Daily report for 13 March 2019
4th Meeting of the OECPR and 4th Session of UNEA
Les délégués ont, aujourd'hui, couru pour terminer les négociations autours de tous les projets de résolution en suspens. La Grande commission (GC) s'est réunie dans des plénières du matin, de l'après-midi et du soir et a approuvé des textes sur les pertes alimentaires, la biodiversité et l'ANUE-5. Des discussions non officielles ont eu lieu au cours de la journée sur d’autres projets de résolution, qui ont abouti à l’approbation de résolutions sur le processus des Perspectives de l’environnement mondial (GEO), les plastiques à usage unique et les déchets marins et les micro-plastiques. Le PNUE a publié aujourd'hui le sixième rapport GEO (GEO-6) et les délégués se sont réunis en plénière pour présenter les déclarations nationales.
La Grande Commission
Le matin, le président de la GC, Fernando Coimbra (Brésil), a présenté à la plénière plusieurs articles pour examen et approbation. Les présidents des groupes de travail et de contact ont rendu compte de deux résolutions adoptées portant sur les pertes et déchets alimentaires (UNEP/EA.4/L.3) et sur les innovations concernant la biodiversité et la dégradation des sols (UNEP/EA.4/L.11). La GC a approuvé et transmis les projets approuvés à la séance plénière de l'ANUE-4, ainsi qu'un texte de compromis sur l'ANUE-5 (UNEP/EA.4/L.29), sans autre observation.
L'UE et la MALAISIE se sont opposées à des textes de compromis rédigés la veille au soir, portant respectivement sur les plastiques à usage unique et les déchets plastiques marins. Les parties intéressées ont procédé à des consultations officieuses menées par le Président du Groupe de contact 2, Martin Gronda (Argentine).
La présidente du Groupe de travail 2, Julia Pataki (Roumanie), a indiqué que les consultations autour des textes relatifs à la déforestation et à la géo-ingénierie nécessitaient davantage de temps. Les parties intéressées ont également procédé à des consultations officieuses, modérées par Pataki et Agus Justianto (Indonésie).
Au sujet de GEO-6, Lukáš Pokorný (République tchèque) a indiqué qu'une proposition de compromis a été discutée de manière non officielle et attendait l'approbation des capitales.
Après les consultations, la plénière s'est réunie de nouveau l'après-midi. Gronda a indiqué que des textes de compromis ont été adoptés au sujet à la fois la lutte contre la pollution par les produits en plastique à usage unique (UNEP/EA.4/L.10) et des déchets plastiques et des micro-plastiques marins (UNEP/EA.4/L.7). La GC a approuvé et transmis les deux résolutions à l'ANUE-4. Le JAPON, la NORVÈGE et le SRI LANKA ont accueilli avec satisfaction l'adoption de la résolution, le JAPON soulignant le rôle du PNUE dans la mise en œuvre de la résolution sur les déchets en plastique et la nécessité de collaborer avec la Convention de Bâle et l'Organisation maritime internationale. L'INDE et l'UE ont exprimé leur déception devant le fait que la résolution sur les plastiques à usage unique ait été affaiblie et ont averti que cela ne devrait pas affecter la formulation convenue concernant le même sujet dans le projet de déclaration ministérielle.
Les co-modérateurs Pataki et Justianto ont demandé un délai supplémentaire pour traiter les articles restants relatifs à la déforestation et à la géo-ingénierie. Le Président Coimbra a annoncé que Marcus Davies (Canada) modérerait la discussion sur GEO-6, en raison du départ imminent de Pokorný plus tard dans la journée.
La GC s'est réunie à nouveau dans la soirée. Gustavo Baptista (Brésil), parlant au nom de Davies, a indiqué qu'un consensus a été atteint sur un texte de compromis portant sur le renforcement de l'interface science-politique du PNUE et l'approbation de GEO (UNEP/EA.4/L.27). La résolution a été approuvée et transmise à l'UNEA-4.
