Daily report for 12 June 2006

La septime runion du Processus Consultatif Non Officiel Ouvert Tous sur les Ocans et le Droit de la Mer (PCNOOTODM-7 ou Processus Consultatif) s'est ouverte lundi 12 juin 2006, au sige des Nations Unies New York. Les dlgus se sont runis en session Plnire, le matin, pour traiter les questions d'organisation et procder un change de vue sur les domaines de proccupation et les actions ncessaires mener. L'aprs-midi, un Groupe de Discussion sur les approches cosystmiques et les ocans s'est tenu.

PLENIERE

OUVERTURE: Le Coprsident Lori Ridgeway (Canada) a soulign l'importance grandissante du Processus Consultatif dans l'ordre du jour mondial, a expliqu que tout au long de la semaine, les participants traiteront de la dfinition et de l'application des approches cosystmiques la gestion des ocans, et a soulign l'importance de penser l'approche cosystmique comme tant plutt un "cadre intgrateur" qu'un "changement de paradigme."

Le Coprsident Cristin Maquiera (Chili) a soulign que les rsultats de la PCNOOTODM-7 doivent tre pratiques et appropris pour la mise en application nationale.

Vladimir Golitsyn, Directeur de la Division des Affaires Marines et du Droit de la Mer aux Nations Unies (DAMDL-ONU), a appel les dlgus apporter leurs contributions au fonds volontaire du Processus Consultatif.

Le Coprsident Ridgeway a introduit l'ordre du jour de la runion. Le document a t adopt sans amendement (A/AC.259/ L.7).

ECHANGE DE VUES SUR LES DOMAINES DE PREOCCUPATION ET SUR LES ACTIONS NECESSAIRES: Au sujet du Processus Consultatif, plusieurs dlgus ont accueilli avec satisfaction le renouvellement du mandat du PCNOOTODM pour trois ans, l'AUSTRALIE soulignant l'importance des contributions apportes par l'industrie, les ONG, les organisations intergouvernementales et les Etats.

Plusieurs dlgus ont soulign l'importance des approches cosystmiques pour la gestion des ocans et ont signal l'absence d'une dfinition du concept, approuve l'chelle internationale. Le CANADA a soulign que des progrs significatifs peuvent tre accomplis dans la poursuite de l'approche cosystmique en dpit de l'absence d'une dfinition consensuelle. Le BRESIL a fait tat des liens de celle-ci avec le principe de prvention. La NOUVELLE ZELANDE et l'AUSTRALIE ont suggr que le Processus Consultatif ne tente pas de parvenir une dfinition unique de l'approche cosystmique, prfrant une concentration sur l'identification d'expriences et d'initiatives qui peuvent amliorer la gestion marine durable.

Au sujet de l'adoption d'une approche holistique, l'AUSTRALIE a soulign que les approches cosystmiques devraient plutt grer l'impact des activits humaines sur les cosystmes, que tenter de manipuler les cosystmes. L'AUTRICHE, au nom de l'UE, a appel une gestion intgre de toutes les activits humaines qui risquent d'affecter de manire dfavorable les cosystmes. La CHINE a appel la prise en compte des aspects politiques et juridiques de l'approche cosystmique. La FEDERATION DE RUSSIE a suggr que l'approche cosystmique devrait utiliser les savoirs traditionnels et les donnes climatiques. L'ISLANDE a soulign: les liens entre l'cosystme marin, la production alimentaire et le dveloppement humain; et les effets ventuels des changements climatiques et de la pollution chimique sur la biodiversit marine.

Au sujet de la recherche scientifique, le CANADA et la CHINE ont soulign la ncessit d'une recherche plus cible. Le MEXIQUE a fait tat d'un certain nombre d'initiatives visant accrotre les donnes environnementales concernant les cosystmes marins.

Au sujet de l'application des instruments disponibles, la NORVEGE a soulign que les plus grandes menaces poses aux milieux marins intressent des rgions situes l'intrieur de la juridiction nationale et, avec le CANADA, a appel la mise en application du cadre juridique existant.

