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JEUDI 2 MAI 1996
Les délégués participant à la quatrième session de la Commission du Développement Durable (CDD-4) achevèrent les négociations des projets de décision, entendirent des déclarations ministérielles durant la Réunion de Haut Niveau et assistèrent à un panel autour de la Session Spéciale 1997.
Le Président de la CDD, GECHEV, réunit de nouveau le Segment du Haut Niveau.
SUISSE: Le Conseiller Fédéral, Ruth DREIFUSS, Ministre de lIntérieur, déclara que la CDD doit passer un message politique clair à la Conférence Ministérielle de lOIT qui se déroulera en Décembre. Un mécanisme pour la prévention des conflits potentiels en matière de commerce international et dactivités macro-économiques est nécessaire.
MEXIQUE: Julia Carabias LILLO, Ministre de lEnvironnement des Ressources Naturelles et de la Pêche, déclara que la CDD doit oeuvrer pour la réalisation dun consensus et appela à une gestion des ressources halieutiques utilisant larsenal de la coopération internationale.
ROYAUME-UNI: John GUMMER, Secrétaire dEtat à lEnvironnement, nota que trop de sujets sont ouverts à la discussion non pas dans lesprit de faire avancer lagenda mais par crainte de dépasser le point de notre arrivée. Les Nations Unies devraient sassurer que lon tienne compte des préoccupations environnementales et de développement durable dans les décisions prises à travers lensemble du système onusien, et le PNUE devrait agir en tant que catalyseur et focalisait son action sur linfluence des autres.
MALAISIE: Dato Law Hieng DING, Ministre des Sciences, de la Technologie et de lEnvironnement, appela le secteur privé à financer le développement durable et affirma que lAOD a toujours un rôle très important à jouer. Il plaida, par ailleurs, pour lapplication des accords sur la protection des océans, posa la question de savoir quelles actions ont été entreprises en faveur de lAntarctique, et demanda que les liens entre lenvironnement et le commerce international soient discutés ouvertement.
SUEDE: Anna LINDH, Ministre de lEnvironnement, déclara que la Session Spéciale sera décisive quant aux questions suivantes: la qualité de leau douce; létablissement dun accord juridiquement contraignant pour les polluants organiques persistants (POP); et les forêts. Un nouveau concept de la sécurité mondiale est nécessaire.
BARBADE: Elizabeth THOMPSON, Ministre de la Santé et de lEnvironnement, déclara quil y a besoin dun instrument juridique assorti de calendriers, pour le traitement de changement climatique.
SLOVAQUIE: Jozef ZLOCHA, Ministre de lEnvironnement, fit état des activités nationales et notamment du nouvel accord sur la protection de la nature et des paysages, des activités liées à la forêt, et de la production et de lutilisation de lessence sans plomb. Il apporta son soutien à lidée que la CDD serve de représentant pluridisciplinaire du développement dans le cadre des Nations Unies.
COSTA RICA: René Castro Salazar, Ministre de lEnvironnement et de lEnergie, fit part des activités liées aux 25% du territoire national consacré à la conservation de la biodiversité. Il se déclara en faveur de la proposition prônant linstauration dune Cour Internationale de lEnvironnement. Pour le G-77/CHINE, il nota que les ressources financières nouvelles et supplémentaires nont pas été fourbies aux pays en développement, puis souligna la nécessité de mobilier la volonté politique sur cette question et sur le transfert des techniques écologiquement rationnelles (TER).
BELARUS: Uladzimir GARKUN, Vice Premier Ministre, déclara que Tchernobyl est devenu lun des stimulii qui ont mené à la CNUED.
ARGENTINE: Maria Julia ALSOGARAY, Secrétaire dEtat pour les Ressources Naturelles et de lEnvironnement Humain, déclara avoir observé des problèmes de stagnation ainsi que lémergence de systèmes féodaux au sein des Nations Unies. Dans les préparatifs du Sommet Mondial sur lAlimentaire, il y a à lévidence, un problème de définition des responsabilités et des juridictions, posé pour la Convention sur la Biodiversité.
CUBA: Rosa Elena Simeon NEGRIN, Ministre des Sciences, de la Technologie et de lEnvironnement, évoqua la responsabilité des gouvernements quant à lélaboration et lapplication de politiques de caractère environnemental, ce qui ne saurait être laissé tributaire des lois du marché, ou financé uniquement par des capitaux privés. La première réalisation environnementale à Cuba consista en léradication de la pauvreté extrême et de lanalphabétisme.
SENEGAL: M. Baye NDOYE, Directeur de Cabinet du Ministre de lEnvironnement et de la Protection de la Nature, nota que la pauvreté extrême et les phénomènes naturels telle que la sécheresse constituent autant dobstacles au développement durable. Il appela les pays industrialisés à poursuivre leur soutien en faveur des pays en développement.
