de la coopération, une série d’activités de communication ont été signalées. Trepelkov a conclu qu’en dépit des nombreux défis à relever, des progrès sont accomplis dans la réalisation des six objectifs et des cibles associées.

Au cours du débat qui a suivi, Liu Xin, de l’Administration nationale des forêts et des pâturages en Chine, a décrit les mesures prises pour améliorer la santé et les moyens de subsistance, notamment les systèmes de restauration écologique.

Julius Kamau, Conservateur en chef des forêts du Kenya, a décrit le soutien apporté par le Secrétariat du FNUF à la préparation de la CNV du Kenya. Il a déclaré que la large consultation des parties prenantes est essentielle pour assurer une bonne synthèse des informations. 

Maureen Whelan, Directrice du Service canadien des forêts - Division du commerce et des affaires internationales, a expliqué la manière dont la superficie des forêts protégées du Canada a augmenté au fil du temps.

Davia Carty, du Département des forêts de la Jamaïque, a décrit le processus de CNV de la Jamaïque, qui comprend des consultations intensives visant à faciliter la collecte de données.

Rendant compte des OFM5, Boris Greguska, du Ministère de l’agriculture et du développement rural de la République slovaque, a souligné la mise en œuvre du programme forestier national du pays par le biais de la participation de plusieurs parties prenantes, du dialogue intersectoriel pour s’accorder sur la collecte des données relatives à l’objectif, et de la sensibilisation.

Mette Wilkie, de la FAO, a parlé de l’Évaluation des ressources forestières mondiales 2020, en soulignant l’importance de répondre aux récents développements survenus dans l’arène de la politique forestière internationale, tels que l’Agenda 2030, le PSNUF et l’Accord de Paris. Elle a également mis en avant une nouvelle plateforme de rapport en ligne qui vise à augmenter l’efficacité des rapports et à diminuer la charge de travail des pays en matière d’établissement des rapports.

Mercredi, le Secrétariat a parlé des enseignements tirés du processus de la Publication phare, notamment des difficultés liées à la disponibilité des données, de la définition inadéquate des indicateurs et du nombre limité de CNV soumises à la FNUF 15. Le représentant a souligné la nécessité de renforcer davantage la collaboration entre les agences de l’ONU, de rationaliser la révision des formats de rapport et de garantir des ressources adéquates pour le SER. Il a mentionné des plans pour le renforcement des capacités conjointement avec la FAO sur les rapports nationaux et a invité le PCF à engager activement le Forum dans le test et la finalisation des indicateurs.

Le Canada a relevé que seuls 52 pays ont soumis les rapports nationaux, et a encouragé les pays à le faire. Le Japon a suggéré de chercher à comprendre pourquoi si peu de pays ont soumis des rapports. En tant que l’un des pays ayant soumis un rapport, le Kenya a déclaré que l’établissement de données de base constituait un défi majeur.

L’Australie et la République de Corée ont appelé à un modèle optimisé pour améliorer les rapports. La Nouvelle-Zélande a soutenu le Canada et l’UE sur la nécessité de diffuser le rapport à un large éventail de publics.

L’Afrique du Sud a soutenu le renforcement des capacités afin de susciter davantage de soumissions. Les États-Unis ont souligné que cette réunion est une session technique, et que par conséquent, il y a eu amplement de temps pour voir si un autre rapport est nécessaire; et ont accueilli favorablement la poursuite des discussions sur le calendrier potentiel.

Ensemble mondial d’indicateurs de base relatifs aux forêts: Ewald Rametsteiner, de la FAO, a fait une mise à jour sur l’ensemble mondial d’indicateurs relatifs aux forêts. L’ensemble mondial de base de 21 indicateurs permet de mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs forestiers mondiaux et des cibles associées. Il vise également à réduire le fardeau associé à l’établissement de rapports sur d’autres indicateurs, notamment ceux liés aux ODD et aux conventions de Rio. Rametsteiner a indiqué que quatre des indicateurs sont toujours classés au niveau 3, et a ajouté que pour que ces indicateurs deviennent opérationnels, des travaux supplémentaires sur les concepts et la méthodologie sont nécessaires.

