Daily report for 14 March 2007
La cinquime session du Comit charg de l'examen de la mise en uvre de la Convention des Nations Unies pour la lutte contre la dsertification (CRIC 5) s'est poursuivie mercredi 14 mars 2007. Tout au long de la journe, les dlgus ont entendu des exposs et ont procd la discussion et l'change de leurs expriences dans les domaines de la mobilisation et de la coordination des ressources nationales et internationales, y compris la conclusion d'accords de partenariat, et du soutien provenant des agences et institutions multilatrales.
QUESTIONS D'ORGANISATION
Les dlgus ont lu Giselle Beja Valent, Uruguay, rapporteur de la runion.
EXAMEN DE LA MISE EN UVRE De LA CONVENTION
Le prsident Moore a introduit le thme du groupe de discussion, mobilisation et coordination des ressources, la fois nationales et internationales, y compris la conclusion d'accords de partenariat. Le secrtariat a soulign: que toutes les rgions et de nombreuses sous-rgions ont entrepris des accords de partenariats financiers; que la plupart d'entre-elles ont fait part du besoin de mobiliser davantage de ressources financires; et qu'on ne sait pas toujours si les ressources mobilises pour la gestion durable des terres (GDT) sont affectes spcifiquement pour le soutien de la mise en uvre de la CLD.
GROUPE DE DISCUSSION SUR LA MOBILISATION ET LA COORDINATION DES RESSOURCES: Christian Mersmann, Mcanisme mondial (MM), a prsent une synthse de rcents travaux du mcanisme et a annonc que ce dernier entendait accrotre son soutien aux pays parties, travers la fourniture de connaissances, d'instruments stratgiques et de services et de conseils financiers. Le rapport souligne que la mobilisation de ressources pour la GDT est difficile, moins que les pays prsentent la CLD comme une priorit nationale.
Muhamet Durikov, Turkmnistan, a introduit l'Initiative des pays d'Asie centrale pour la gestion des terres (CACILM), un partenariat dcennal englobant plusieurs pays et financ par plusieurs donateurs, pour le traitement de la GDT dans cinq rpubliques d'Asie centrale. Il a mentionn, entre autres cls de la russite de la CACILM, la coordination entre les pays rcipiendaires et les donateurs et a mis en exergue le besoin: de faire en sorte que le pays rcipiendaire soit propritaire des activits; de processus de suivi et d'valuation crdibles et simples; et de ressources financires accrues.
Kenneth Roach, Trinit-et-Tobago, a prsent le programme national de reboisement et de mise en valeur des ressources en eau mis en place dans son pays et qui a fourni des ressources pour le reboisement de rgions sujettes la dgradation des terres et l'rosion des sols, ainsi que le Fonds Vert, cr pour aider organisations et groupes communautaires protger l'environnement.
Leopoldo Rojo Serrano, Espagne, a donn un aperu de la politique anti-dsertification centenaire de son pays, prcisant que la CLD a aid attirer l'attention des plus hauts niveaux du gouvernement sur le problme de la dsertification et qu'elle a permis la consolidation des activits dj mises en uvre.
Yuriy Kolmaz, Ukraine, a introduit les efforts fournis par son pays dans le domaine de la mobilisation des ressources pour faire face la dgradation des terres et entreprendre la rhabilitation de l'environnement, efforts qui ont englob la cration: d'un systme de droit foncier; d'un fonds pour la protection environnementale; de redevances et de pnalits appliques la pollution environnementale; et de contributions volontaires.
Giorgio Sfara, Italie, a dcrit le soutien apport par son pays aux pays en dveloppement, pour la lutte contre la dsertification, soutien qui a englob la mise en place: d'une GDT axe sur l'eau, le sol et la vgtation; de systmes d'alerte prcoce pour la scurit alimentaire; de systmes de production durables dans l'agriculture et l'levage; de programmes de reboisement et de cration de forts; et d'activits de suivi et d'valuation. Il a indiqu que l'Italie apporte son appui au MM qui devrait devenir le centre de la mobilisation des ressources pour la lutte contre la dsertification. A propos du FEM, il a dclar que ses activits devraient tre intensifies aux fins d'accrotre les ressources disponibles dans le cadre de l'OP 15 (dgradation des terres) tout en utilisant d'autres domaines de mobilisation du FEM, notamment, la biodiversit et les changements climatiques, et l'tablissement de partenariats avec d'autres organisations.
Dbat: L'Inde, au nom de la REGION ASIE-PACIFIQUE, a dclar que l'intgration des PAN dans les stratgies de dveloppement peut diluer les PAN, en particulier, au stade prparatoire. Le reprsentant a appel: des contributions volontaires amliores de la part des pays industrialiss; l'augmentation du portefeuille de la GDT au sein du FEM; et la cration d'un fonds spcifique pour la lutte contre la dsertification, pour rpondre aux besoins particuliers des pays parties de la rgion Asie-Pacifique. Il a accueilli avec satisfaction le rle amlior que le MM entend jouer dans le domaine de la mobilisation des ressources.
