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JEUDI 18 AVRIL 1996
En cette première journée de la quatrième session de la Commission du Développement Durable (CDD-4), les délégués entendirent les déclarations introductives à louverture de la Plénière ainsi que le rapport davancement du Panel Intergouvernemental sur les Forêts. Ils se penchèrent, par ailleurs, sur plusieurs questions intersectorielles (technologie, éducation, développement des capacités, commerce, pauvreté, population, processus décisionnels, institutions, groupes majeurs et rapports nationaux) et participèrent à un panel de discussion sur léducation.
Le Président sortant Henrique CAVALCANTI (Brésil) présenta ses commentaires concernant les activités de la CDD durant lannée écoulée et sur la contribution de la CDD à la construction de la paix et de la durabilité. Il suggéra que: le Président de la CDD soit élu à lissue de la session annuelle; le mandat du Bureau de la CDD soit prorogé de deux ans; et que le Président serve de Vice-Président lannée qui précède son investiture.
Les délégués devaient, ensuite, élire Rumen GECHEV (Bulgarie) en qualité de Président de la CDD-4. Ce dernier nota le rôle important de cette session pour le parachèvement du Programme de Travail pluriannuel et pour les préparatifs de la Session Extraordinaire de 1997 de lAssemblée Générale des Nations Unies (AGNU). Il évoqua les grands espoirs attachés à la CDD-4 comme en témoignent: lintérêt continuel porté par le haut niveau politique aux travaux de la CDD; limplication active de la société civile, des groupes majeurs et des ONG; et le solide engagement des institutions de lONU. Le nouveau Président ajouta que les délégués échangeront leurs points de vue sur la mise en oeuvre du Plan dAction 21 durant la réunion de haut niveau, en notant quil y a un consensus autour de lidée que la CDD et lAGNU ne doivent pas tenter de réécrire Action 21.
Nitin DESAI, Sous-Secrétaire Générale chargé de la Coordination Politique et le Développement Durable (DCPDD), souligna que cette session doit marquer le début des préparatifs de la session extraordinaire de lAGNU et doit susciter des attentes quant aux résultats de cette revue. La CDD doit assumer ses rôles et responsabilités dans le contexte du processus de coordinations du suivi. La CDD peut combler les lacunes du système des Nations Unies dont aucune institution na la responsabilité de problèmes tels que celui de leau douce et des océans, et peut également injecter une perspective sectorielle économique dans des problématiques souvent perçus comme relevant de la gestion ou de lenvironnement.
Les délégués devaient élire, ensuite, Paul de JONGH (Pays-Bas), Directeur Général Adjoint au Ministère de lHabitat, de la Planification Territoriale et de lEnvironnement, en qualité de Vice-Président. Les autres membres du bureau seront élus à lissue des consultations des groupes régionaux. Les délégués adoptèrent, par ailleurs, lordre du jour provisoire figurant dans le document E/CN.17/1996/1.
Trois groupes de travail examineront les projets de recommandations et de conclusions pour la CDD-4. Le premier se penchera sur latmosphère, les océans et les mers, et sur les petits Etats insulaires en développement. Le second abordera les finances, les modes de consommation et de production, les transferts technologiques, le commerce, la pauvreté et la démographie. Le troisième planchera sur les processus décisionnels (Plan dAction 21 Chapitre 8, 38, 39 et 40) et sur les rapports nationaux.
Joke WALLER-HUNTER, Directeur de la Division du Développement Durable (DCPDD), présenta un bref rapport davancement concernant le Panel Intergouvernemental sur les Forêts (PIF). La NATIONAL WILDLIFE FEDERATION, au nom de plusieurs ONG Américaines, encouragea ladoption de recommandations daction pour le PIF-3 et mit en garde contre une focalisation sur le seul commerce du bois doeuvre.
Les chargés des travaux devaient, ensuite, introduire les rapports du Secrétaire Général et autres documents pertinents dans le cadre de lexamen des questions intersectorielles de la CDD.