Au sujet de la gouvernance au-del des lignes de juridiction nationale, le JAPON a dclar que la discussion autour de la gouvernance en haute mer devrait tre conduite conformment au droit international et sur la base de donnes scientifiques. La REPUBLIQUE DE COREE a dclar que le dbat autour d'un moratoire sur les longues lignes devrait tre bas sur la recherche scientifique et que le moratoire sur la pche la trane en haute mer doit tre fond sur des donnes scientifiques vrifies. PALAU a dclar que l'absence de donnes ne peut pas justifier l'inaction, et a appel un moratoire intrimaire contre la pche la trane dans les rgions o il n'existe aucune Organisation Rgionale de Gestion des Pches (ORGP) comptente. Signalant l'existence d'un dficit en matire de gouvernance dans les zones au-del des lignes de juridiction nationale, l'UE a appel la mise en application de l'accord conclu dans le cadre de la CNUDM, consistant veiller la conservation et la gestion de la biodiversit marine situe au-del des lignes de juridiction nationale, et l'tablissement, en temps opportun, d'un processus de suivi du Groupe Spcial de Composition Non Limite sur la biodiversit marine au-del des lignes de juridiction nationale.

Au sujet des outils destins aux approches cosystmiques, l'UE a dclar que la gestion des ocans devrait englober: des objectifs cosystmiques mesurables; des tudes d'impact; un suivi; l'application de la prvention; et l'utilisation doutils tels que la gestion intgre des littoraux et des aires marines protges (AMP). La reprsentante des ETATS-UNIS a soulign la promotion, par son pays, de l'utilisation du concept de Grand Ecosystme Marin (GEM), et a indiqu que la gestion base sur les considrations cosystmiques est adaptive, collaborative, incrmentielle, spcifique au plan gographique et inclusive. Le dlgu du BRESIL a fait tat de la proposition de son pays d'tablir un sanctuaire des baleines dans l'Atlantique Sud. TUVALU a soulign l'importance de la protection des cosystmes marins et a mis l'accent sur la ncessit, entre autres: de rduire les missions de gaz effet de serre pour liminer le blanchiment des coraux; de mettre en place des zones fermes la pche pour permettre aux stocks des thonids de se rtablir; et de crer des zones fermes la navigation. CUBA et la NORVEGE ont soulign qu'il y a plusieurs manires de mettre en uvre les approches cosystmiques, mettant en exergue les diffrences nationales et rgionales en matire de caractristiques biologiques, conomiques, gographiques et juridiques.

Au sujet de la coopration et de la coordination, la CHINE a suggr de traiter l'amlioration de la coordination et de la coopration entre les dpartements pertinents et les industries, tous les niveaux. La PAPOUSIE NOUVELLE GUINEE, au nom du Forum des Iles du Pacifiques, a donn un aperu sur les initiatives rgionales lies la mise en uvre de l'approche cosystmique, soulignant l'intention du Forum de respecter la date butoir fixe par le SMDD. Le JAPON a mis en exergue le besoin d'amliorer la coopration et la coordination entre les ORGP. La NORVEGE a appel les ORGP traiter les pratiques destructives et mettre jour leur mandat consistant intgrer les mesures de conservation de la biodiversit et les approches cosystmiques. L'ISLANDE a appel au dveloppement des capacits des rgions o il n'existe pas d'ORGP et la concrtisation des engagements disponibles.

Au sujet du renforcement des capacits, CUBA a appel au renforcement des capacits, au transfert des technologies et une prise en considration plus importante des expriences des pays en dveloppement dans l'application d'approches cosystmiques la gestion marine. L'INDONESIE a soulign la ncessit de renforcer les AMP travers le renforcement des capacits, les partenariats et les schmas de financement durables.

GROUPE DE DISCUSSION SUR LES APPROCHES ECOSYSTEMIQUES ET LES OCEANS

DEMYSTIFICATION DU CONCEPT ET COMPREHENSION DE SES IMPLICATIONS: Salvatore Arico, de l'UNESCO, a parl de l'application minimale de l'approche cosystmique dans les milieux ocaniques et les fonds marins et a soulign le besoin d'une analyse des parties prenantes cet gard. Il a dclar que la fondation de l'approche cosystmique fournit des solutions de gestion et a soulign qu'il n'y a pas une seule manire de mettre en application l'approche cosystmique. Arico a mis en exergue les dfis consistant placer la transition vers l'approche cosystmique, y compris l'intgration des diverses approches de gestion dans un plan cohsif, et a soulign la ncessit d'une mise en application holistique de l'approche cosystmique.