USA: Timothy WIRTH, Sous-Secrétaire dEtat chargé des Affaires Internationales, recommanda à la CDD: de se focaliser davantage sur les questions intersectorielles; de traiter du rôle accru des institutions financières internationales; et denvisager la possibilité de se reprofiler en tant que grande commission de lECOSOC.
THAILANDE: Kasem SNIDVONGS, Secrétaire Permanent au Ministère des Sciences, de la Technologie et de lEnvironnement, déclara que son gouvernement était en train délaborer des nouvelles lois concernant lapplication de la Convention de la Biodiversité. Les approches intégrées et intersectorielles permettront datteindre les objectifs.
ORGANISATION METEOROLOGIQUE MONDIALE: G.O.P. OBASI, Secrétaire Général, appela à lamélioration des flux dinformations météorologiques, hydrologiques et agro-météorologiques ainsi quà la promotion de programmes coordonnés aux échelles régionales et sous-régionales et louverture dun dialogue avec lentreprise privé.
COMITE CONSULTATIF DE HAUT NIVEAU SUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE: Emil SALIM, Vice-Président, déclara que le Conseil a conclu que les questions de transport et de lénergie nont pas été adéquatement traitées dans les actuels fora du système des Nations Unies et que nul progrès na été réalisé quant à la limitation de la consommation de ressources naturelles.
NORVEGE: Bernt BULL; Secrétaire dEtat auprès du Ministre de lEnvironnement, mit en exergue trois priorités pour la Session Extraordinaire: la durabilité des modes de consommation et de production; La lutte contre la pauvreté; et une distribution plus équitable des richesses, au sein et entre les pays et les groupes. Il exprima, par ailleurs, certaines préoccupations quant à la situation écologique de lArctique.
DANEMARK: Poul NIELSON, Ministre de la Coopération en matière de Développement, nota que le préalable à la réalisation du développement durable est léradication de la pauvreté absolue à léchelle globale, et appela à la prise de mesures dallégement de la dette.
AUSTRALIE: Ian CAMPBELL, Ministre de lEnvironnement, déclara que la CDD ne doit pas renégocier des décisions déjà conclues durant la période post-CNUED et en particulier celles concernant la pêche et le changement climatique. Il fit état de létablissement du Natural Heritage Trust qui sera financé à travers la vente partielle des dispositifs de télécommunication étatiques.
UKRAINE: Anatoliy DEMBITSKI, Chef de Division Adjoint chargé de la Protection de lEnvironnement, appela à lélaboration dindicateurs de développement durable et fit état des efforts visant à traiter les problèmes liés à laccident de Tchernobyl.
BRESIL: Aspasia CAMARGO, Vice-Ministre de lEnvironnement, des Ressources Hydrauliques et de la Juridiction dAmazonie, suggéra de renforcer la CDD, déclara que très peu a été fait pour le changement des styles de vie et de la consommation ostentatoire, et fit état enfin du mécanisme national Protocole Vert visant à fournir des crédits publics aux entreprises qui respectent lenvironnement.
AFRIQUE DU SUD: Le Ministre B. HOLOMISA déclara que la CDD devrait se prémunir contre la duplication des efforts et devrait utiliser plus efficacement les institutions existantes. Il appela à fournir une aide aux communautés et aux pays pour le recours à des pratiques de gestion durable.
PNUE: Elizabeth DOWDESWELL, Directeur Exécutif, donna un aperçu sur les quatre domaines de focalisation de PNUE: gestion intelligente des ressources naturelles; consommation et production durables; santé et bien-être humain; et mondialisation. Elle souligna limportance du rôle de léducation et de la sensibilisation publique, pour la réalisation dun avenir durable.
Rumen GECHEV (Bulgarie) présida le panel de discussion sur la Session Spéciale de lAGNU de 1997.
Tommy KOH (Président du Comité Préparatoire de la CNUED) plaida pour: la protection de latmosphère; des mesures pour le traitement des problèmes durbanisation; la protection des océans; la qualité de leau potable; que le travail de la CDD serve de pont humain entre les Nations Unies et le monde réel; et un leadership mondial.
Maurice STRONG (Président du Secrétariat de la CNUED) mit en relief des considérations dordre pratique et motivationnel. Il appela: au remodelage de la civilisation industrielle moyennant le réexamen des mesures dencouragement économique; à la conception de lignes directrices en matière dinvestissement volontaire; et au renforcement des initiatives communautaires.
Barbara BRAMBLE (National Wildlife Federation) appela à: lextension du mandat de la CDD et lélaboration de nouveaux sujets prioritaires; limplication des ministres dans les domaines autre que lenvironnement; la coordination des positions nationales; la réduction de la pauvreté; La résolution des problèmes financiers des Nations Unies; la prise de mesures concernant linvestissement extérieur direct et de mécanismes du marché pour le développement durable; et linstauration de priorités sectorielles telles que le transport, lénergie et le tourisme.