La CNUED introduisit le rapport du Secrétaire Général concernant le commerce, lenvironnement et le développement durable (E/CN.17/1996/8 and Add.1). Le FNUAP introduisit le rapport sur la dynamique démographique (E/CN.17/1996/10 and Add.1). LUNESCO introduisit le rapport sur léducation E/CN.17/1996/14 and ADD.1). Le PNUD introduisit le rapport sur le renforcement des capacités (E/CN.17/1996/15 and Add.1). Joke WALLER-HUNTER introduisit les rapports élaborés par le DCPDD sur les sujets suivants: la lutte contre la pauvreté (E/CN.17/1996/9); lintégration de lenvironnement et du développement dans les processus décisionnels (E/CN.17/1996/11 and Add.1); les rapports nationaux (E/CN.17/1996/19); le rôle des groupes majeurs (E/CN.17/1996/12 and background paper #2); le transfert des technologies écologiquement rationnelles (E/CN.17/1996/13, Add.1 and background paper #5); les mécanismes juridiques internationaux (E/CN.17/1996/17, Add.1 and background paper #3); linformation au service des prises de décision (E/CN.17/1996/18 and Add.1); et les arrangements institutionnels (E/CN.17/1996/16).
La SUISSE attira lattention des délégués sur la publication suisse Passeport pour le Futur en matière déducation. LUE suggéra que la CDD puisse recommander aux Etats de prendre en ligne de compte: létablissement de programmes de renforcement de la sensibilisation de tous les groupes sur le développement durable; la promotion de la participation des groupes majeurs; le développement du rôle des CDD nationales; lencouragement de la synergie entre les différentes composantes des groupes majeurs; et lassistance à létablissement dune coopération entre les groupes majeurs. Les PAYS- BAS mirent laccent sur une récente réunion dexperts portant sur la Détermination des Besoins Technologiques Nationaux (DBTN), qui contribuera à lenrichissement des discussions en cours sur le transfert technologique et le renforcement des capacités. La réunion identifia la valeur ajoutée des DBTN, lorsquelle est correctement suivie par des actions de renforcement des potentialités et des projets de transferts technologiques.
La SUEDE mit en exergue son engagement en matière déducation et décrivit de récentes initiatives nationales telles que linstauration de nouveaux programmes nationaux se référant directement à lapproche planétaire. Le délégué souhaita, par ailleurs, de nouveaux efforts de lUNESCO et dautres pour la production de propositions susceptible de permettre à la session extraordinaire délaborer de nouvelles idées en matière de développement durable.
Le CANADA déclara que la CDD devrait explorer davantage les sujets liés à la pauvreté et à la dégradation environnementale, tels que la santé des pauvres en milieu urbain, la protection de lenvironnement et la gestion des ressources, la création de forêts et la reforestation, et le développement des systèmes dassainissement. Il encouragea la CDD à recommander la confirmation de statut de la liste des ONG auprès de la CDD et dinviter explicitement les groupes majeurs à participer aux préparatifs de la session extraordinaire. Il ajouta enfin que limpact positif des initiatives de libération du commerce sur le développement durable serait maximisé si elles étaient accompagnées de politiques environnementales appropriées.
Le délégué US attira lattention sur la question des femmes et des enfants dans les études et les évaluations de la pauvreté. Il encouragea limplication des ONG et des groupes majeurs en précisant, toutefois, que son financement ne doit pas imposer davantage de charge supplémentaire sur le budget des Nations Unies.
La CHINE déclara que, dans le domaine du commerce international, les pays devraient pouvoir se consulter sur un même pied dégalité et ne devraient pas créer des barrières commerciales aux pays en développement. Le VENEZUELA évoqua leurs efforts nationaux dans le cadre du Plan dAction 21, comprenant des efforts à accroître la participation des entreprises privées et leurs travaux de recyclages. La REPUBLIQUE DE COREE suggéra que les programmes de lutte contre la pauvreté soient géographiquement et écologiquement spécifiques. Le délégué évoqua la vision environnementale nationale annoncée récemment qui inclura la mise en oeuvre dun certain nombre de mesures de prévention dans le domaine environnemental.
Le DANEMARK déclara que lun des challenges les plus ardus rencontrés dans la mise en oeuvre nationale est celui concernant le nécessité de changer les modes de consommation et de production. CUBA nota limportance du commerce international et des transferts scientifiques et technologiques, et déclara que les politiques protectionnistes créent des entraves aux exportations des pays en développement.
LUE parla de la priorité des efforts de la lutte contre la pauvreté, incluant les services de santé de base, le renforcement des capacités et le soutien aux femmes. Le délégué déclara que le suivi du Sommet Mondial du Développement Social devrait être coordonné par la Commission du Développement Social et que lECOSOC devrait envisager la répartition des tâches entre les deux commissions.
