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MERCREDI 24 AVRIL 1996
Les délégués participant à la quatrième session de la Commission du Développement Durable (CDD-4) se sont penchés sur les rapports concernant la mise en oeuvre du Programme dAction (PA) des Petits Etats Insulaires en Développement (PEID) et ont repris leurs discussions sur les questions de financement et de protection de latmosphère et des océans, durant deux réunions plénières. Le Comité de Rédaction chargé de lexamen des questions financières sest réuni au cours de laprès-midi.
Joke WALLER-HUNTER, DCPDD, présenta le résumé du Secrétaire Général sur les progrès réalisés au niveau de la mise en oeuvre du PA des PEID (E/CN.17/1996/20) et additifs 1-7. Elle souligna limportance de la coopération régionale et sous-régionale ainsi que la nécessité dun important soutien financier et technique. Le rapport concernant la question du tourisme durable (E/CN.17/1996/20/Add.3) fait état de limpact négatif sur les systèmes sociaux locaux et sur les écosystèmes fragiles. Il y est recommandé aux PEID dadopter des mesures dencouragement uniforme permettant dattirer les capitaux extérieurs. Le résumé concernant les activités des donateurs actuels de soutien aux PEID figure dans le document (E/CN.17/1996/21). Le résumé concernant le développement des communications (E/CN.17/1996/20/Add.6) fait état des liens existant entre la densité en matière de télécommunications et les niveaux de PIB par habitant et recommande la restructuration et la libéralisation de laccessibilité dans les pays où ces marchés sont sous monopole.
Le rapport concernant la gestion des catastrophes naturelles et environnementales dans les PEID (E/CN.17/1996/20/Add.1) recommande: lintégration des mesures datténuation des désastres dans la planification et dans la gestion environnementale; la coopération régionale; et lamélioration des capacités de détection précoce. Le résumé concernant le développement durable en matière de transport aérien (E/CN.17/1996/20/Add.5) recommande: lapplication des nouvelles normes de lOICA en matière de sécurité de transport aérien; lélaboration de plans directeurs régionaux; et le parrainage détudes portant sur lefficacité énergétique et le transport aérien à coûts réduits. Le rapport concernant le transport maritime dans les PEID (E/CN.17/1996/20/Add.4) recommande: linvestissement dans les navires, linfrastructure et la sécurité; laccès aux instruments internationaux; et lorganisation de conférences régionales sur le fret maritime et lharmonisation de la législation en la matière.
Le résumé sur le développement durable en matière de ressources dénergie (E/CN.17/1996/20/ADD.2) fait état des tendances de la production et de la consommation énergétiques dans les PEID. Entre autres ressources renouvelables, lénergie solaire connaît une certaine expansion dans un certain nombre de ces Etats, mais cette croissance se trouve limitée par le manque de financement.
Le Vice-Président du Panel de Haut Niveau des 22 et 23 Avril sur les PEID introduisit son rapport. Les PEID y sont encouragés à adopter une orientation ouverte sur lextérieure et à créer un environnement favorable à linvestissement. Les participants y notent, par ailleurs, que le nouveau cadre multilatéral en matière de commerce offre aux PEID de nouvelles opportunités commerciales parallèlement aux risques accrus de marginalisation.
Le PNUD, qui fut sollicité lors de la Conférence de la Barbade dapporter son assistance aux PEID dans la préparation dun programme daide technique, présenta un rapport davancement sur: la coopération technique ayant trait aux PEID dAfrique et des Caraïbes; du dialogue avec les institutions dans la région Sud Pacifique; le réseau PEID; et lannuaire des experts et des institutions. Le délégué de TRINIDAD ET TOBAGO, au nom de lAlliance des Petits Etats Insulaire (APEI), nota quelques omissions dans la revue du processus de la Barbade par la CDD-4. Même si certains petits Etats insulaires semblent avoir réalisé quelque progrès économique, leur vulnérabilité servira toujours de contre poids à ces résultats comme le démontrent souvent les catastrophes naturelles quils subissent. La PAPOUASIE NOUVELLE GUINEE, Président du Forum Sud Pacifique, déclara que le PA de la Barbade reconnaît le rôle important des PEID en tant que gardiens de plus de la moitié de lenvironnement océanique mondial. La stabilité macro-économique est requise pour le développement durable.
Le délégué des ÎLES MARSHALL déclara quon na pas réalisé beaucoup de choses depuis la Barbade, et la communauté internationale na pas encore rejoint la cause pour aider les PEID. Les rapports présentés à la CDD-4 effleurent à peine les sujets de préoccupation vitale pour les petits Etats insulaires, contrairement aux instructions. Lenlèvement de tous les déchets nucléaires laissés par les tests exigera des ressources bien plus importantes que celles disponibles à léchelle locale. SAMOA déclara que le PA de la Barbade reste un plan important pour le développement durable et la CDD-4 est la meilleure occasion de raviver le programme. LINDE évoqua ses activités nationales et mit en relief les besoins des PEID en matière de connaissance professionnelle ainsi que de la reconnaissance de leur savoir traditionnel.