La Bilorussie, au nom des Etats d'EUROPE CENTRALE et ORIENTALE, a dplor le fait qu'en dpit des demandes formules, le MM n'a pas accord une aide sa rgion et n'y a mis en uvre aucun projet depuis l'adoption de l'Annexe 5. Le reprsentant a soulign l'importance de la mobilisation de fonds provenant du FEM, dans le cadre de l'OP 15, et de la Commission europenne, et a dclar qu'il attendait avec impatience la manifestation que le MM a l'intention d'organiser dans sa rgion en 2007-2008. En rponse, le MM a fait remarquer que les pays donateurs sa rgion ont des priorits autres que la dgradation des terres et a fait part de son espoir de voir la manifestation mobiliser davantage de ressources pour la rgion.
Roach a dplor le fait que la rgion d'Amrique latine se soit battue pour accder l'expertise du FEM et que Trinit-et-Tobago se soient vu forcs d'affecter des fonds nationaux et des ressources humaines la conception des plans de fonctionnement et de financement.
La THALANDE a demand Durikov des claircissements sur la manire dont CACILM obtient des retours sur prts, et Durikov a rpondu que les pays peuvent choisir de participer ou de ne pas participer aux activits des projets travers des prts ou des subventions, et que les prts sont, gnralement attribus l'agriculture et la GDT.
Le NIGERIA a demand au MM de quantifier le financement qu'il a mobilis, et le montant dont a bnfici l'Afrique. Le MM a rpondu que la mobilisation des efforts a abouti une certaine russite en rattachant les priorits de la CLD aux priorits des pays en matire de dveloppement. Le reprsentant a indiqu qu'il prsentera la CdP 8 un rapport sur la manire dont les fonds mobiliss peuvent tre quantifis. Il a ajout que les fonds oprationnels du MM sont entre 5 et 8 millions de dollars par an, dont 2 millions de dollars proviennent du budget approuv par la CdP.
L'ALGERIE a demand aux pays donateurs d'expliquer les raisons pour lesquelles ils ne sont pas en train d'investir des ressources et a mis en garde que la CLD ne devrait pas devenir un mcanisme de mise en uvre pour d'autres conventions mais que les conventions devraient plutt travailler ensemble. Le CANADA a dclar que les parties ne doivent pas considrer la dgradation des terres en isolation et que la mobilisation des ressources peut tre facilite lorsque la dsertification est traite dans la mme foule que les changements climatiques et la biodiversit.
MOBILISATION DES RESSOURCES FINANCIERES PAR LES INSTITUTIONS MULTILATERALES
L'aprs-midi, le secrtariat a introduit le point 5 de l'ordre du jour consacr l'examen des donnes disponibles concernant la mobilisation et l'utilisation des ressources financires et autres soutiens apports par les agences multilatrales (ICCD/CRIC(5)/ 7). Le reprsentant a prcis que depuis qu'il est devenu mcanisme de financement de la CLD, le FEM a t un facilitateur ressource majeur. Il a galement indiqu que le MM est en train de chercher de nouvelles approches en matire de mobilisation les co-financements.
James Warren Evans, prsident du Comit de facilitation du MM et directeur du dpartement de l'environnement, Banque mondiale, a annonc que le Comit de facilitation s'est runi deux reprise depuis la CdP 7 et a soulign que la Banque mondiale continuait financer la mise en uvre de la CLD travers divers canaux. Il a mis en relief trois dfis relever qui pourraient devenir des opportunits, savoir: s'assurer des synergies avec les mesures d'adaptation aux changements climatiques; intgrer l'galit entre les sexes dans la GDT; et montrer les rsultats de l'investissement dans la GDT..
Walter Lusigi, FEM, a dcrit les quatre priorits court terme que le FEM a adopt pour canaliser les ressources, de manire rapide, aux pays en dveloppement parties, aprs l'adoption retarde de son domaine de mobilisation relatif la dgradation des terres. Il a prcis que le FEM apporte son soutien l'laboration des rapports nationaux et des PAN, et a souhait voir s'largir les liens avec les institutions pertinentes et se crer davantage de programmes de partenariats entre les pays, au cours de la prochaine tape. Il a ajout qu'avec le soutien du FEM, plus de 1,3 milliard de dollars a t investi dans la GDT ces quatre dernires annes, dont 1 milliard provenant des co-financements.
Dbat: L'Argentine, au nom du GRULAC, a ritr le besoin de mobiliser des fonds supplmentaires, et a appel le FEM fournir davantage d'efforts cet effet, soulignant galement que le MM devrait mener les activits selon les instructions fournies par la CdP et qu'il ne devrait pas outrepasser ce mandat. La CHINE a demand au MM d'accorder une attention la rpartition gographique dans l'affectation des fonds, et a demand au secrtariat de traiter la question de la mobilisation des ressources destines la mise en application des PAN.