Il a décrit les prochaines étapes proposées, notamment la collaboration avec les pays pour tester et finaliser le travail sur certains indicateurs, et la poursuite de la collaboration avec les enquêtes agricoles utilisant la télédétection.

Stefanie Linser, de l’IUFRO, a présenté les facteurs de réussite pour les critères et les indicateurs, y compris un soutien politique adéquat pour le suivi, qui permet de s’assurer que les données disponibles sont suffisantes. Elle a également mentionné la nécessité de présenter les données de manière novatrice, en fonction des besoins des groupes cibles. 

Au cours du débat général qui a suivi, l’Indonésie a fait savoir qu’elle a lancé le rapport «État de la forêt indonésienne 2020».

Le Mexique, la Malaisie, l’Ukraine, l’Australie et le Canada ont soutenu l’idée de demander au Secrétariat du FNUF de continuer à organiser, conjointement avec la FAO, des ateliers de renforcement des capacités sur un ensemble mondial d’indicateurs relatifs aux forêts et sur les rapports nationaux destinés au Forum.

Évaluation des ressources forestières mondiales (FRA) 2020

Tiina Vähänen, de la FAO, a présenté les processus de préparation de FRA 2020 et a souligné la participation de 700 experts et l’implication des correspondants nationaux pour compiler les informations sur la base de formats convenus. Elle a signalé l’utilisation d’une plateforme en ligne qui donne accès à des sources de données externes, notamment les dernières images satellites et d’autres données géospatiales. Les autres résultats du processus comprennent, a-t-elle indiqué, un rapport numérique interactif, des rapports des pays et une plateforme interactive comprenant une base de données FRA 2020. Soulignant les principales conclusions, elle a indiqué que, même si la déforestation a ralenti ces dernières années, sa diminution n’est pas suffisante pour atteindre les objectifs mondiaux. La représentante a déclaré que la FRA poursuivra un cycle de production de cinq ans et a attiré l’attention sur le travail effectué pour améliorer la télédétection et produire des formats adaptés aux adolescents et aux enfants.

Au cours du débat, l’UE a souligné la nécessité d’une diffusion adéquate de la FRA et d’une évaluation de son efficacité avant d’approuver une nouvelle publication. La Chine a évoqué ses réalisations en matière de protection et de développement des ressources forestières, et a souligné la nécessité de renforcer la coopération multilatérale. Le Japon a souligné que l’objectif de l’ensemble mondial de base est de réduire le chevauchement des indicateurs et a suggéré l’utilisation continue des indicateurs de la FRA. 

L’Australie et la Fédération de Russie ont demandé que la publication du rapport phare du Forum soit alignée sur celle de la FRA.

Fonds d’affectation spéciale du Forum

Jeudi, la Présidente de la FNUF 16, Sweeb, a présenté le document E/CN.18/2021/6 fournissant des détails sur les contributions et les dépenses du Fonds d’affectation spéciale du FNUF pour 2020. La République de Corée a souligné l’engagement de son pays à soutenir les pays en développement par le biais du fonds d’affectation spéciale et a demandé au Secrétariat de poursuivre l’intensification du travail visant à produire des résultats significatifs.

La Chine a souligné les difficultés financières mondiales présentées par la pandémie de la COVID-19, et l’importance de maintenir l’élan vers la réalisation du PSNUF et des OFM, et a assuré un soutien financier au fonds d’affectation spéciale.

Questions émergentes: Impacts de la COVID-19 sur les forêts et le secteur forestier

Lundi, le Secrétariat du FNUF a présenté la note du Secrétariat (E/CN.18/2021/7), qui compile les résultats d’une première évaluation de l’impact de la pandémie de la COVID-19 sur les OFM, le secteur forestier, les personnes tributaires des forêts, les peuples autochtones et les communautés locales, le financement des forêts et la coopération internationale. La session comprenait une table ronde de haut niveau et des discussions générales relatives à ce sujet.