LUE parla de lévaluation prochaine de la Convention de Lomé, des engagements ayant trait à la Convention Cadre sur le Changement Climatique (CCCC) et du soutien à la gestion dans le secteur de la pêche. Le JAPON coopère avec le Forum Sud Pacifique pour la promotion des industries insulaires et espère renforcer les liens avec la région des Caraïbes. Le délégué des BAHAMAS appela à une assistance en matière de gestion des pêches, des récifs coralliens, et des parcs nationaux. CUBA souligna limportance de la coopération technique et des ressources ainsi que de la coordination adéquate entre les institutions des Nations Unies. Le PAKISTAN nota le rôle des organismes régionaux et déclara que laide bilatérale ne peut pas supplanter celles des agences onusiennes. La JAMAIQUE déclara que la survie des PEID est en jeu et quen dépit de cela le PA na bénéficié que de peu dattention. Le délégué US parla des récentes actions consacrées aux PEID et apporta son soutien à létablissement de consultations au sein de la région Pacifique. La NOUVELLE ZELANDE nota que la PEID éprouve quelques difficultés à participer dans les négociations internationales pertinentes. LAUSTRALIE exprima certaines préoccupations quant à latténuation constatée dans lélan international en faveur des PEID.
Le CANADA appela: à lorganisation dun seul forum sur les questions des PEID; à des ressources financières novatrices; à létablissement des priorités nationales; et à laccessibilité du marché pour les PEID. La représentante de la BARBADE présenta les grandes lignes des plans nationaux en matière de gestion intégrée de zones côtières (GIZC). Elle appela au développement des sources dénergies alternatives et à la planification en matière de gestion des catastrophes. Le MEXIQUE décrivit les initiatives régionales des PEID de la région des Caraïbes. La REPUBLIQUE DE COREE appela à des ressources financières et au transfert technologique. Le BRESIL souligna: le déclin de lAOD; la coopération Sud-Sud en matière dénergie; et le soutien technique fourni par la CNUCED. MALTE plaida pour une coopération à échelle régionale entre les PEID, et donna un aperçu sur les investissements nationaux consacrés aux ressources humaines et à linfrastructure des communications. Le représentant du PROGRAMME ENVIRONNEMENTAL DE LA REGION SUD PACIFIQUE évoqua les progrès réalisés dans la mise en oeuvre du PA dans les domaines du: changement climatique; gestion des déchets; ressources énergétiques; et conservation de la biodiversité.
LARGENTINE mit en exergue limportance de la coopération Sud-Sud dans la région des Caraïbes et déclara souhaiter y apporter une assistance. Le représentant des Iles FIJI appela à des niveaux de financement dAOD équivalents pour tous les PEID et à loctroi de budgets de démarrage par la Banque Mondiale pour la mise en oeuvre des PA.
Les délégués devaient ensuite reprendre leurs discussions sur les ressources financières et les mécanismes de financement, et sur la protection des océans et de latmosphère.
LIRAN nota que les pays industrialisés se doivent dappliquer le Plan dAction 21, de fournir des ressources supplémentaires et des techniques écologiquement rationnelles (TER) et daméliorer leurs efforts dans le cadre de la CCCC. Le délégué de FRIENDS OF THE EARTH mit en relief les opportunités damélioration de la justice et de léquité sociale et évoqua le concept despace écologique. Le représentant de la CONFERENCE INTERNATIONALE DES SYNDICATS LIBRES souligna limportance de conditions de travail et des partenariats avec les travailleurs. LUE reconnut que les pays industrialisés doivent continuer à donner lexemple en matière de changement des modes de consommation et de production. Le G-77/CHINE et de nombreux pays en développement individuels exprimèrent certaines préoccupations quant au déclin de lAOD et notèrent que la coopération intergouvernementale ne peut être remplacée par le secteur privé. Le délégué apporta son soutien à inscrire à lordre du jour de lECOSOC un point sur les mécanismes novateurs de financement.
Le représentant de lINTERNATIONAL OCEAN INSTITUTE déclara que lAutorité Internationale des Fonds Marins devrait jouer un rôle dans le processus de la CNUED et recommanda la création de centres régionaux de science et de technologie marine. La SUEDE souligna le rôle de lénergie et du transport, en appelant à des solutions appliquées au volet consommation. La CHINE évoqua les six composantes de sa Loi sur lEnvironnement Marin promulguée en 1992. LISLANDE déclara que la CDD devrait servir de mécanisme de revue générale des applications du Plan dAction 21, mais ne devrait pas interpréter des accords internationaux.
Concernant la protection des océans, le ROYAUME-UNI mit laccent sur: lorganisation dun forum autour des priorités mondiales; la coordination au sein des Nations Unies; et lefficacité des conseils scientifiques. Pour la question de protection de latmosphère, il mit en relief: la CCCC; le transport; et la suppression des subventions. La MALAISIE souligna les actions nationales en matière de protection des océans. Le délégué plaida pour des ressources financières adéquates, lassistance de la FAO et le transfert des techniques de pêche.