Rpondant une question pose par l'Inde, le MM a soulign qu'il est un facilitateur et un conseiller technique et qu'il ne joue aucun rle dans le classement prioritaire entre les projets labors par un seul pays et ceux labors par plusieurs pays. Rpondant l'Uruguay, il a confirm que le MM a des lignes budgtaires claires pour la satisfaction des besoins en matire de cration des capacits. L'IRAN a appel au renforcement du rle du MM en matire de cration des capacits, et la JORDANIE a encourag le MM continuer jouer le rle de facilitateur dans le renforcement des capacits des pays pour la mise en uvre de la CLD, s'engageant collaborer troitement avec le MM sur un nouveau programme pour l'Asie orientale.
Le GUATEMALA a parl des dlais excessifs que prend le processus d'approbation des projets du FEM pour certains projets de la rgion d'Amrique centrale, mettant en exergue la susceptibilit de son pays aux catastrophes naturelles, exemplifie par la perte de 9 millions de tonnes mtriques de terre fertile, au cours du dernier grand ouragan. Rpondant une question pose par l'Uruguay, le FEM a expliqu que la simplification et l'acclration du processus d'approbation des projets sont au centre des rformes en cours pour amliorer la mobilisation des ressources.
La CHINE a dplor la raret des financements du FEM affects la dgradation des terres, qui reprsentent seulement un dixime du total des fonds du FEM actuellement disponibles, et a suggr d'tablir la CdP et au CRIC, un mcanisme pour la mobilisation des ressources du FEM.
La COMMUNAUTE EUROPEENNE a dclar que son exprience confirme que la majeure partie des ressources affectes aux activits ayant trait la dsertification a t canalise vers la gestion des terres, partageant le point de vue exprim par d'autres quant la ncessit d'largir le la mire de la GDT et d'adopter des approches intgre et mires multiples. Il a suggr de chercher des liens appropris avec des secteurs tels que le dveloppement rural, la scurit alimentaire, la prvention des catastrophes et les changements climatiques pour dgager, pour les pays, des occasions de travailler sur leurs priorits.
La reprsentante des ETATS-UNIS a parl d'un financement nouveau et supplmentaire de 6 milliards de dollars, pour le dveloppement, octroy sur cinq ans travers la Millennium Challenge Corporation. Soulignant que l'affectation de fonds pour le dveloppement des Etats-Unis est guide par les propres priorits des pays rcipiendaires, elle a encourag ces derniers intgrer les activits de la CLD et de la gestion durable des terres dans leurs priorits nationales.
En rponse une question pose par le Bnin sur l'affectation de ressources pour le traitement de la dsertification, Kolmaz a mis l'accent sur la redistribution des droits fonciers et des redevances de la protection environnementale aux communauts locales.
La SUISSE a dclar que l'investissement national pour le traitement de la GDT et la mise en uvre des PAN, est insuffisant, parce que, souvent, les budgets nationaux engagent trs peu de ressources au dveloppement rural. La reprsentante a voqu la ncessit d'un cadre rationnel pour la prise des dcisions, aux fins de s'assurer qu'une part plus importante des budgets nationaux soit consacre aux zones rurales.
L'Ethiopie, au nom de l'AFRIQUE, a soulign que la mobilisation de ressources provenant des sources intrieures est limite en Afrique et que la dsertification est encore l'une des plus faibles priorits dans l'ordre du jour politique de l'Afrique. Le dlgu a indiqu que la majeure partie du financement international est consacre plutt la rduction de la pauvret qu' la prvention et au contrle de la dsertification. Il a galement soulign que les mcanismes de financements, y compris le FEM et le Mcanisme pour un dveloppement propre du Protocole de Kyoto, devraient tre rendus aisment accessibles l'Afrique et que bien que les synergies avec d'autres conventions soient importantes, le financement affect spcifiquement la lutte contre la dsertification ne devrait pas tre nglig.
Plusieurs participants ont soulign le rle du secteur priv et des partenariats entre les secteurs public et priv dans la mobilisation des ressources destines la lutte contre la dsertification. HAITI a parl du soutien accord par la GTZ pour l'laboration des lignes directrices rgissant la mise en place des PAN et a exprim l'espoir de voir cette aide se poursuivre.
DANS LES COULOIRS
Comme la pluie qui martelait les toitures de La Rural, les discussions autour de la question du financement ont rid la surface autrement tranquille de la CRIC 5. A la sortie d'une sance spciale affichant complet, durant laquelle a t prsent un projet de plan stratgique dcennal pour la CLD, les participants taient, d'une manire gnrale, positifs, mais plusieurs d'entre eux ont soulign l'impratif d'assortir les objectifs stratgiques de ressources financires adquates. Un dlgu africain a dclar que la stratgie est l et que la balle est maintenant dans le camp des donateurs. Dans l'intervalle, le reprsentant d'un pays industrialis s'est dclar d'avis qu'une liste claire des actions entreprendre en priorit aiderait dterminer les progrs susceptibles d'tre accomplis en fonction de la disponibilit des fonds. La plupart s'attendent ce que la stratgie donne lieu un dbat, les dlgus poursuivant leurs supputations autour du projet, en prparation la runion prive du GTII, vendredi.