Le modérateur Pataki a indiqué qu'aucun consensus n'a pu être atteint autour du projet de résolution sur la déforestation et les chaînes d'approvisionnement en produits agricoles. L'UE, déçue par le fait que toutes les délégations n'aient pas accepté le concept derrière la résolution, à savoir, que les chaînes d'approvisionnement agricoles sont l'un des principaux facteurs de la déforestation, a déclaré qu'elle a choisi de retirer la résolution. Les délégués ont pris l'engagement de revenir sur cette question dans d'autres futurs forums de l'ANUE. La COLOMBIE et la BOLIVIE ont regretté que le projet de résolution n'ait pas été adopté et ont annoncé leur appui en faveur de propositions similaires dans le futur.
Le modérateur Justianto a indiqué qu'aucune consultation n'avait eu lieu autour de la résolution sur la géo-ingénierie, et la SUISSE a déclaré qu'elle avait choisi de retirer la résolution. Il a déploré que plusieurs délégations n'aient pas été en mesure d'accepter la proposition de compromis finale et a anticipé la poursuite des discussions sur cette question, au-delà de l'ANUE. La NOUVELLE ZÉLANDE, la BOLIVIE, la NORVÈGE et l'UE ont rendu hommage à la Suisse pour ses efforts et la BOLIVIE a regretté que le principe de précaution n'ait pas été suffisamment reconnu sur cette question.
Coimbra a exprimé sa fierté pour les accomplissements du groupe dans la résolution des questions environnementales émergentes, signalant que le nouveau programme de travail adopté viendrait soutenir leurs efforts en cours.
Ordre du jour provisoire, date et lieu de l'ANUE-5: Coimbra a indiqué que cet article avait déjà été traité, avec l'approbation du projet de résolution UNEP/EA.4/L.29 plus tôt dans la journée.
Adoption du rapport préliminaire du rapporteur de la réunion: Coimbra a invité les délégués à examiner le rapport de procédure préliminaire de la GC présenté par le rapporteur, Putera Parthama (Indonésie), et à adopter le rapport, étant entendu que la version finale, à compléter par le Secrétariat, comprendra un compte rendu de la séance plénière de clôture. Les délégués ont adopté le rapport préliminaire de la Grande commission (UNEP/EA.4/CW/L.1).
Clôture: Coimbra a chaleureusement remercié Parthama et le secrétariat du PNUE et a exprimé sa plus profonde gratitude à la présidente de l'OECPR, Francisca Ashietey-Odunton, et à tous les membres du CRP pour leur travail consistant à présenter «un ensemble de décisions mûres» qui ont permis l'achèvement des travaux cette semaine. Il a clos la réunion à 20h51.
Perspectives de l'environnement mondial
Dialogues interactifs: Dans la matinée, l'équipe de GEO-6 a présenté les conclusions du rapport GEO-6. La modératrice Nadya Hutagalung, ambassadrice de bonne volonté du PNUE, a ouvert la session en soulignant l'importance de l'interface science-politique.
Jian Liu, scientifique en chef du PNUE, a déclaré que tous les rapports du PNUE soulignaient la nécessité de changer, «pour nous-mêmes et pour les générations à venir».
Paolo Soprano, coprésident du Groupe consultatif intergouvernemental de haut niveau et des parties prenantes (GHN), a expliqué comment le rapport GEO-6 avait été élaboré durant le processus de 18 mois qui a abouti, en janvier 2019, à la négociation et à l'approbation du Résumé à l'intention des décideurs lors d'une réunion de quatre jours à Nairobi.
La coprésidente du GHN, Yi Huang, a souligné la pertinence du rapport pour la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et de la lutte contre le changement climatique.
