Publié
par L'Institut
International du Développement Durable (IIDD)
Vol. 12 No. 175
Vendredi 27 Juillet 2001
LES FAITS MARQUANTS DE LA
DEUXIEME PARTIE DE LA CDP-6 DE LA CCCC
JEUDI 26 JUILLET 2001
Les délégués près de la
session de reprise de la CdP-6 ont tenu des réunions tout au
long de la journée pour poursuivre leur travail sur les
libellés des projets de décisions et de conclusions devant
être considérés par la CdP. Les participants se sont ainsi
réunis dans les groupes de négociation sur les finances, le
respect des obligation, les mécanismes et le thème de
LULUCF, ainsi que dans plusieurs sous-commissions et nombre de
consultations informelles.
LES GROUPES DE NEGOCIATION
LES MECANISMES: Le
groupe chargé de l'examen de ce thème s'est réuni, le
matin, pour considérer le papier officieux des Coprésidents,
qui est une consolidation du libellé de la décision
politique, du libellé de La Haye, du texte de Pronk et du
libellé agréé dans les groupes de travail technique. Le
Coprésident Chow nota que les deux groupes de travail
techniques étaient en réunion autour des thèmes: de
l'éligibilité au mécanismes et des procédures de
vérification des projets de mise en uvre concertée (JI) et
du cycle des projets relevant de l'Article 6 (JI); et du MDP.
Les participants débattirent de l'interface avec le groupe de
négociation sur le thème de LULUCF, notant que ce groupe
sera en charge des questions de fond relatives aux activités
relevant de LULUCF inscrites dans le cadre des mécanismes. Un
groupe de Parties visées à l'Annexe I mit en relief la
nécessité de se focaliser aussi sur l'Article 17 (échange
des droits d'émission). La réunion du matin fut ajournée,
les travaux se poursuivant au sein des groupes de travail
technique.
Le groupe de négociation se
réunit de nouveau dans la soirée et reçut un feedback des
groupes de travail technique. Le Président du groupe chargé
du MDP, Miguez, nota l'état d'avancement des travaux sur les
nouvelles méthodologies, le suivi, les registres, et
l'approbation des parties hôtes, autour desquels, devaient
demeurer un certain nombre de points de désaccord. Le
Président du deuxième groupe de travail technique, Ward,
nota de son côté que les délégués n'avaient traité
entièrement ni la question de la composition du comité de
supervision ni celle des appendices ayant trait à la mise en
uvre concertée (JI). L'orateur indiqua que les questions
ayant trait à l'éligibilité et au traitement du thème de
LULUCF, et les questions en rapport avec les Articles 5
(questions méthodologiques), 7 (communication des données)
et 8 (revue de l'information), doivent être traitées à la
CdP-7. Un groupe de Parties visées à l'Annexe I requit que
leur texte portant sur les appendices relatifs à la mise en
uvre concertée (JI) soit inclus dans le rapport. Le
Coprésident Estrada décréta que ce texte devait être
soumis séparément.
Le Coprésident Estrada nota
que les projets de décision concernant les mécanismes ont
été reformulés pour refléter la décision politique. Un
groupe de Parties visées à l'Annexe I affirma qu'une erreur
a été faite dans la décision concernant l'éligibilité,
qui englobait maintenant une référence à l'accord
"juridique" sur le respect des obligations. Un
certain nombre d'autres Parties visées à l'Annexe I
encouragèrent une harmonisation en y reflétant le chapitre
de la décision politique, consacré au thème du respect des
obligations.
Le Coprésident Estrada
indiqua que le papier officieux des Coprésidents sera
révisé pour refléter les progrès réalisés par ce groupe,
et qu'il sera présenté à la Plénière, vendredi. Ce
document ne remplaçait pas les textes de La Haye ou de Pronk.
LES FINANCES:
Le groupe de négociation sur le thème des finances a tenu
plusieurs séances de travail au cours de la journée du jeudi
pour traiter des libellés en suspens des projets de
décisions concernant l'Article 4.8 et 4.9 de la CCCC et
l'Article 3.14 (effets adverses) du Protocole, du transfert
des technologies et du financement.
Les Effets Adverses:
Le matin, le Coprésident Tsering introduisit le papier
informel sur l'Article 4.8 et 4.9. Les Parties débattirent
longuement de la formulation du chapeau concernant le soutien
financier des activités touchant au traitement des effets
adverses et s'accordèrent, finalement, sur un texte stipulant
que les activités peuvent être financées par le fonds
spécial pour la lutte contre le changement climatique
"et / ou" le fonds pour l'adaptation, ainsi que par
d'autres sources bilatérales et multilatérales.