Table ronde de haut niveau sur les principaux développements liés aux forêts

Dans son introduction, Sweeb, Présidente de la FNUF16, a souligné que 80% de la biodiversité terrestre se trouve dans les forêts. Expliquant que la table ronde de haut niveau offre l’occasion de faire preuve de solidarité et de promouvoir une action concertée pour la gestion des forêts, elle a indiqué que les points clés résultant de la table ronde seront pris en compte dans le résumé de la Présidente.

Le Président de l’ECOSOC, Munir Akram (Pakistan), a évoqué les effets dévastateurs de la COVID-19, et mis en exergue les services écosystémiques essentiels fournis par les forêts. Il a souligné que l’arrêt et l’inversion de la déforestation peuvent également réduire la propagation des zoonoses. Akram a insisté sur la nécessité de reconstruire en mieux, ainsi que de mettre les technologies à la disposition de tous.

Le Président de la 75e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, Volkan Bozkır (Turquie), a déclaré que les crises environnementales et sanitaires actuelles sont révélatrices d’un problème de relation entre l’homme et la nature. Bozkır a déploré le fait qu’actuellement, le monde se concentre sur le traitement des symptômes d’un problème plus profond, et a indiqué qu’une gestion de manière durable des forêts constitue une clé pour s’attaquer aux causes profondes. Il a ajouté que 2021 est une année charnière et a exhorté les délégués à se concentrer sur la création d’un avenir plus équitable.

La Secrétaire générale adjointe, Amina Mohammed, a souligné que 75% de l’eau douce de la Terre provient des bassins versants forestiers. Elle a déclaré que pour chaque dollar américain dépensé pour les forêts, près de 7 dollars américains sont générés en avantages économiques supplémentaires. Mohammed a souligné que nous sommes face à un moment «décisif» et que les sommets qui se tiendront en 2021 devront envoyer un signal d’ambition sans équivoque. Le Directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a déclaré que plus de 10 millions d’hectares sont perdus chaque année et que la dégradation des sols a un impact sur une zone plus grande que l’Amérique du Sud.

Elizabeth Mrema, Secrétaire exécutive de la CDB, a déclaré que l’utilisation non durable des produits forestiers pousse les humains à entrer davantage en contact avec les agents pathogènes, et que la protection, la restauration et l’utilisation durable des forêts sont essentielles pour reconstruire en mieux et combattre la pandémie. Mrema a ajouté que la restauration des terres prioritaires a le potentiel de séquestrer près de la moitié du CO2 émis depuis la révolution industrielle, mais a souligné qu’un changement transformateur profond est nécessaire.

Tina Birmpili, Secrétaire exécutive adjointe de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD), a souligné l’opportunité des dépenses pour la reprise après la COVID-19, et que les investissements dans les forêts produisent des avantages économiques importants.

Donald Cooper, Division de la transparence, Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a attiré l’attention sur le renforcement du Cadre de transparence de la CCNUCC, qui vise à assurer l’accès de toutes les Parties à l’information.

Jane Molony, de l’Association des fabricants de papier d’Afrique du Sud, a souligné que la collaboration est essentielle pour surmonter les défis mondiaux, et a insisté sur la nécessité de soutenir le travail des institutions de recherche sur la sécheresse, les parasites et les maladies.

Au cours du débat interactif, le Portugal, au nom de l’UE, a souligné que la reprise après la COVID-19 devrait contribuer à la réalisation des ODD. Le représentant a également proposé qu’une deuxième évaluation, exposant l’impact de la pandémie mondiale, soit préparée en vue de la présentation à la FNUF 17.