Pierre Boileau, chef de l'unité GEO-6 du PNUE, a expliqué que le rapport avait pris en compte les progrès accomplis dans la réalisation de 93 indicateurs de développement durable et qu'il manquait des données sur plus de 40 indicateurs, soulignant la nécessité de disposer de plus de données et d'informations pour évaluer correctement les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs mondiaux.
Joyeeta Gupta et Paul Ekins, coprésidents de GEO-6, ont présenté le thème du rapport GEO-6, "Planète en bonne santé, Êtres en bonne santé". Gupta a souligné les facteurs d'une planète en mauvaise santé et a présenté des statistiques sur les questions transversales des produits chimiques, déchets, utilisation des ressources, consommation d'énergie et gaspillage alimentaire. Elle a donné des exemples d'impacts quantifiables d'une planète malsaine, tels que les sept millions de décès par an résultant de la pollution atmosphérique.
Ekins a parlé de l'innovation des politiques, signalant que GEO-6 contient des études de cas sur l'efficacité des politiques en matière d'environnement. Il s'est félicité de la vague des efforts ascendants actuels visant à réaliser les ODD et d'autres accords multilatéraux sur l'environnement, et a averti que les évolutions actuelles suggèrent que «cela n'est pas l'avenir que nous voulons».
Bob Watson, président du Groupe d'experts intergouvernemental sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), a souligné que le message de toutes les évaluations mondiales du processus GEO, de l'IPBES et du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) est le même: sans changement rapide, le réchauffement planétaire, l'érosion de la biodiversité et la dégradation des sols se poursuivront. Il a encouragé l'adoption d'approches fondées sur les écosystèmes pour les efforts d'atténuation et d'adaptation au climat et la restauration des écosystèmes.
GEO-6 pour les Jeunes: Au cours de cette table ronde, les auteurs du rapport GEO-6 pour les Jeunes ont mis en exergue des questions telles que la nécessité d'une réflexion systémique, l'éducation environnementale dans les écoles, des compétences professionnelles pertinentes pour les emplois verts et des actions contre les plastiques. Les orateurs ont proposé de nombreuses idées et ont exhorté les participants à garder à l’esprit le «pouvoir de l’émotion humaine» pour apporter des changements.
Lewis Pugh, patron des océans du PNUE et nageur d'endurance, a raconté à l'auditoire son expérience personnelle de la dégradation des océans à travers le monde.
Changement transformationnel: Cette table ronde s'est concentrée sur la possibilité d'actions quotidiennes visant à promouvoir la durabilité, insistant sur la nécessité de trouver des solutions aux différentes catégories de déchets, notamment les plastiques, les eaux usées et les déchets électroniques, ainsi que sur le rôle des États, des gouvernements locaux et des collectivités locales et du secteur privé dans la promotion du changement comportemental.
Autres rapports: Le groupe s'est réuni l'après-midi pour le lancement de trois rapports sur les ressources mondiales, les produits chimiques et la gestion des déchets.
Le co-président du groupe de travail sur les ressources internationales, Janez Potočnik, a présenté les conclusions du rapport intitulé Global Resource Outlook 2019, publié le 12 mars. Il a souligné que l'exploitation des ressources mondiales avait plus que triplé depuis 1970 en 2017. Les conférenciers ont mis l'accent sur l'urgence de dissocier l'utilisation des ressources naturelles et les impacts environnementaux de l'activité économique, et ont présenté des initiatives nationales en rapport, telles que: une stratégie d'économie circulaire en 2018 en Colombie; l’objectif des Pays-Bas de réduire de 50% l’utilisation des ressources primaires, d’ici 2030; et le paquet «économie circulaire» de l’UE en 2018.
Ligia Noronha, PNUE, a modéré un groupe de discussion sur les principaux enseignements tirés des rapports sur les Perspectives mondiales pour les produits chimiques II et sur la gestion des déchets régionaux. S'agissant du premier, les intervenants ont évoqué la taille croissante de l'industrie chimique et la complexité des chaînes d'approvisionnement mondiales; les impacts sanitaires, environnementaux et économiques de ces activités; et les liens entre la gestion des produits chimiques et des déchets et les objectifs de développement durable. Au sujet du second, les conférenciers ont souligné la valeur des rapports régionaux pour rendre compte des différents défis auxquels se trouvent confrontés les diverses régions.