Les délégués débattirent
également du libellé consacré à l'établissement d'un
fonds pour les situations de catastrophe naturelle destiné à
l'allégement des effets des catastrophes climatiques sur les
pays en développement vulnérables. Plusieurs Parties visées
à l'Annexe I, firent part de leurs réserves concernant
l'élargissement du fonds à l'allégement des effets des
catastrophes, et en particulier, pour son impact éventuel sur
les financements destinés à d'autres fins. La référence à
cette question fut supprimée.
Au sujet de l'Article 3.14,
les délégués débattirent du paragraphe appelant à la
réduction progressive ou à la suppression graduelle des
imperfections du marché, des encouragements fiscaux, des
taxes et de l'exemption et des subventions accordées dans
tous les secteurs émettant des gaz à effets de serre. Un
participant indiqua que cette formulation était tirée de
l'Article 2.1(a)(v) du Protocole et que, par conséquent, elle
devait inclure le texte complet figurant dans l'Article.
D'autres mirent en garde contre le risque de voir cela venir
fragiliser le "paquet politique" réalisé. Il
affirma que les ministres avaient omis, intentionnellement, le
reste de l'Article. Un comité restreint fut convoqué pour
traiter du reste des libellés crochetés qui n'affectent pas
directement la décision politique. Le groupe de négociation
se réunit de nouveau dans la soirée et procéda à
l'approbation des projets de décisions pour considération
par la CdP vendredi.
Le Financement:
Les Parties se réunirent dans un groupe informel, dans
l'après-midi, et de nouveau dans la soirée, pour la
rédaction des projets de décisions concernant le financement
relevant du FEM et du fonds spécial pour le contrôle du
changement climatique, du fonds d'adaptation et d'autres
sources bilatérales et multilatérales. Les projets de
décisions furent approuvés dans la soirée.
Le Transfert des
technologies: le groupe informel
termina ses travaux après avoir procédé à la suppression
de tous les crochets restants.
LE RESPECT DES OBLIGATIONS:
Au cours de la réunion du matin, le Coprésident Slade,
suggéra de procéder à travers le papier officieux des
Coprésidents sur les procédures et les mécanismes ayant
trait au thème du respect des obligations, dans le cadre du
Protocole. Au sujet du projet de décision de la CdP, les
délégués débattirent de questions juridiques et politiques
en rapport avec le paragraphe et conclurent que la CdP se
devait d'adopter les procédures et les mécanismes ayant
trait à ce thème, annexés jusque là. De nombreuses Parties
visées à l'Annexe I suggérèrent la suppression du
paragraphe, arguant que le mandat délivré par les ministres
était déjà été bien concrétisé à travers l'adoption de
la décision politique, mercredi 25 juillet, et que la CdP
n'avait pas d'autorité juridique lui permettant de procéder
à l'adoption des procédures et des mécanismes ayant trait
au thème du respect des obligations dans le cadre du
protocole. Ils ajoutèrent que la poursuite du travail était
requise sur cette question et que ce qu'il fallait maintenant
c'est que ces travaux soient menés à temps pour une
décision de la CdP/ RdP-1. Ils suggérèrent également que
selon la décision politique, les procédures et les
mécanismes ayant trait au respect des obligations, devant
être élaborés, ne sont pas juridiquement contraignants.
D'autres Parties visées à l'Annexe I et les pays en
développement déclarèrent que la décision politique
instruisait les délégués de négocier et d'adopter, au
cours de la deuxième semaine de la deuxième partie de la
CdP-6, un paquet équilibré de décisions, et que l'Article
7.2. (fonctions de la CdP) de la CCCC fournissait la
plate-forme juridique de l'adoption de cette décision
concernant les procédures et des mécanismes du respect des
obligations. Ils indiquèrent, enfin, que la décision
politique laissait ouverte la question de savoir si les
procédures et les mécanismes ayant trait au respect des
obligations, devant être adopté par la CdP/RdP-1, seront,
oui ou non, juridiquement contraignants.
