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Daily report for 27 January 2005

Jeudi, les participants la Confrence Internationale Biodiversit: Science et Gouvernance se sont runis en ateliers tout le long de la journe pour plancher sur: la gouvernance; lagriculture; la documentation de la biodiversit; les dfis poss la ralisation de lobjectifs 2010; la biodiversit et les zones urbaines; la biodiversit et la sant; la biodiversit microbienne; les dfis relever dans la gestion des pcheries; linnovation; les indicateurs et lobjectif 2010; la diversit biologique et culturelle; et, la gestion de la biodiversit tropicale et subtropicale les forts et les les.  

NDLR: La couverture des ateliers a t limite ceux dcrits ci-dessous et leur slection sest faite suivant les priorits dfinies par les organisateurs de la Confrence.

ATELIERS

GOUVERNANCE: Gouvernance multi-niveaux de la biodiversit: Anil Gupta, de lIndian Society for Research and Initiatives for Sustainable Technologies and Institutions, a parl des savoirs traditionnels axs sur la prservation de la biodiversit. Il a plaid pour ltablissement: dun fonds pour la rcompense et la compensation des pourvoyeurs de connaissances; lexigence de renseignements sur les sources des connaissances, dans les applications brevetes; et la tenue dun registre international des innovations technologiques durables et des savoirs traditionnels.

Chimre Diaw, du Centre International de Recherche Forestire, a parl de la construction sociale de la biodiversit. Il a prcis que le dfi relever rside dans la mise en place dun cadre articul la fois sur les grandes et les petites institutions et sur les connaissances locales et scientifiques.

Au cours de la discussion de groupe, Maria Fernanda Espinosa, de lUICN, a attir lattention sur le besoin: de procdures de consentement pralable, en connaissance de cause, pour laccs aux savoirs et aux ressources; dun partage des avantages; dune valorisation conomique des savoirs traditionnels; et de la reconnaissance des droits des utilisateurs et des pourvoyeurs. Charles McNeill, du PNUD, a prsent lEquator Initiative, conue pour le renforcement des capacits communautaires en matire de prservation de la biodiversit et de rduction de la pauvret. Grazia Borrini-Feyerabend, Suisse, a parl des diffrences entre les types de gouvernances et la qualit de la gouvernance. Bernard Roussel, du Muse National Franais dHistoire Naturelle (MNHN), a dclar que la reprsentation des communauts locales, relative la protection des savoirs traditionnels devrait tre base sur des concepts communs. Joseluis Samaniego, de la Commission Economique des Nations Unies pour lAmrique Latine et les Antilles, a soulign la ncessit de traiter les lacunes et les dcalages relatifs la prservation de la biodiversit, dans les politiques et les pratiques gouvernementales, ainsi que les synergies entre mcanismes pertinents. Il a galement indiqu que les accords internationaux devraient tre assortis de calendriers et dobjectifs quantitatifs clairs. Renaud Dutreil, Ministre Franais du Service Civil et de la Rforme Administrative, a soulign la ncessit de rgles communes dans la mise en place de la gouvernance multi-niveaux de la biodiversit.

Partenariat mondial pour lutilisation des ressources biologiques: Georges Massiot, de Pierre Fabre, a parl de la compensation des communauts locales pour lutilisation de la biodiversit, soulignant que de nombreuses entreprises reconnaissent la question du partage des avantages et quelles sont prtes cooprer avec les gouvernements.

Au cours de la discussion de groupe, Martha Chouchena-Rojas, de lUICN, a soulign limportance de laccs aux ressources gntiques et du partage des avantages qui en sont tirs, et a apport son appui la proposition franaise dtablir un groupe dexperts international sur la biodiversit, charg dvaluer les bonnes pratiques. Nathalie Kosciusko-Morizet, du Parlement franais, a plaid pour louverture de laccs aux matriaux gntiques et pour le partage des cots de la prservation. Alberto Glender, de lAmbassade du Mexique en Inde, a soulign le besoin dun partenariat pour la prservation de la biodiversit. Brendan Tobin, de lUniversit des Nations Unies, a dclar que la biotechnologie est troitement lie lide dun rgime solide daccs et de partage des avantages. Everton Vargas, du Ministre Brsilien des Affaires Etrangres, a dclar quune volont politique est ncessaire pour la reconnaissance des droits des communauts locales. Leonard Hirsch, du Smithsonian National Museum of Natural History, a dclar que la gouvernance relative la prservation des ressources gntiques requiert traabilit et transparence.

Expertise, information et processus dcisionnel politique: Parlant de la structuration des stratgies du dveloppement durable, Pierre Valette, de la Direction Gnrale de la Recherche, la CE, a dclar quil est important de dterminer les besoins en matire dinformation, utiles aux processus dcisionnels.