Simon Cripps, du Fonds Mondial pour la Nature (WWF), a soulign la ncessit de mesures catalytiques immdiates pour la mise en application des approches cosystmiques en dpit de l'absence de connaissances parfaites. Il a dclar que la gestion base sur les cosystmes n'est pas un outil pour la manipulation des cosystmes au plus bas dnominateur commun, par l'limination des prdateurs naturels, mais un outil pour le rtablissement de la sant des cosystmes et par consquent, pour le rtablissement des populations de poissons cibls et des prdateurs, la fois. Le reprsentant a prsent et expliqu l'approche du WWF l'gard de la gestion base sur l'cosystme, mettant en exergue ses lignes directrices en 12 tapes d'application pratique, en tant que processus commenant par la dtermination des parties prenantes jusqu' l'laboration de paquets de sensibilisation et de formation des pcheurs.

Hiroyuki Matsuda, de l'Universit Nationale de Yokohama, a dclar que la thorie de la rcolte maximum compatible avec la conservation des ressources ignore le fait que les cosystmes sont incertains, changeants et complexes. Il a affirm qu'un modle simple comportant des erreurs est meilleur qu'une modlisation cologique complexe. A l'aide de modles mathmatiques il a dmontr: qu'une rcolte maximum compatible avec la conservation des ressources ne garantie pas la coexistence des espces; que la rotation des pches cibles est une meilleure approche politique de gestion des pches que la non rotation; et qu'une gestion adapte aux espces est quelquefois ncessaire. Il a appel l'vitement des prises dans les stocks de faibles niveaux, des prises de poissons immatures et des prises d'espces de poissons temporairement dominants, l'amlioration des technologies d'apparaux de pche slectifs, et au suivi de l'volution la fois des espces de proie et des espces prdatrices.

Steven Murawski, de la 'National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) des Etats-Unis, a prsent les "Dix Mythes les Plus Importants Concernant l'Application des Approches Ecosystmiques la Gestion des Ressources Marines." Il a signal que les approches cosystmiques ont dj t dtermines et appliques de manire extensive, de manires formelle et informelle aux chelons national et international. Murawski a indiqu que le Rseau GEM et le Fonds pour l'Environnement Mondial (FEM) exemplifient la coopration internationale en matire d'application des approches cosystmiques, impliquant actuellement 121 pays et un financement de plus de 650 millions de dollars, provenant du FEM. Il a numr les AMP, les restrictions en matire de rcoltes, les quotas, les fermetures temporelles et spatiales, et l'activit et les restrictions des apparaux, comme autant doutils potentiels de gestion des cosystmes et des pches.

Dbat: Au sujet de la mise en place d'un cadre international pour l'approche, l'AUSTRALIE a soulign la manire de raliser entre autres: la gestion plurisectorielle; le respect des rgulations; et la gouvernance cosystmique. Cripps a fait tat d'une prfrence pour des approches rgionales qui peuvent rduire la complexit et assurer l'implication des parties prenantes. Le CONSEIL POUR LA DEFENSE DES RESSOURCES NATURELLES (CDRN) a dclar que les approches cosystmiques rgionales ne permettent pas l'analyse des secteurs multiples.

Au sujet de la mise en application des approches cosystmiques, l'UE a soulign la ncessit d'une tape qualitative venir, fonde sur les donnes scientifiques du principe de prvention. La CONVENTION SUR LA DIVERSITE BIOLOGIQUE (CDB) a mis en exergue l'laboration d'un Livre Source sur l'Approche Ecosystmique. Matsuda a soulign que des seuils sont indispensables pour l'laboration d'approches adaptes. Le NRDC a soulign l'existence de principes pour les approches cosystmiques et a soulign la ncessit de les intgrer pour une gouvernance efficace de toutes les activits humaines. Cripps a plaid pour des approches de gestion plutt pragmatiques, simples et adaptives, que des modles excessifs et complexes. La COALITION POUR LA CONSERVATION DES FONDS MARINS (CCFM) a soulign que l'approche cosystmique porte sur la gestion des effets humains sur les cosystmes marins.

Au sujet des donnes ncessaires pour l'application de l'approche cosystmique, Arico a soulign qu'il devrait prendre en ligne de compte des activits. Murawski a soulign la ncessit de davantage d'investissements dans la gestion des ocans. GREENPEACE et le WWF ont soulign que l'absence de donnes scientifiques ne justifie pas l'inaction.

