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LUNDI 22 AVRIL 1996
Les délégués de la quatrième session de la Commission du Développement Durable (CDD) entendirent un rapport du Groupe de Travail Ad Hoc chargé des Questions Financières et des Modes de Production et de Consommation, au cours de la séance de la matinée. Une discussion et un panel sur les mêmes sujets sensuivirent durant les séances du matin et de laprès-midi. Un groupe de contact, présidé par Svante BODIN, sest réuni dans le courant de laprès-midi pour examiner certains libellés du Rapport du Président du Groupe de Travail Ad Hoc chargé des Questions Sectorielles.
Lin SEE-YAN, Président du Groupe de Travail, présenta le Rapport (E/CN.17/1997/7) du Groupe de Travail Ad Hoc Intérimaire chargé du Financement et du Changement des Modes de Consommation et de Production. Sagissant du changement des modes de consommation et de production, lorateur devait souligner: les tendances; limpact sur les pays en développement; lévaluation des mesures politiques; lavancement de lexécution; et, la poursuite des travaux sur la révision des lignes directrices relatives à la protection du consommateur. Concernant les ressources financières et les mécanismes de financement, il mit en exergue la mobilisation des ressources nationales et internationales et la faisabilité de mécanismes novateurs.
LUE mit laccent sur les entreliaisons entre les questions de financement et de changement des modes de consommation et de production. Le délégué affirma que lAOD était insuffisante pour la réalisation du Plan dAction 21. Il souligna les politiques de mise à niveau visant à promouvoir les ressources autres que celles de lAOD, telles que les capitaux privés et les ressources nationales, et les mécanismes novateurs. Il ajouta que lAOD devrait être utilisée de manière efficace et affirma lengagement de fournir 0.7% du PNB au titre dAOD.
Le G-77/Chine se focalisa sur le changement de la production et de la consommation énergétique soulignant les différences qualitatives et quantitatives entre le changement de ces modes dans les pays industrialisés et dans les pays en développement. Le délégué déclara que le problème se posait de manière particulièrement aiguë dans les pays en développement, et demanda lexamen de lefficacité des politiques conçues pour le changement des modes de consommation et de production ainsi que les lignes directrices élaborées par le PNUE pour la protection du consommateur.
LINDE mit en relief les liens entre les politiques macro-économiques, le fardeau de la dette extérieure des pays en développement, les questions liées au commerce international et limportance du transfert technologique au profit des pays en développement. La NORVEGE appela à une action politique pour la mobilisation de lAOD et pour lutilisation du Principe Pollueur Payeur. Le délégué déclara que la suggestion figurant dans le rapport du Groupe de Travail Ad Hoc détudier la question des transports pétroliers internationaux, navait pas été discutée. Le PAKISTAN exprima sa déception quant au progrès insuffisant réalisé par lAOD. Les questions environnementales devraient être traitées dans le contexte des politiques macro- économiques. Les initiatives déco-efficacité ne doivent pas se substituer au changement des styles de vie non durables. Le délégué US réitéra que son pays ne comptait pas parmi ceux qui se sont engagés à lobjectif 0.7% du PNB pour lAOD. Lune des priorités pour les USA consiste à accroître lefficacité de lutilisation des ressources actuelles et des mécanismes novateurs. Il appela les gouvernements à présenter dès 1997 des rapports concernant leurs politiques durables dapprovisionnement, et la CDD de se focaliser sur les indicateurs de développement durable, léco-efficacité, et les modes durables de production et de consommation. La CHINE fit part, à son tour, dune certaine déception concernant les engagements financiers de la communauté internationale concernant la situation des engagements. Historiquement, la pollution environnementale avait été liée à lexpansion des capitaux privés. Les capitaux privés ne sont pas une panacée. Le JAPON présenta un rapport davancement concernant les engagements financiers quiil a faits à la CNUED. Le déclin de lAOD ne sera pas inversé par la rhétorique, mais par un leadership politique éclairé et soutenu par lopinion publique. LAOD bilatérale et multilatérale doit être comprise comme une stratégie mutuellement fructueuse pour la paix et la sécurité internationale.
Le BRESIL nota limportance des techniques écologiquement rationnelles (TER), par ailleurs, socialement acceptables et économiquement viables, et mises à disposition à des termes concessionnelles. Le délégué ajouta que le concept déco-efficacité ne peut pas se substituer au changement des styles de vie. CUBA appela à linstauration dun dialogue et dun échange dinformation et dexpérience en matière de mécanismes novateurs.