Au cours de la discussion de groupe, Patrick Blandin, du MNHN, a appel les scientifiques partager expertise et pratiques en vue de faciliter les prises de dcisions. Peter Bridgewater, Secrtaire Gnral de la Convention de Ramsar, a recommand que les organes scientifiques des conventions ayant trait la biodiversit coordonnent leurs travaux. Gordon McInnes, de lAgence Europene de lEnvironnement, a soulign la ncessit dune connectivit linformation. Monique Barbut, du PNUE, a dclar que le groupe dexperts international sur la biodiversit devrait viser: amliorer la qualit des politiques de biodiversit; intgrer la science de la biodiversit dans les politiques conomiques et sociales; et amliorer lutilisation des recherches disponibles, et mener de nouvelles, sur la biodiversit. Sybille van den Hove, de lEuropean Platform for Biodiversity Research Strategy, a soulign le besoin damliorer le savoir scientifique et son interface avec la biodiversit. Hamdallah Zedan, Secrtaire Excutif de la Convention sur la Diversit Biologique (CDB), a dclar que le groupe dexperts international sur la biodiversit devrait aider lapplication de la CDB, travers la dtermination des priorits et le comblement des lacunes.

Serge Lepeltier, Ministre Franais de lEcologie et du Dveloppement Durable, a soulign limpratif de rsoudre les conflits dintrts touchant au domaine de la biodiversit et dintgrer laccs aux, et le partage des avantages tirs des, ressources gntiques, dans les lgislations nationales.

AGRICULTURE: Les participants ont entendu des exposs dtudes de cas portant sur: les systmes agricoles locaux, en Indonsie; lagro-foresterie diversifie en Indonsie; leutrophie culturale dans le Golf Nordique du Mexique; les pratiques pastorales et la dynamique de la vgtation ligneuse dans le Sahel; et le plan de rtablissement des oiseaux de ferme au Royaume-Uni.

Les modrateurs de latelier ont, ensuite, introduit le dbat gnral. Henri Buller, de lUniversit dExeter, a soulign la ncessit de dterminer le type de biodiversit devant tre driv de lagriculture et de re-conceptualiser la biodiversit plutt comme partie intgrante de lagriculture que comme facteur externe. Emile Frison, Directeur de lInstitut International des Ressources Phytogntiques, a soulign que la biodiversit peut tre un moteur pour lintensification de lagriculture dans les zones marginales. Jacques Baudry, de lInstitut National Franais de la Recherche Agricole (INRA), a soulign la ncessit de promouvoir les communauts locales. Bernard Hubert, de lINRA, a suggr dtudier davantage la relation entre la mondialisation des marchs et les biens produits lchelon local, et a soulign le besoin dun changement des mentalits sur les droits et responsabilits des agriculteurs. Sara Scherr, du Groupe Consultatif sur la Recherche Agricole Internationale, a dclar que les agriculteurs sont des acteurs de la biodiversit, et a soulign le besoin de prendre en considration les Objectifs de Dveloppement du Millnaire relatifs la scurit alimentaire, dans une perspective cosystmique. Le Prsident de lAtelier, Harison Randriarimanana, Ministre Malgache de lAgriculture, de lElevage et de la Pche, a dclar quune forte dtermination politique et un changement de paradigme sont indispensables. Dominique Bussereau, Ministre Franais de lAgriculture, de lAlimentation, de la Pche et des Affaires Rurales, a mis laccent sur linterdpendance entre lagriculture et la biodiversit, et a soulign le besoin dtablir des partenariats, de dvelopper la recherche et damliorer la prise de conscience.

LES DEFIS POSES A LA REALISATION DE LOBJECTIF 2010: Aprs la discussion des principales questions ayant trait la recherche axe sur la prservation et du point de savoir si le niveau actuel de cette recherche est satisfaisant, le modrateur de la table ronde, Jean-Pierre Revret, de lUniversit du Qubec, a ouvert le dbat consacr aux propositions damlioration de la recherche et son financement. Natarajan Ishawaran, de lUNESCO, a expliqu que davantage de fonds sont injects dans le secteur de lducation que dans celui de lenvironnement. Jean-Yves Grosclaude, de lAgence Franaise de Dveloppement, a mis en exergue les besoins des pays en dveloppement dans le domaine du renforcement des capacits, faisant tat de la difficult de convaincre les ministres des finances, des avantages des programmes de prservation. John Robinson, Vice-prsident de la World Conservation Society, a soulign la ncessit dun cadre organisationnel pour la collecte et lanalyse des donnes, le suivi, et les prises de dcisions. Thomas Lovejoy, Prsident du Centre Heinz, a soulign le besoin dorganiser linformation et le savoir. Pierre Mathy, de la Direction Gnrale de lEnvironnement, la CE, a dclar quun effort humain et infrastructurel est ncessaire, pour lamlioration de la recherche, et a expliqu la manire dont le 7e programme-cadre de lUE intgre les questions lies la biodiversit. 