Gustavo Lopez OSPINA, Directeur de lUNESCO, introduisit un panel de discussion sur le rôle de léducation dans le développement durable. Le panel était présidé par Aleksandra KORNHAUSER (Slovénie), membre de La Commission Internationale sur lEducation pour le 21eme Siècle, et Directeur du Centre International des Etudes de Chimie, Ljubljana.
Madeleine KUNIN, Deputy Secretary of Education, USA, déclara que les questions déducation et denvironnement étaient fondamentales pour la survie. Elle se félicita du rapport de Delors soumis à la Commission Internationale sur lEducation pour le 21ème Siècle et souligna la nécessité dinvestir dans léducation, dans tous les pays. Elle passa en revue les initiatives américaines incluant le projet GLOBE qui implique des étudiants, des enseignants, et des scientifiques de 33 pays, et 3000 enfants pour la collecte des données liées au développement durable, et communiquant entre eux dun bout à lautre du monde. Lubomir NONDEK, Directeur des Stratégies Environnementales au Ministère de lEnvironnement de la République Tchèque, mit en relief les recommandations de latelier international organisé autour de la sensibilisation publique sur le développement durable dont: le développement de lignes directrices nationales pour léducation en matière de développement durable; la coopération du secteur publique avec les groupes majeurs pour la compilation des informations; et le rôle des agences onusiennes et des ONG dans la divulgation des idées.
Margarita BOTERO, Ancien Directeur Général de lEnvironnement en Colombie, et membre de la Commission Brundtland, déclara que les problèmes les plus critiques auxquels lhumanité se trouve confrontée sont dus à une crise des valeurs. Elle sinterrogea sur le type de société que nous avons construit. Elle nota que léducation constituait une réponse clef et que les faits et les concepts actuels ne demeureront pas valides dans le nouveau siècle. Une nouvelle reconnaissance de limportance des valeurs dans le domaine de léducation sera nécessaire. Elle fit part des préoccupations de la Commission quant aux inégalités persistantes dans laccès à léducation et appela à la démocratisation du savoir. Aleksandra KORNHAUSER introduisit le résultat de la Commission Internationale sur lEducation pour le 21ème Siècle. La Commission adopta un concept de développement fondé sur la qualité exigeant une combinaison de connaissance et de valeurs dans la quête de la sagesse. Le 21ème siècle sera celui de la qualité: la richesse et la productivité devront être redéfinies. Cela ne pourra se faire que si léducation continue était perçue comme une force cruciale de développement socio- économique, comme un besoin humain et comme un droit humain.
Un représentant de la jeunesse souligna le rôle des jeunes dans la divulgation du savoir transmis par leurs enseignants. Un exemple déducation par les pairs, en Inde, fut décrit. La Commission du Royaume-Unie pour lEnvironnement et le Développement auprès des Nations Unies avança une proposition pour un grand programme de travail impliquant les gouvernements, les groupes majeurs, les éducateurs et le système des Nations Unies, qui sera intitulé Education 21, et sera lié au Plan dAction 21.
Un rapport davancement concernant le Panel Intergouvernemental sur les Forêts (PIF) fut présenté au cours de la première journée de la CDD-4. Certains délégués et observateurs confièrent en privé que beaucoup de choses nont pas été dites concernant le processus de PIF, quelques-uns mêmes exprimant une certaine déception quant au peu de progrès réalisé durant la récente réunion du PIF-2 à Genève. Certains ont préféré voir le PIF-3 traiter de ses termes de référence dune manière plus générale pour y inclure de sujets tels que la gestion forestière et les causes de la déforestation. Dautres continuent de penser que cela serait la meilleure façon de voir le panel ne pas terminer son travail dici sa quatrième session. Par ailleurs, plusieurs délégués se sont déclarés frustrés davoir perçu une certaine mauvaise volonté quant à la soumission des forêts tempérées ou boréales à un même niveau dexamen que les forêts tropicales. Bien que la CDD-4 nait pas à examiner la question des forêts, ces mêmes délégués estiment que le PIF est le début dun long processus de négociation durant lequel la CDD-5, à travers sa revue des Principes Forestiers dans le cadre du Plan dAction 21, jouera un rôle capital dans la répartition des responsabilités pour les futures discussions sur ce sujet.
PLENIERE: La Plénière poursuivra ses discussions des Points 3 et 5 (questions intersectorielles) de lOrdre du Jour, durant ses sessions de matinée t daprès-midi dans la Salle de Conférence 1.