La France a mis en avant l’Alliance pour la préservation des forêts, qui vise à mobiliser l’action collective contre la déforestation et à encourager les chaînes d’approvisionnement durables. L’Indonésie a fait état de succès dans la réduction de la déforestation et des feux de forêt, et mentionné l’ambition de réhabiliter 5 629 hectares de mangroves d’ici 2024. L’Allemagne a indiqué avoir doublé le nombre de visites récréatives en forêt pendant la période de la pandémie, et a fait état d’actions climatiques liées aux forêts, notamment la promotion des chaînes d’approvisionnement sans déforestation. Les États-Unis ont déclaré que depuis leur adhésion à l’Accord de Paris, le Gouvernement s’efforce à réduire les émissions de CO2 de 50 à 52% par rapport aux niveaux de 2005, d’ici à 2030, ajoutant que la pandémie a montré la nécessité de travailler avec les peuples autochtones pour soutenir et maintenir les écosystèmes forestiers. La Chine a fait état des efforts de restauration des forêts en vue de promouvoir la reprise après la pandémie. La République de Corée a souligné la pertinence du thème du 15e Congrès forestier mondial, «Bâtir un avenir vert, sain et résilient avec les forêts», qui se tiendra à Séoul du 2 au 6 mai 2022.

Plusieurs pays ont fait état des impacts de la pandémie et des mesures de reprise, notamment: le Pérou sur la perte de 52 000 emplois et de 53% des revenus du secteur du bois; la campagne de la Colombie contre la déforestation; l’expansion des concessions forestières et l’évaluation économique des forêts au Brésil; la promotion des chaînes de valeur durables et des investissements dans la conservation des forêts en Argentine; la participation des jeunes dans la plantation d’arbres au Kenya et les mesures visant à soutenir les moyens de subsistance des groupes vulnérables; le passage au bambou en tant que produit prioritaire aux Philippines pour améliorer la conservation des sols.

L’AFoCO a souligné que la gestion durable des forêts est la clé de la relance verte, et a appelé à davantage de publicité pour les réussites de la conservation des forêts. L’IUFRO a souligné la nécessité de disposer de données factuelles pour reconstruire en mieux.

Liu Zhenmin, Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires économiques et sociales, a félicité le FNUF pour avoir été le premier organe des Nations Unies à prendre des mesures sur les impacts de la pandémie dans le secteur forestier, et a appelé à l’accélération de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et du PSNUF. Il a résumé les messages clés de la table ronde, notamment que:

  • la priorité devra être donnée à l’éradication de la pauvreté et de la faim, car les forêts constituent des filets de sécurité pour les groupes vulnérables;
  • la GDF est cruciale pour une action ambitieuse en matière de climat, de perte de biodiversité et de reprise après la pandémie;
  • la collaboration intersectorielle est importante pour assurer une planification optimale et efficace de l’utilisation des terres;
  • le secteur forestier, y compris l’agroforesterie, peut traiter la question du chômage et de la sécurité alimentaire;
  • le renforcement de la collaboration intersectorielle est une étape importante pour assurer une planification optimale et efficace de l’utilisation des terres; et
  • la science et la technologie, les mécanismes financiers et la disponibilité des données sont essentiels pour faire face aux impacts et atténuer les pandémies futures.

Résultats de la FNUF 16

Jeudi, la Présidente de la FNUF 16, Sweeb, a expliqué que les points ci-après de l’ordre du jour ont été soumis à la procédure de silence, conformément à la décision 2020/206 de l’ECOSOC, jusqu’à jeudi 29 avril 2021 à 16 h 00 HAE (GMT-4):

  • Ordre du jour provisoire de la FNUF 17 (E/CN.18/2021/L.1);
  • Date et lieu de la FNUF 17 (E/CN.18/2021/L.2; et
  • Adoption du Programme de travail du FNUF pour la période 2022-2024 (E/CN.18/2021/L.3).

Elle a en outre expliqué que l’adoption du rapport de la FNUF16 (E/CN.18/2021/L.4) est soumise à la procédure de silence jusqu’à vendredi 30 avril 2021 à 16 H 00 HAE (GMT-4). Lundi 3 mai, la Présidente Sweeb a diffusé une lettre annonçant que les décisions ont été adoptées.       

Programme de travail pour 2022-2024: La FNUF 16 a adopté le programme de travail (PDT) pour la période 2022-2024 (E/CN.18/2021/L.3). Ce PDT, qui est contenu dans une annexe à la décision, définit les travaux des trois prochaines sessions du Forum.