La REPUBLIQUE DE COREE appela à lapprofondissement de lanalyse des effets du changement des modes de consommation des pays industrialisés sur les pays en développement. La représentante suggéra quune taxe volontaire sur le dioxyde de carbone puisse être adoptée aux niveaux nationaux. LOCDE a effectué un travail considérable sur les flux financiers et les instruments économiques, y compris sur les subventions. En Mai 1995, la Commission chargée de lAide au Développement (CAD) de lOCDE approuva de nouveaux Partenariats de Développement inscrits dans le Nouveau Contexte Mondial. Un atelier co-organisé par lOCDE sur le problème des modes de production et de consommations conclut que léco-efficacité était une stratégie prometteuse et appela à lexamen des liens entre les modes de consommation et de production dans les pays de lOCDE et ceux nappartenant pas à lOCDE.
La SUISSE et lOCDE organiseront une réunion en Février 1997 sur limpact des politiques publiques dapprovisionnement. La COMMISSION DES PAYS-BAS auprès de lUICN, intervenant au nom de plusieurs ONG, déclara que les nouveaux régimes en matière dinvestissement et de commerce international déstabilisent les objectifs de Rio. La représentante appela à tenir compte des apports des communautés locales dans les programmes infrastructurels majeurs. KENGO, au nom de plusieurs ONG, appela: lOMC à tenir compte des effets du commerce international sur le développement durable; à linterdiction des droits dexclusivité en matière de produits nécessaires à la vie; et à la suppression des subventions encourageant les activités non durables.
LAUSTRALIE plaida pour la poursuite du développement de la matrice et se félicita de laccent placé sur la suppression des subventions préjudiciables à lenvironnement. La POLOGNE souligna que lAOD devait rester linstrument primordial pour le financement du développement durable. La consommation durable requiert des instruments économiques et administratifs, la participation populaire et léducation environnementale. Les PHILIPPINES exprimèrent certaines préoccupations concernant léco-étiquetage qui pourrait être une nouvelle forme de barrière non tarifaire. La représentante appela à la mise en place dune stratégie globalisante pour le problème de la gestion de la dette et nota que les partenariats novateurs doivent être mutuellement bénéfiques.
La BULGARIE affirma être en train délaborer des instruments pour encourager le passage vers une des modes de consommation et de production durable, avec laide dinvestissements extérieurs. La GUYANE déclara que la volonté politique était le facteur le plus important dans la mise en oeuvre du Plan dAction 21. Le BANGLADESH affirma avoir pris des mesures pour attirer linvestissement privé mais quune injection préalable dAOD sera nécessaire pour lamélioration de linfrastructure. Le MEXIQUE exprima sa préoccupation quant à laccent nouvellement placé par la CDD sur lexécution à léchelon national et déclara que même lobjectif dune AOD à 0.7% du PNB sera insuffisant. La MALAISIE mit en exergue le rôle de lAOD dans les secteurs qui ne bénéficient pas pleinement des investissements privés. Les résultats du groupe de travail chargé du financement devraient être récoltés par lECOSOC pour application.
Le Royaume- Uni souligna lidentification des situations mutuellement fructueuses dans le traitement de lefficacité des pays en développement. Le délégué nota que lAOD ne devrait pas se focaliser sur le transfert des techniques spécifiques mais plutôt sur le développement dun cadre politique permettant de stimuler le transfert technologique. LINDONESIE encouragea les pays à établir un calendrier pour les augmentations progressives de lAOD et souligna limportance du transfert technologique à des termes concessionnels. La représentante affirma que labsence de flux financiers adéquat pouvait mettre en péril les réalisations accomplies dans le cadre de la CNUED.
Roberto de OCAMPO, Ministre des Finances (Philippines), retraça les progrès nationaux réalisés en matière de développement durable, résultant des changements politiques conçus pour promouvoir la libéralisation et lhabilitation économique, assurer la mise en place dune infrastructure solide, et affiner la bureaucratie. Les récents objectifs économiques ont été dépassés. James MICHEL, de la Commission chargée de lAide au Développement relevant de lOCDE, déclara que le volume de lAOD est resté constant ces dix dernières années, mais ne suit pas les rythmes de la croissance des pays de lOCDE, ce qui suggère que la question nest pas prioritaire. Il nota que le soutien politique en matière dAOD est lié à léducation dans le domaine du développement, et une image convaincante de limportance du développement durable est nécessaire. LAOD doit renforcer la capacité des pays en développement à recevoir le flux du secteur privé.