Au sujet de la participation dans l'laboration des approches cosystmiques, la COALITION DES ASSOCIATIONS DE PECHES a pos la question de savoir quelle est la meilleure manire dont les conflits entre les parties prenantes pourraient tre traits, et le Coprsident Ridgeway a soulign la ncessit pour les secteurs disparates de se mettre ensemble pour travailler en coopration. Cripps a soulign que l'industrie, la conservation et les parties prenantes gouvernementales peuvent tre mises contribution ensemble pour une concentration sur des objectifs long terme compatibles.

DANS LES COULOIRS

Au moment o s'ouvrait la PCNOOTODM-7, les dlgus taient dj en train de conjecturer sur le potentiel de la runion d'viter le "syndrome de la sance nocturne tardive du vendredi," dsormais notoire, du Processus Consultatif. A ce sujet, de nombreux dlgus ont accueilli avec satisfaction la proposition des Coprsidents de commencer mardi, dans un comit des amis des Coprsidents, la rdaction des lments appels tre soumis l'Assemble Gnrale. Toutefois, certains ont estim que mme un comit des amis des coprsidents ouvert tous risquait de mener un rsultat consultatif moins inclusif que celui des ngociations plnires des annes coules - proccupation particulire compte tenu du fait que la force du PCNOOTODM est l'tendue des parties prenantes contribuant la ralisation des rsultats.

Sur une note positive, le groupe de discussion anime tenue dans l'aprs-midi a montr que les prsents sont prts un dbat ouvert et clair et qu'ils ont la volont de consacrer du temps la rsolution des questions compliques, en dpit de la distraction potentielle des matchs de la Coupe du Monde de football qui se drouleront en mme temps. 

Ce numro du Bulletin des Ngociations de la Terre <enb@iisd.org>, a t rdig par Alice Bisiaux, Robynne Boyd, Andrew Brooke et James Van Alstine. Edition numrique: Dan Birchall. Version franaise: Mongi Gadhoum. Edition en chef: Alexis Conrad <alexis@iisd.org> et Pamela S. Chasek, Ph.D. <pam@iisd.org>. Directeur du Service Information de l'IIDD: Langston James Goree VI <kimo@iisd.org>. Les principaux bailleurs de fonds du Bulletin sont: Le gouvernement des Etats-Unis ( travers le Bureau des ocans et des affaires environnementales et scientifiques internationales du dpartement d'Etat amricain), le gouvernement du Canada ( travers l'ACDI), l'agence suisse de l'environnement, des forts et des paysages (SAEFL), le Royaume-Uni ( travers le dpartement du dveloppement international (DFID), le ministre danois des affaires trangres, le gouvernement allemand ( travers les ministres de l'environnement (BMU) et de la coopration pour le dveloppement (BMZ)), le ministre nerlandais des affaires trangres, la commission europenne (DG-ENV), et la direction gnrale de la protection de la nature, du ministre italien de l'environnement et de l'amnagement du territoire. Un soutien gnral a t accord au Bulletin, au titre de l'exercice 2006, par: le programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), le gouvernement australien, le ministre fdral autrichien de l'environnement, le ministre no-zlandais des affaires trangres et du commerce, SWAN International, le ministre nippon de l'environnement ( travers l'IGES) et le Ministre nippon de l'conomie, du commerce et de l'industrie ( travers GISPRI). La version franaise est finance par le ministre franais des affaires trangres et l'IEPF/OIF. Le financement de la version espagnole du Bulletin a t fourni par le ministre espagnole de l'environnement. Les opinions exprimes dans le Bulletin appartiennent leurs auteurs et ne refltent pas ncessairement les vues de l'IIDD et des bailleurs de fonds. Des extraits du Bulletin peuvent tre utiliss uniquement dans des publications non commerciales moyennant une citation approprie. Pour tous renseignement, y compris les demandes de couverture d'vnements par nos services, contacter le Directeur du Service d'Information de l'IIDD par courriel : <kimo@iisd.org> ou par tlphone au: +1-212-644-0217 ou par voie postale au: 320 E 46th St., APT 32A, Nueva York, NY10017-3037, Estados Unidos. L'quipe du ENB couvrant la PCO-7 est joignable par courriel <alice@iisd.org>.

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