Le PDT pour la session politique de la FNUF 17 comprend:

  • Les priorités thématiques pour l’exercice biennal 2021-2022: sélection d’OFM et cibles associées conformément à la FNUF 16 et examen des propositions pertinentes figurant dans le résumé de la Présidente de la FNUF 16;
  • D’autres points de la session politique et examen des propositions pertinentes contenues dans le résumé de la Présidente de la FNUF 16, y compris les nouvelles annonces de CNV; les mises à jour par les parties prenantes et les partenaires sur le PCF et les organisations et processus régionaux et sous-régionaux; les Grands groupes et autres parties prenantes pertinentes;
  • Les liens entre les OFM et cibles et les ODD en examen par le FPHN en 2022, et les développements internationaux liés aux forêts;
  • La mise en œuvre de la stratégie de communication et de sensibilisation du FNUF, y compris les activités marquant la Journée internationale des forêts 2022;
  • Les moyens de mise en œuvre, y compris les activités et les ressources du GFFFN;
  • SER: examen des améliorations proposées pour le format du prochain cycle des rapports nationaux volontaires sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre du FNUF, de l’Instrument des Nations Unies sur les forêts et des CNV;
  • Préparatifs pour l’examen à mi-parcours en 2024, de l’efficacité de l’Instrument international sur les forêts dans la réalisation de ses objectifs;
  • Le Fonds d’affectation spéciale du Forum; et
  • Questions émergentes.

Le PDT pour la session technique de la FNUF 18 comprend:

  • Les priorités thématiques pour l’exercice biennal 2021-2022: sélection d’OFM et cibles associées;
  • D’autres points de la session politique et examen des propositions pertinentes contenues dans le résumé de la Présidente de la FNUF 17, y compris les nouvelles annonces CNV; les mises à jour par les parties prenantes et les partenaires sur le PCF et les organisations et processus régionaux et sous-régionaux; les Grands groupes et autres parties prenantes pertinentes;
  • Les liens entre les OFM et les cibles et les ODD examinés par le FPHN en 2023, et les développements internationaux liés aux forêts;
  • La mise en œuvre de la stratégie de communication et de sensibilisation du FNUF, y compris les activités marquant la Journée internationale des forêts 2023;
  • Les moyens de mise en œuvre, y compris les activités et les ressources du GFFFN;
  • SER: rapports nationaux volontaires; ensemble mondial d`indicateurs liés aux forêts;
  • Préparatifs pour l’évaluation à mi-parcours en 2024, de l’efficacité de l’Instrument international sur les forêts dans la réalisation de ses objectifs;
  • Fonds spécial d’affectation du Forum; et
  • Les questions émergentes.

Le PDT de la session politique de la FNUF 19 comprend:

  • Les priorités thématiques pour l’exercice biennal 2021-2022: sélection d’OFM et cibles associées;
  • D’autres points de la session technique et examen des propositions pertinentes contenues dans le résumé du Président de la FNUF18, y compris les nouvelles annonces de CNV; les liens entre les OMF et leurs cibles, et les ODD examinés par le FPHN en 2024, et les développements internationaux liés aux forêts; et l’examen à mi-parcours de l’efficacité de l’Instrument international sur les forêts;
  • Le Segment politique de haut niveau; et
  • L’adoption du programme de travail quadriennal du Forum pour la période 2025-2028.

Date, lieu et Ordre du jour provisoire de la FNUF 17: La FNUF 16 a adopté les décisions sur l’ordre du jour provisoire, et sur les dates et le lieu de la FNUF 17, contenus dans les documents E/CN.18/2021/L.1 et L.2, respectivement.

L’ordre du jour provisoire de la FNUF 17 comprend:

  • Les discussions politiques sur la mise en œuvre du PSNUF 2017-2030 et les activités à l’appui des priorités thématiques pour l’exercice biennal 2021-2022;
  • La mise en œuvre de la stratégie de communication et de sensibilisation du FNUP;
  • Les moyens de mise en œuvre, y compris les activités et les ressources du Réseau mondial de facilitation du financement forestier;
  • Le suivi, l’évaluation et l’établissement des rapports, y compris les propositions d’amélioration des CNV; et
  • Les préparatifs pour l’examen à mi-parcours de 2024 de l’efficacité de l’Instrument international sur les forêts.