Dans le dbat qui a suivi, les participants se sont accords pour dire que la Confrence devrait fournir des propositions concrtes, et a suggr, entre autres, de cibler lOrgane Subsidiaire de la CDB, charg de fournir des Avis Scientifiques, Techniques et Technologiques ou de btir sur les rsultats de DIVERSITAS.

Le Prsident de lAtelier, Watson, a propos des projets de conclusions soulignant, entre autres: quun renforcement des capacits est requis pour les communauts scientifiques et politiques; que le financement est inadquat, en particulier, dans les pays en dveloppement; et que les ministres des finances et dautres ministres doivent tre impliqus. Les participants ont t galement davis quil est besoin: dintgrer les sciences naturelles et sociales; dtablir des quipes multi- et interdisciplinaires; dvaluer les progrs accomplis, au moyen de donnes de rfrence; et dlaborer un cadre pour la recherche, le suivi et la formulation des politiques. Ils ont dcid dapporter leur appui ltablissement dun processus consultatif dvaluation, la suite de lEvaluation Ecosystmique du Millnaire.   

BIODIVERSITE ET SANTE: Les proccupations sanitaires mondiales: Le Prsident de lAtelier, Eric Cornut, Prsident de Novartis-France, a soulign que les maladies ne respectent pas les frontires qui sparent les pays pauvres et les pays riches.

Paul Epstein, de la Harvard Medical School, a parl des consquences de linstabilit climatique sur la sant, sur la biodiversit et sur lconomie mondiale. Il a expliqu comment des maladies nouvelles, rsurgentes et redployes sont devenues des forces de changement de dimension plantaire, influant notamment lrosion de la biodiversit.

Jonathan Patz, de lUniversit du Wisconsin, a prsent un expos sur les changements survenus dans le monde et sur lmergence de maladies, soulignant limportance des facteurs social, politique et conomique dans la dclaration des maladies infectieuses (MI). Il a expliqu comment le dboisement peut mener la multiplication des cas de paludisme, suite une modification du milieu cologique des moustiques.

Richard Ostfeld, du Millbrook Institute of Ecosystem Studies, a prsent un expos sur la biodiversit et les risques de maladies, se focalisant sur la maladie de Lyme. Il a soulign quoutre les pathognes, les rservoirs et les vecteurs naturels, linteraction des espces peut donner lieu une transmission de maladies, des animaux aux tres humains. Il a conclu que la grande diversit des vertbrs rduit les risques humains dexposition la maladie de Lyme et au virus de la rgion ouest du Nil.

Christian Lannou et Marie-Laure Desprez-Loustau, de lINRA, ont prsent un expos sur lpidmiologie cosystmique et la gestion durable des forts et de lagriculture. Lannou a mis en garde que les changements climatiques pourraient provoquer maladies et invasions dinsectes, et a cit des exemples de cultures qui ne peuvent plus tre produites sous forme de monocultures grande chelle, en raison de la faiblesse de leur diversit gntique.

Outils et mthodes modernes et nouvelles manires de penser: Pejman Rohani, de lUniversit de Georgia, a prsent un expos sur les mcanismes qui sous-tendent la dynamique MI. Il a fourni des explications concernant les incongruits entre les modles et les donnes des dclarations pathologiques.

Jean-Franois Gugan, de lInstitut Franais de Recherche pour le Dveloppement (IRD), a prsent une tude sur la macro-cologie et la dynamique dmographique des MI. Il a dcrit la macro-cologie de la coqueluche et du cholera. Mettant en lumire laccroissement des changes entre les rservoirs de MI, il a encourag la mise en place de programmes de vaccination mondiaux pour une radication efficace des MI, et dun programme international de prvision des futurs risques sanitaires ayant rapport avec la biodiversit.

Jean-Paul Gonzalez, de lIRD, a parl des lments fondamentaux et des zones dmergence des maladies. Il a appel au changement des pratiques agricoles, pour rduire au minimum les pidmies de MI, notamment travers laccroissement de la diversit gntique des animaux de ferme.

Dans le dbat qui a suivi, les participants ont soulign la ncessit daccrotre: la recherche transdisciplinaire sur les MI, en particulier dans le milieu cologique urbain; le partage des avantages tirs des dcouvertes pharmaceutiques; la reconnaissance de linterdpendance du climat et de la biosphre; et la diversification des systmes de production alimentaire.