Séance Plénière de l'ANUE-4
Lors de la plénière de l'après-midi, les délégués ont continué à présenter des déclarations nationales. Les orateurs ont abordé les thèmes des modes de CPD, des défis liés à la gestion des déchets, de la responsabilité élargie des producteurs et de la résilience au climat, ainsi que d'autres thèmes. Le NICARAGUA a lancé un vibrant appel en faveur d'une action mondiale concertée sur le climat et l'environnement, à l'échelle des mouvements mondiaux qui ont aboli l'esclavage, mis fin aux régimes coloniaux et établi les droits des travailleurs. Un ensemble complet des allocutions et des déclarations écrites est disponible à l’adresse: http://web.unep.org/environmentassembly/statements#
Dans les Allées
Les délégués se sont réveillés mercredi sur des textes de compromis des présidents cherchant à sortir de l'impasse diplomatique sur un sujet passionnant parmi bien d'autres, à savoir, les plastiques. L’Inde, dans le prolongement de l’engagement pris par le Premier ministre Modi d’éliminer progressivement les plastiques à usage unique d’ici 2022, a sollicité l’adoption d’une résolution approuvant la prise de mesures analogues par d’autres États Membres. La Norvège, le Japon et le Sri Lanka, à l'instar de nombreux autres États membres, ont souhaité l'apport d'une cohérence aux initiatives existantes en matière de lutte contre les déchets plastiques et les micro-plastiques en milieu marin et le passage à l'étape suivante, à savoir, la création d'un organe qui déterminerait les options de gouvernance possibles à l'ANUE-5. Toutefois, les longues négociations menées durant les sessions officielles et non officielles des réunions de l'OECPR-4, la semaine dernière, et de l'ANUE-4, cette semaine, ont été contrecarrées par la ferme résistance d'une poignée de pays.
Il n’est donc pas surprenant que les textes de compromis avancés contiennent des propositions très diluées. À la suite de l'opposition exprimée par l'UE et la Malaisie au sein de la GC, ces textes ont été renvoyés à des consultations officieuses. Selon certains participants, plutôt que de faire face à une plénière en colère avec des délégués faisant la file pour dénoncer l'absence de compromis viable sur ces deux questions, les négociateurs ont finalement décidé de conclure des accords qui ont abouti à de nouveaux textes que tous pouvaient approuver.
Le compromis élaboré sur les plastiques à usage unique encourage les États Membres à élaborer et à mettre en œuvre des actions nationales ou régionales visant à réduire les impacts environnementaux des produits en plastique à usage unique et à aider le PNUE à élaborer des plans d’action nationaux ou régionaux sur demande.
"C’est un verre à moitié plein", a déclaré un délégué, "ce n’est pas ce que nous voulions, mais notre pied est dans la porte". Un autre, plus philosophique, a souligné que ce n’était que le premier tour de réflexion sur les plastiques à usage unique, et qu'il "y a toujours l'ANUE-5".
En ce qui concerne les déchets plastiques marins, le compromis proroge le mandat du groupe spécial d'experts à composition non limitée sur les déchets marins et les micro-plastiques à l'ANUE-5 et crée une plate-forme multipartite au sein du PNUE, mais ne crée pas de groupe de travail à composition non limitée que certains avaient appelé pour. Les partisans ont souligné que la clé était de ne pas laisser la résistance «nous contraindre à la stagnation ou à un reculer d'un pas». Comme l'a conclu un délégué avec une patiente résignation, «tant qu'il y a une dynamique devant nous, même si c'est juste le strict minimum, nous trouverons toujours un moyen de faire avec".