Le Forum a décidé que la FNUF 17 se tiendra au siège des Nations Unies à New York, du 9 au 13 mai 2022.

Projet de rapport: La FNUF 16 a adopté le rapport de la réunion contenu dans le document E/CN.18/2021/L.4.

Session de clôture

Jeudi, dans son discours de clôture, Sweeb a remercié les participants pour leurs contributions et leur participation active. Elle a reconnu l’importance du travail préparatoire pour la production d’informations et de données. Elle a rappelé l’importance des communautés forestières et des Peuples autochtones, ainsi que la nécessité permanente de protéger et de préserver notre planète.

À propos de la situation nationale de son pays, Sweeb a expliqué que le Suriname a déjà atteint un bilan carbone négatif. Elle a ajouté que le Suriname s’est engagé à maintenir un couvert forestier de 93%, mais que cet objectif ne peut être atteint qu’avec un soutien financier. Sweeb a souligné la nécessité d’une collaboration continue et a attiré l’attention sur l’importance des données et des informations fournies dans le rapport 2021 sur les OFM et le Centre d’échange d’informations. 

Elle a déclaré qu’elle attend impatiemment les prochaines réunions de 2021 et a souligné la nécessité pour le travail du FNUF d’alimenter ces réunions, et pour la volonté politique mondiale d’agir. Sweeb a clos la réunion à 9h17 HAE (GMT-4).

Brève analyse de la réunion

«Mère Nature est très généreuse mais très impitoyable, si vous détruisez la Nature, la Nature vous détruira.» - Wangari Maathai

Les conséquences de notre utilisation destructive continue des forêts illustrent clairement ce que nous savons déjà de notre position actuelle vis-à-vis de la nature. Ces conséquences comprennent la pandémie la plus dévastatrice de l’histoire récente - la COVID-19; la température moyenne mondiale la plus élevée de l’histoire et le phénomène omniprésent et systémique de la dégradation des sols. N’ayant plus le choix, la communauté mondiale s’est tournée vers les forêts pour leur multifonctionnalité dans la récupération des écosystèmes pour la séquestration du carbone, la protection de la biodiversité et la conservation des sols et des terres.

Dans ce contexte, pour la deuxième fois dans l’histoire, le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) s’est réuni dans un format virtuel, en raison des restrictions des réunions en personnes imposées par la pandémie de la COVID-19 en cours. Contrairement à la session de l’année dernière, la seizième session du Forum (FNUF16) a couvert l’intégralité de son ordre du jour, et rassemblant les membres pour intervenir sur diverses questions techniques. Le Forum a également adopté le programme de travail pour 2022-2024, qui fournit une feuille de route claire pour les travaux du FNUF au cours des trois prochaines années.

Les représentants de haut niveau à la FNUF 16 ont renouvelé leur engagement à faire en sorte que chaque effort de reprise compte pour les forêts et la nature. Le mantra «reconstruire en mieux» résonne fortement pour la protection, la conservation et la restauration des forêts. Le rôle du FNUF en tant qu’acteur fédérateur est inscrit dans son mandat qui consiste, entre autres, à améliorer la coordination des politiques et des programmes, et à renforcer l’engagement politique en faveur de la gestion durable des forêts (GDF).

Cette analyse se concentre sur les efforts de reprise post-pandémie et explore les opportunités saisies au niveau mondial pour mettre les forêts au cœur de la campagne «reconstruire en mieux».  

Faire la paix avec la nature

La COVID-19 a mis à nu la relation brisée entre l’homme et la nature. Depuis des années, des recherches ont été présentées sur la façon dont la déforestation et la disparition de la faune sauvage mettent les humains en contact avec des maladies contre lesquelles nous n’avons aucune résistance. Au niveau mondial, il a été démontré que la pandémie est considérée comme une conséquence directe de notre incapacité à prendre soin de la planète. Les modes de consommation et les systèmes de production mondiaux constituent un danger pour la nature et, par conséquent, pour notre survie et notre bien-être futurs sur Terre. De nombreux délégués à la FNUF 16 ont répercuté ces sentiments que les enjeux sont élevés et la nécessité de faire la paix avec la nature plus urgente que jamais.