Parcourant le reste du
papier officieux, les délégués présentèrent un certain
nombre de suggestions de fond et de forme. Au sujet du rôle
de la CdP/MdP, des propositions furent avancées, portant , entre
autres, sur: le point de savoir si la Commission sur le
Respect des Obligations "suivra," "prendre en
considération ou "appliquer" les orientations
politiques générales de la CdP; si un groupe établi par la
CdP/RdP doit considérer les rapports des équipes d'experts
chargées de l'évaluation; et si la CdP/RdP
"adoptera" ou simplement "considérera" le
rapport de la commission chargée du respect des obligations.
Au sujet des éléments
ayant trait à la branche chargée de la facilitation, les
discussions ont porté, entre autres: sur le champ
d'action des clauses du Protocole durant le mandat de la
branche chargée de la facilitation; sur la manière dont
cette branche procédera dans l'examen des questions ayant
trait à l'Article 3.14 (effets adverses); et s'il doit y
avoir une clause pour les pays en transition économique leur
permettant de bénéficier d'une assistance financière et
technique. Au sujet des questions ayant rapport avec la
branche chargée de la mise en application, les délégués
examinèrent, entre autres: le point de savoir si les
sanctions autres que celle de la suspension de l'éligibilité
à utiliser les mécanismes, pouvaient être appliquées aux
cas de non respect des obligations relevant des Articles 5.1
(systèmes nationaux) 5.2 (ajustements), 7.1 (inventaires) et
7.4 (lignes directrice devant régir la communication de
l'information); si une Partie pouvait soumettre des questions
ayant trait à la mise en application par une tierce Partie;
si les exigences de l'éligibilité aux mécanismes
s'appliquaient aux seules Parties visée à l'Annexe I; quel
statut doit avoir la décision de la branche chargée de la
mise en application, en attendant la décision consacrée à
l'appel; le point de savoir si les références
"shall" devaient être remplacées par des
références à "should"; le point de savoir si,
dans les cas de non respect des obligations relevant de
l'Article 3.1(quantités assignées) les sanctions
s'appliqueront à titre individuel pour chacun des pays, dans
le cadre de l'Article 4 (mise en uvre conjointe); et si la
suspension de l'éligibilité à effectuer des transferts
s'applique également à l'Article 6 (JI).
Au cours de l'achèvement de
la lecture du papier officieux, le Coprésident Slade souligna
le désaccord fondamental entre les Parties et suggéra qu'un
comité restreint se réunisse pour tenter de les résoudre.
Les pays en développement et plusieurs Parties visées à
l'Annexe I exprimèrent des doutes quant à la possibilité
pour un tel groupe, d'aboutir à quelque résultat positif et
suggéra l'intervention du Président Pronk sur la voie à
emprunter, tandis que de nombreuses Parties visées à
l'Annexe I, déclarèrent souhaiter poursuivre le travail. Le
délégué d'un pays en développement déclara qu'il était
rare de voir les délégués essayer de défaire un accord
réalisé au plus haut niveau. L'orateur fit part de sa
"profonde déception et frustration" ainsi que de
ses réserves quant au résultat de cette deuxième partie de
la CdP-6 . Un groupe de Parties visées à l'Annexe I déclara
que sa compréhension du "marché" politique conclu
est, qu'en retour, du fait de ne pas avoir maintenant un
régime de respect aux obligations juridiquement contraignant
séparé, un texte plus élaboré sur le thème du respect aux
obligations sera adopté à la fin de cette session.
Clôturant la réunion, le Coprésident Slade indiqua qu'il
présentera un rapport aux Président Pronk et au Bureau.
LULUCF:
Le groupe de négociation se réunit dans l'après-midi et
dans la soirée, avec un comité de rédaction restreint
tenant des réunions toute la journée. Au cours de la séance
de l'après-midi, les co-modérateurs du comité de
rédaction, Thorgeirsson et Fischlin présentèrent un rapport
sur les progrès accomplis. Ils indiquèrent que seuls les
chapitres dans lesquels la décision politique était ambigue,
nécessitaient de nouvelles consultations, et identifièrent
la question de savoir si le projet de décision se référait
à l'éligibilité aux activités de LULUCF, dans le cadre de
l'Article 12 (MDP), uniquement dans la première période
d'engagement ou , ou s'il s'appliquait aussi aux périodes
d'engagement future. Parmi d'autres sujets examinés, une
proposition d'amendement introduite par la Fédération de
Russie concernant la hauteur de son plafonnement en matière
de crédits destinée à la gestion forestière, mentionné
dans l'Appendice Z, et quelques préoccupations additionnelles
concernant ce sujet.