Andrew STEER, Directeur du Département Environnement à la Banque Mondiale, souligna la nécessité dinstaurer des politiques de long terme consistantes et la gestion des risques, ainsi que le besoin de reconcevoir les politiques en matière de financement privé dans les pays récipiendaires. Il nota également quune analyse soigneuse des évaluations budgétaires peut réduire de manière conséquente les coûts des mesures environnementales. En réponse à certaines questions, il reconnut que les décisions gouvernementales dans la mise en oeuvre de la durabilité, requiert souvent un courage politique, une planification rigoureuse, et lattraction de nouveaux groupes de sympathisants avec laide des ONG. Concernant lallégement de la dette, il déclara quun cadre a été établi pour lidentification des pays étouffés par la dette et sans perspectives dallégement dans les 5 ou 10 prochaines années.
Fridrik SOPHUSSON, Ministre des Finances (Islande), déclara que même si les économies du marché conviennent tout à fait à la disponibilité des biens et des services, laction gouvernementale est souvent nécessaire pour réajuster les modes de consommation et de production davantage vers le développement durable. En Islande, le passage de lutilisation de lénergie fossile à celle de lénergie géothermique avait été initié par le gouvernement. Sagissant des instruments économiques, il déclara que les politiques fiscales dans les pays nordiques sont particulièrement sensibles aux situations où les effets atteignent déjà les niveaux élevés. A lheure où le flux de lAOD est en train de baisser, les possibilités dinstaurer une nouvelle taxe internationale méritent dêtre considérées. Luise DIOGO, Vice-Ministre des Finances (Mozambique), évoqua la nécessité de lier laide financière à la durabilité et à lallégement de la dette des pays pauvres. Elle ajouta quil sera difficile dinverser le déclin de lAOD et que la focalisation doit porter sur lamélioration de lefficacité. Dimportants progrès ont été réalisés dans lutilisation de laide. Les pays en développement devraient impliquer le secteur privé dans les décisions politiques visant à tenir compte des effets sociaux.
Ved GANDHI, Directeur Adjoint du Département des Affaires Fiscales du Fonds Monétaire International, souligna que: linvestissement extérieur dépend de la solidité des politiques économiques et sociales nationales; il est nécessaire de réduire les subventions préjudiciables à lenvironnement; et il est nécessaire dencourager le FMI et la Banque Mondiale à étudier les questions techniques du développement durable. Le FMI: accomplira de nouveaux travaux techniques sur les taxes, les subventions et les prix à la consommation; sassurera que son avis ne limitera pas la capacité institutionnelle; apportera son assistance à la stabilité macro-économique des pays; et impliquera les ministres des finances dans les prises de décisions concernant le développement durable.
Bien que de nombreux délégués aient été daccord avec le traitement général des différents sujets figurant dans le rapport du Groupe de Travail Ad Hoc chargé du Financement, la majeure partie exprima une certaine déception quant au niveau des détails techniques, jugés inadéquats. Quelques délégués ont noté que même les réunions du soi-disant groupe dexperts sont handicapées par une participation limitée aux seuls représentants gouvernementaux. Dautres se sont déclarés satisfaits des réunions officieuses dexperts sponsorisées par les gouvernements, et quils estiment être des fora efficaces pour le libre échange de linformation technique. Dautres, enfin, firent remarquer que ces réunions, souvent sponsorisées par les gouvernements des pays du nord, sont probablement entièrement impartiales dans leur traitement de certains sujets particuliers. Le débat sur lutilité et la rentabilité des réunions de groupes de travails intérimaires se poursuit toujours.
PLENIERE: La Plénière se réunira probablement dans la Salle de Conférence 1, matin et après-midi pour entendre le rapport du Groupe de Travail Ad Hoc chargé des Questions Sectorielles. Un panel focalisé sur le transport suivra.
GROUPE DE TRAVAIL I: Le Groupe de Travail chargé des Questions Océans et Atmosphère, qui doit être présidé par Enrique PROVENCIO (Mexique), est susceptible de se réunir au cours de la matinée dans la Salle de Conférence 2.
GROUPE DE TRAVAIL II: Le Groupe de Travail chargé de lexamen du financement et des questions de production et de consommation, qui sera présidé par Daudi Ngelautwa MWAKAWAGO (Tanzanie), est prévu de se réunir dans laprès-midi dans la Salle de Conférence 2.
PROJETS DE DECISION: Un certain nombre de projets de décision devant être examinés par les Groupes de Travail II et III, sous la présidence de Paul de JONGH (Pays-Bas) (processus décisionnels et rapports nationaux) ont été distribués lundi après- midi.