Les membres ont renouvelé leurs engagements envers la GDF et la mise en œuvre du plan stratégique des Nations Unies pour les forêts (PSNUF). Le Forum a donné l’occasion d’explorer les liens entre les différents points d’entrée pour la protection de la nature, notamment les forêts, la Convention sur la diversité biologique et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, et a jeté les bases pour des actions concertées. Les forêts, selon de nombreuses personnes, fournissent le levier nécessaire et, par conséquent, la mise en commun des efforts pour réaliser le PSNUF constitue une solution gagnant-gagnant pour tous les secteurs, tout en permettant également d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).

La publication phare tant attendue du Forum, le Rapport sur les Objectifs forestiers mondiaux 2021, a été très bien accueillie en tant que reflet des réalisations et des actions des membres dans le respect des engagements forestiers au titre de certains Objectifs forestiers mondiaux (OFM) du PSNUF, et de leurs contributions aux ODD. Ceux qui y ont contribué ont fièrement loué le processus, tandis que beaucoup d’autres se sont montrés motivés pour mettre en avant leur engagement et leurs actions lors du prochain cycle de rapports.

Cependant, le rapport a clairement montré que même si des progrès ont été réalisés dans l’augmentation du couvert forestier par le biais du boisement et de la restauration, la dégradation de notre environnement naturel est une menace pour ces acquis et d’autres.

Le regard du monde sur les forêts

L’année 2020, comme certains l’ont dit, n’a pas été à la hauteur des attentes, en tant que super année pour la nature et les hommes, car le monde faisait du travail à partir du domicile  et l’attention des gouvernements était concentrée sur l’urgence de santé publique créée par la COVID-19. Cependant, inévitablement, les nations se sont tournées vers la nature pour trouver des solutions durables afin de restaurer l’écosystème et la santé humaine. Cette année, le Forum a fourni une plateforme pour des solutions, au moment où l’attention accordée aux solutions basées sur la nature dans le monde entier ne cesse de croître. Les liens fournis par les priorités thématiques sont arrivés à un moment opportun.

Le cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 devrait être adopté à la quinzième conférence des Parties (CdP15) de la Convention sur la diversité biologique prévue en 2021 à Kunming, en Chine. Même si le dernier projet de cadre ne contient aucune référence spécifique aux forêts, il est clair que le PSNUF et les OMF peuvent contribuer à faire en sorte que les forêts ne soient pas laissées pour compte. En outre, le message du Forum concernant la nécessité d’améliorer les actions climatiques basées sur les forêts dans les contributions déterminées au niveau national (CDN) est également pertinent pour la 26e réunion de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques qui se tiendra prochainement à Glasgow, en Écosse.

Le quinzième Congrès forestier mondial, prévu en 2022 à Séoul, en République de Corée, identifiera les mesures clés qui doivent être mises en place au moment où le secteur forestier s’adapte à la nouvelle réalité et cherche à aider à «reconstruire en mieux».

La Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) offre l’occasion de transformer le potentiel en réalité en ce qui concerne le rôle des forêts dans le soutien du bien-être humain et la reprise après la pandémie de la COVID-19. Lors de la célébration de la Journée internationale des forêts le 21 mars, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a salué le thème «Restauration des forêts: Une voie vers la reprise et le bien-être», pour son alignement sur la Décennie des Nations Unies. Nombreux sont ceux qui à la FNUF 16, ont partagé son sentiment selon lequel la reconstitution des forêts se profile à l’horizon et qu’il n’est pas trop tard pour agir.