DIVERSITE MICROBIENNE ET SOCIETE: Le Prsident de lAtelier, Kenneth Timmis, du Centre Allemand de Recherche Biotechnologique, a donn un aperu sur la diversit phylogntique et fonctionnelle des microorganismes. Il a dcrit la versatilit microbienne, et a fait tat dun manque important de connaissances sur la diversit, les processus vitaux et la valeur potentielle des microorganismes.

Erko Stackebrandt, de la German Collection of Microorganisms and Cell Cultures, a labor davantage sur la diversit et labondance microbiennes, signalant que la  culture et la prservation, ne serait-ce que dune fraction des microbes existants, sont des entreprises excessivement onreuses.

Michail Yakimov, de lInstitut Italien de lEnvironnement Marin des littoraux, a prsent un expos sur lexploration et lexploitation de la diversit des microbes qui dcomposent les polluants, mettant laccent sur des exprimentations dans lesquelles ladjonction de nutriments et dmulsifiants a acclr la dcomposition microbienne du ptrole.

Willem de Vos, du Centre de Wageningen des Sciences Alimentaires, a cit des exemples de la manire dont la diversit et la fonctionnalit microbienne dans les aliments et dans le corps humain, contribuent la sant, et comment les connaissances dans ce domaine pourraient tre profitables lHomme.

Jacques Balandreau, du Centre National Franais de Recherche Scientifique, a expliqu comment les activits humaines affectent la diversit microbienne dans les sols et dans nos corps, et a prcis que laccroissement actuel des pathognes environnementaux mergeants, est d notre ignorance passe de la microbiologie.

Angeli Kodjo, de lEcole Nationale des Sciences Vtrinaires, de Lyon, a dclar que sagissant de microbes, le sort des animaux est li au ntre, car les tres humains acquirent la fois les microbes et la capacit de rsistance, travers le contact avec les animaux domestiques, et vice versa.

Vctor de Lorenzo, de lUniversit Autonome de Madrid, a dcrit la biodgradation comme tant une bataille entre les polluants et les bactries, et a dclar que les aptitudes catalytiques du paysage bactrien, sont suprieures celles des activits individuelles cumules des microbes.

INNOVATION: Linnovation pour et par la biodiversit: Le Prsident de lAtelier, Bana Bihari Jana, de lUniversit de Kalyani, en Inde, a introduit la session, mettant laccent sur la question des organismes gntiquement modifis (OGM).

Pierre-Henry Gouyon, de lUniversit de Paris-Sud, a dclar que le dbat sur les OGM devrait se focaliser plutt sur lconomie et lcologie que sur la scurit alimentaire. Mettant en exergue le principe de prcaution, il a fait tat de srieuses proccupations environnementales en rapport avec les OGM, et a prcis que les OGM devraient tre rejets tant que leur brevetage nest pas harmonis lchelle mondiale.

Dcrivant le cadre rglementaire relatif la prvention des risques biotechnologiques, mis en place dans son pays, Roger Zangr, de lAgence Nationale Burkinab de lEvaluation de Recherche, a argu que lallgement de la pauvret exige linnovation, et a suggr de plutt gnrer des faits que de laisser la peur et la prsomption prvaloir.

Marc Dufumier, de lInstitut National Franais dAgronomie, a mis en exergue les russites accomplies travers linnovation base plutt sur la tradition que sur la technologie. Il a fait part de ses doutes concernant la gntique en tant que facteur limitatif dans lagriculture.

David Heyd, de lUniversit Hbraque, a tabli une distinction entre la valeur axe sur ltre humain et la valeur tout court, et, soulignant que la biothique est usuellement associe la sant humaine, a prcis que la sant humaine et celle de des cosystmes peuvent entrer en conflit.

Table ronde: Grgoire Berthe, de lAssociation Nationale Interprofessionnelle Franaise pour la Sauvegarde des Graines et des Plantes, a appel davantage de recherches sur la porte des changes entre les matriaux gntiques, y compris la pollinisation. Dominique Lecourt, de lUniversit Denis Diderot, a remis en question lapplicabilit de la science aux questions techniques.

Les participants ont soulign qutant donn que la science avance en sappuyant sur les dcouvertes prcdentes et que des gnes transfrs existaient dj dans la nature, les OGM ne sont pas une invention et, par consquent, ne devraient pas tre brevets. Ils ont galement dbattu du recours la biotechnologie pour lamlioration de la qualit des aliments, de lintgration de la biothique dans la formation scientifique, et de lamlioration de la comprhension des agro-cosystmes.

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Participants

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UK
US
Negotiating blocs
European Union

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