Plusieurs Parties requirent
que leurs plafonnements soient ajustés, l'une d'elles
suggérant que tous les plafonnement soient recalculés. Les
co-modérateurs notèrent que deux Parties ont été omises,
par mégarde, dans l'Appendice Z. Plusieurs délégués
soulignèrent la nécessité de maintenir l'intégrité de la
décision des ministres. Une autre Partie souhaita être
ôtée de l'Appendice Z. La proposition russe fut élaborée
davantage et portée à hauteur de 33 Mt C/an .
Le Coprésident Dovland nota
que les questions identifiées qui n'ont pas pu être
résolues par le groupe de négociation seront présentées au
Président Pronk pour son avis, et que l'Appendice Z ne sera
pas ouvert à ce stade. Six requêtes concernant l'Appendice Z
seront référées au Président Pronk, ainsi que les
questions concernant les plafonnement des crédits, en
compensation des débits intervenant dans le cadre de
l'Article 3.3 (afforestation, reforestation et
déforestation), et l'applicabilité de la décision
concernant l'éligibilité des activités relevant du thème
de LULUCF dans le cadre de l'Article 12, au delà de la
première période d'engagement. Le comité de rédaction
s'accorda, lors de sa séance nocturne, sur les décisions des
Coprésidents, à l'exception des questions devant être
référées au Président Pronk.
LES CONSULTATIONS
INFORMELLES
LA COOPERATION AVEC LES
ORGANISATIONS INTERNATIONALES PERTINENTES:
Un groupe de contact se réunit l'après-midi pour débattre
et approuver un projet de conclusions sur le thème de la
coopération avec les organisations internationales
pertinentes, se focalisant sur le texte concernant la
coopération avec d'autres conventions. Le groupe s'accorda,
entre autres, sur un texte appelant à l'amélioration de la
coordination et à l'échange des informations pertinentes
entre la CCCC, la CDB et la CCD.
LE GROUPE D'EXPERTS
CONSULTATIF: Les délégués se
réunirent, l'après-midi, en comité des Amis du Président
du SBI, pour examiner l'information contenue dans le rapport
préliminaire du Groupe d'Experts Consultatif. Les projets de
conclusions seront examinés, vendredi, dans le SBI.
DANS LES COULOIRS
Une bonne partie des
échanges faits dans les couloirs, jeudi soir, a porté sur
les progrès réalisés dans les divers groupes de
négociation dans le nettoyage du reste des nombreux projets
de décisions et textes d'accompagnement restants. On a
évoqué une certaine réussite accomplie sur les thèmes du
transfert des technologies, du financement, de LULUCF et des
effet adverses, mais les pourparlers autour de la question des
mécanismes a semblé évoluer à un rythme nettement moins
impressionnant, et ceux autour du thème du respect des
obligations étaient bloqués. Une divergence majeure qui a
refait surface, intéresse le caractère juridique des
procédures et des mécanismes ayant trait au respect aux
obligations. Plusieurs participants sont sous l'impression que
certaines Parties étaient en train d'essayer de
réinterpréter le résultat du lundi mais les sympathisants
ont affirmé que la prudence exhibée dans certains groupes,
jeudi, reflétait la préoccupation que les pourparlers
étaient en train de courir le risque de traverser les textes
un peu trop rapidement et que par conséquent, une erreur
pouvait facilement survenir. Bien que les échanges se soient
poursuivis jusqu'à une heure tardive de la nuit, jeudi,
certains ont estimé qu'en dépit des progrès réalisés,
espérer parachever le travail qui reste à faire sur tous les
libellés restants, d'ici la fin de la journée du vendredi,
est peu réaliste. Les délégués ont également parlé de
rumeurs selon lesquelles une proposition serait avancée pour
la poursuite de la réunion jusqu'au samedi, dans un effort de
finir le travail.
A SUIVRE AUJOURD'HUI
LES ORGANES SUBSIDIAIRES:
Le SBI se réunirait à 10h dans la Salle Plénière I. Il est
susceptible d'achever tout son travail de la session. Il sera
suivi par le SBSTA, qui se réunirait à partir de 13h dans la
même Salle.
LA PLENIERE DE CLOTURE:
La Plénière de clôture aura lieu à une heure non encore
annoncée. On y procédera probablement à l'adoption des
décisions restantes. |