Financement des forêts

La pandémie de la COVID-19 a, pour ainsi dire, «changé la donne» des négociations mondiales. Les pays qui ont compté sur le financement public des forêts, tel que l’aide publique au développement (APD), ont été confrontés à un dilemme au moment où ils  luttaient contre la crise sanitaire en cours, tout en planifiant la relance verte après une pandémie. Cependant, comme beaucoup l’ont fait remarquer au cours de la FNUF 16, les économies d’échelle présentées par l’investissement dans la nature ne peuvent plus être ignorées, en particulier sur la base des avantages socio-économiques qui découlent d’écosystèmes sains. Le choix n’est plus l’un ou l’autre, mais les deux à la fois.

 Les membres du Forum ont présenté leurs activités dans ce domaine, en citant l’intégration du financement des forêts dans les plans de relance post-COVID et le financement d’activités telles que le reboisement, la gestion des incendies, la plantation d’arbres et la restauration des paysages.

Les évaluations des impacts de la pandémie, y compris sur des millions de personnes tributaires des forêts, ont fait entendre leur voix à la FNUF 16. Même si beaucoup ont reconnu que les impacts à moyen et à long terme ne sont pas encore reconnus, il existe un accord sur la nécessité de mettre en commun les ressources et le financement pour les forêts. La dernière note d’orientation du Forum, intitulée «Mobiliser les investissements et le financement», a été bien accueillie en tant que base pour élaborer des moyens de financer la GDF en tant qu’élément clé du redressement durable post-COVID-19 (UN/DESA Policy Brief #88). 

Le lancement par la FNUF 16 du Mécanisme d’échange d’informations dans le cadre du Réseau mondial de facilitation du financement des forêts est une autre étape qui prouve que le Forum est prêt à soutenir la mise en œuvre des OFM par ses membres, et par là, libérer le plein potentiel des forêts pour atteindre les ODD. Le manque de financement public, comme certains l’ont observé, n’est plus acceptable pour beaucoup comme raison de ne pas agir, car des sources et des partenariats novateurs du secteur privé sont désormais disponibles pour soutenir la volonté politique exprimée en faveur de l’action forestière. 

Des avenirs novateurs pour la nature

Le rôle de plus en plus important du FNUF dans l’amélioration de la responsabilité sociale et dans l’engagement total des communautés autochtones a également été reconnu à la FNUF 16. Les solutions fondées sur la nature requièrent, comme certains l’ont fait remarquer, des idées novatrices ayant un impact sur le changement de comportement des producteurs et des consommateurs, et permettant de renverser la tendance en matière de déforestation.

L’initiative «Une seule santé» de l’UE, qui empêche le commerce de biens liés à la déforestation, est l’une de ces initiatives qui visent à déclencher la responsabilité sociale. De nombreux pays ont également mis en avant des produits sans déforestation, signe que le Forum a rattrapé le vent du changement transformateur.

Le FNUF est appelé à évoluer, car les membres demandent de plus en plus de s’attaquer aux facteurs de la déforestation. Bien qu’il n’existe pas de solution miracle pour un changement transformateur - en grande partie en raison de la diversité nationale et régionale des contextes environnementaux, économiques et culturels de l’utilisation durable - des politiques communes dans des secteurs tels que l’agriculture, l’exploitation minière, le bois et d’autres sont essentielles. De nombreux pays ont attiré l’attention sur les avantages de l’agroforesterie. Certains ont également mentionné les efforts entrepris pour diversifier la structure des forêts par la plantation de diverses espèces d’arbres afin d’accroître la valeur des services écosystémiques. Les membres ont tiré des enseignements sur la valeur des écosystèmes sains, soulignant la manière dont l’écotourisme a doublé dans de nombreux pays parce que des citoyens cherchent à passer plus de temps à l’extérieur dans des lieux naturels pendant la pandémie.

En dépit de l’éloignement lié aux fermetures et aux restrictions qui empêchent une rencontre en personnes, la FNUF 16 a maintenu une lueur d’espoir pour les relations futures entre la nature et les hommes. Le FNUF et ses partenaires et collaborateurs ont montré leur volonté d’embrasser non seulement le pouvoir de transformation des forêts, mais aussi d’exploiter la demande des sociétés pour un avenir plus propre et plus résilient.

Further information

Participants

Tags