Henrique CAVALCANTI (Président de la CDD-3) identifia les problèmes liés au sexe et à lâge, la sécurité en matière dalimentation et deau, les aménagements territoriaux et les implantations humaines, et les modes de consommation et de production comme sujets prioritaires pour la revue de 1997. Il aborda, par ailleurs, la question de la prévention des conflits et de coordination de lapproche du développement durable dans les pays les plus peuplés.
Klaus Töpfer (Président de la CDD-2) se focalisa sur lamélioration de la coordination, de la concentration et du contrôle dans le cadre des Nations Unies. Il affirma que le traitement des questions defficience énergétique et durbanisation constituent la base des futures politiques de désarmement et de maintien de la paix. Il souligna, par ailleurs, les liens entre la mondialisation, lidentité, les nouvelles techniques de communication et le développement durable.
Razali ISMAIL (Président de la CDD-1) déclara que les Nations Unies doivent faire montre de sa capacité dentreprendre une macro-coordination avec les institutions de Bretton Woods et lOIT. La camisole de la traditionnelle division de travail doit disparaître. Le concept gestionnaire discuté à Rio doit être re-visité. La locution développement durable a été dangereusement cooptée par les agents du libre échange.
La seconde révision du projet de texte du Président sur la protection de latmosphère fut examinée par le Comité de Rédaction I. Un nouvel alinéa placé à la suite du paragraphe encourageant les institutions financières multilatérales (IFM) à pratiquer des politiques de crédit pour la promotion des TER, devait être proposé par le BRESIL et adopté. Lalinéa se réfère à la décision concernant les ressources et les mécanismes financiers en matière de coopération internationale. Le reste du texte révisé fut également adopté par le Comité de Rédaction.
Le Comité de Rédaction I devait ensuite reprendre lexamen du projet de décision sur lapplication des instruments internationaux en matière de pêche. Dans la décision, la CDD: accueille favorablement ladoption des récents accords, résolutions et initiatives en matière de pêche; prend note des préoccupations quant à lépuisement important des stocks halieutiques; et estime quune action correctrice urgente est nécessaire.
La CDD recommande lapplication dans lobjectif: de prévenir la surexploitation et la surcapacité en matière de pêche; dappliquer lapproche préventive; de reconstituer les stocks de poisson pour toutes les espèces; damoindrir les déchets et les rebuts; de renforcer ou de créer des organismes régionaux ou sous-régionaux de gestion des pêches; et déviter les effets néfastes sur les pratiques artisanales en la matière. La CDD recommande, par ailleurs, au Sommet Mondial sur lAlimentation dexaminer la question des pêches et de demander à la FAO de préparer un rapport davancement sur la question des pêches durables.
La NOUVELLE ZELANDE proposa de refléter le caractère volontaire ou juridiquement contraignant des accords. Les USA, appuyés par le VENEZUELA et la REPUBLIQUE DE COREE, proposèrent lapplication de mesures contre les déchets et les rebuts, compatibles avec lAccord sur les Stocks Chevauchants et avec le Code de Conduite. La REPUBLIQUE DE COREE déclara que le problème dappauvrissement des stocks de poisson devrait être inclue dans le premier paragraphe pour mieux faire ressortir son importance. LUE proposa dassurer une harmonie complète plutôt quun haut niveau dharmonie.
Invités à évaluer les contributions des Comités de Rédaction et de la Réunion de Haut Niveau à la CDD-4, délégués et observateurs apportèrent une réponse mitigée. Certains affirmèrent que le rôle le plus important de la CDD consiste à mettre en présence des officiels gouvernementaux de haut niveau pour échanger dse points de vue et recevoir une orientation quant à la mise en oeuvre des politiques nationales. Dautres, par contre, estimèrent que la relative proéminence de la Réunion de Haut Niveau de cette année a quelque peu éclipsé le travail des Comités de Rédaction. Dans lensemble, ces mêmes observateurs exprimèrent plutôt une certaine déception quant au travail fourni par la CDD-4.
REUNION DE HAUT NIVEAU: La Réunion de Haut Niveau se poursuivra ce matin dans la Chambre du Conseil de Tutelle.
PLENIERE DE CLÔTURE: La Plénière se réunira de 16 h à 18 h dans la Chambre du Conseil de Tutelle pour entendre le rapport de synthèse du Président sur la Réunion de Haut Niveau, adopter un certain nombre de points et pour conclure les travaux de la CDD-4.
REUNION DES PAYS FRANCOPHONES: Les Pays Francophones se réuniront de 15 h à 16 h dans la Salle de Conférence 8.