Le Comité de Rédaction chargé des questions financières, sest réuni laprès-midi sous la présidence de Daudi Ngelautwa MWAKAWAGO (Tanzanie). Dans le projet de décision sur la lutte contre la pauvreté (Chapitre 3), lUE appela à considérer léradication de la pauvreté comme une question urgente et ajouta une référence portant sur les horizons fixés au niveau national pour une réduction conséquente des inégalités. Le délégué du G-77/CHINE déclara que les stratégies devraient être orientées vers la réduction durable de la pauvreté dans les plus courts délais possibles, et comporter une date cible fixée par chacun des pays pour léradication de la pauvreté absolue. Ils ajoutèrent un alinéa appelant à la mise en place de mécanisme pour léradication de la marginalité de plus pauvres. Le délégué US introduisit un libellé appelant à la satisfaction des besoins de base de tous et amenda les références concernant léradication de la pauvreté. LINDE mit en garde contre une attention trop prononcée sur la pauvreté rurale.
Dans le projet de décision sur la dynamique démographique et la durabilité (Chapitre 5), le G-77/CHINE supprima notamment pour le soutien des questions de parité homme- femme dans la phrase reconnaissant limportance des actions entreprises par les gouvernements en soutien aux politiques et programmes en matière de population. LUE ajouta un paragraphe stipulant que lECOSOC se doit dexaminer la répartition du travail entre la Commission chargée des Questions de Populations et du Développement et la CDD.
Dans le projet de décision sur le commerce international, lenvironnement et le développement durable (Chapitre 2), le G-77/CHINE déclara que les mesures commerciales des accords multilatéraux en matière denvironnement (AME) ne doivent pas empêcher la recherche dautres approches. Concernant léco-étiquetage, ils suggérèrent que la CDD invite les organes onusiens et lOMC à poursuivre lélaboration des normes internationales. La COMMUNAUTE EUROPEENNE déclara quil doit y avoir une reconnaissance claire que les dispositions commerciales des AEM peuvent jouer un rôle dans le relèvement des défis environnementaux posés à léchelle mondiale. Le délégué ajouta un sous-paragraphe soulignant quil ny a aucune preuve pour affirmer que les politiques environnementales ont un impact néfaste sur la compétitivité. Le délégué US apporta également son soutien au rôle des mesures commerciales quant à la réalisation des objectifs des AME et mit en garde contre toute interférence de la CDD dans les délibérations en rapport avec ces sujets, qui se déroulent à la CNUCED et au PNUE. Il réserva son jugement sur les mérites de linitiative BIOTRADE de la CNUCED. Le JAPON proposa à la CDD dinviter les agences onusiennes à examiner la question de la libéralisation du commerce international. Le MEXIQUE plaça des crochets autour du paragraphe portant les AME.
Dans le projet de décision concernant le transfert des TER, la coopération et le développement des capacités (Chapitre 34), le G-77/CHINE ajouta un alinéa confirmant la nécessité de laccessibilité et du transfert des TER à des conditions favorables et par accord mutuel, en tenant compte de la nécessité dune protection des droits de propriété intellectuelle et des besoins des pays en développement dans lapplication du Plan dAction 21.
Dans le paragraphe appelant les pays à adopter une combinaison appropriée de mesures politiques, lUE ajouta un libellé se référant à ladoption dune législation environnementale favorisant la pénétration des TER sur le marché. Le CANADA suggéra que le secteur privé plutôt que celui des affaires et de lindustrie, devrait être encouragé à participer davantage à la mise en oeuvre du Programme de Travail. LINDE exprima certaines préoccupations sur le fait que de nombreuses propositions sont venues encourager le rôle du secteur privé et diluer celui du secteur public, et proposa une référence sur les intermédiaires rétribués sur les budgets publics et sur lélaboration dun catalogue des techniques probantes.
Le Groupe de Contact Officieux chargé de la question Protection des Océans sest réuni de nouveau mercredi pour discuter de lAnnexe II du rapport du Groupe de Travail Spécial chargé des Questions Sectorielles. Certains estiment que la divergence entre les groupes de pays qui sest manifestée dans les négociations de lAccord sur les Stocks Halieutiques Chevauchants est apparue de nouveau (une divergence entre les pays côtiers et ceux qui pratiquent les longues lignes). Quelques pays suggérèrent que le paragraphe 32 de lAnnexe II (qui se réfère aux récents accords, et notamment aux Codes de Conduite de la FAO, à lAccord sur les Droits de Pavillon et à lAccord sur les Stocks Halieutiques Chevauchants) offre une bonne plate-forme pour la poursuite des négociations. Dautres souhaitèrent abréger lAnnexe II et la focaliser sur la ratification des nouveaux accords. Le Président mènera des consultations officieuses et le groupe se réunira de nouveaux, jeudi.
PLENIERE: La Plénière se réunira dans des séances de matinée et daprès-midi dans la Salle de Conférence 1 pour entendre les rapports nationaux sur les expériences en matière daménagement des littoraux.
COMITES DE REDACTION: Le Comité de Rédaction III se réunirait dans la matinée, dans la Salle de Conférence 2. Le Comité de Rédaction II se réunira probablement dans laprès-midi.